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NICE JOURNALISME Indépendance et liberté de la presse

PRESSE JOURNALISME - À Nice comme à Paris, exercer le métier de journaliste s’apparente de plus en plus à du fil-de-ferisme. Pour naviguer entre carottes avenantes et batons menaçants, travailler avec la souplesse du roseau et la rigueur du chêne est vital, ainsi que protéger son carnet d’adresses, source d’informations mais aussi d’ennuis potentiels avec certains services d’État.  

Renforcer l’indépendance des journalistes et la protection de leurs sources

« Le journalisme est le dernier des métiers», avait lancé Émile Zola en pleine affaire Dreyfus. Depuis, c'est toujours le même dilemme, remarque le magistrat et ancien député Georges Fenech : « Au nom de la liberté d'informer, faut-il violer la loi en se salissant les mains ou alors la respecter au risque de ne plus avoir de mains du tout ? » Depuis Zola, les journalistes luttent pour renforcer leur indépendance et disposer, par ailleurs, d’une meilleure protection de leurs sources. En cette matière, la France fait partie des mauvais élèves parmi les démocraties. La Suède demeure la référence absolue. En effet, le secret des sources y est totalement sanctuarisé, puisque le fait même de dévoiler ses sources pour un journaliste est un délit.

L’inscription dans la loi du secret des sources des journalistes est une vieille revendication de la profession. Règle de base de notre déontologie : divulguer ce que nous savons sans avoir à révéler nos informateurs. Sans cela, ces derniers, se sentant insuffisamment protégés, risqueraient de ne plus fournir de renseignements.


Nicolas Sarkozy a tenu une des promesses qu’il avait faites aux journalistes. Lors de sa campagne présidentielle, il s’était engagé à faire adopter un texte assurant une véritable protection des sources. Le 15 mai, les députés ont adopté en première lecture, le projet de loi sur la protection des sources des journalistes. Les élus de l'UMP et du Nouveau Centre ont voté le texte présenté par la ministre de la justice, Rachida Dati. Les groupes socialiste, radical et citoyen et la Gauche démocrate et républicaine ont voté contre.


Indéniablement, le texte constitue une avancée. Les garanties du journaliste sont renforcées. Il en va ainsi de son domicile visé par une perquisition ou encore de la faculté de ne pas révéler ses sources devant un tribunal correctionnel ou une cour d'assises et non plus seulement devant un juge d'instruction. Cette évolution législative va dans le bon sens. Le texte énonce en effet : "Le secret des sources est protégé afin de permettre l'information du public sur des questions d'intérêt général.". Cependant, comme l'a reconnu Mme Dati, le principe du secret des sources, "ne peut pas être absolu". "Ma conviction est que ce secret doit pouvoir être levé dans certaines conditions très encadrées", a-t-elle dit. De quelles conditions s'agit-il ? Le texte amendé précise : "Il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement à ce secret qu'à titre exceptionnel et lorsqu'un impératif prépondérant d'intérêt public le justifie." Cette notion « floue, souligne le Monde ouvre la porte à toutes les interprétations et à tous les abus ». La plupart des syndicats de la profession juge ce texte « insuffisant et imprécis » les exceptions au secret des sources n'étant pas claires, les juges risquent de se trouver à nouveau démunis quant à l'interprétation à donner de cette loi.
La discussion de ce texte est fort mal tombée. Elle est survenue après les critiques de Nicolas Sarkozy et de plusieurs membres de l’UMP sur le prétendu manque d’objectivité de l’Agence France Presse. (AFP), accusée de n'avoir pas repris un communiqué de l’UMP sur la condamnation de Ségolène Royal pour ne pas avoir payé deux anciennes attachées parlementaires. Le chef de l’Etat, comme ses prédécesseurs, accepte plutôt mal le manque de docilité de certains supports. « Nicolas Sarkozy et l’UMP, comme le souligne Jean Michel Dumay du Monde, confondent journalisme et communication. Par définition le journaliste doit faire des choix éditoriaux. Il n’est pas la courroie de transmission du pouvoir ! ». S’il est vrai, en revanche, que certains médias, tel Canal Plus, versent dans « l’anti-sarkozysme » systématique, la recherche de l’indépendance demeure une des exigences de la profession. La plupart des syndicats de journalistes la défendent d’autant que la presse traverse une crise économique sans précédent.La CFTC et l'Union syndicale des journalistes CFDT ont appelé récemment "les Français de toutes les sensibilités, y compris les concitoyens élus, militants ou sympathisants de l'UMP, à renforcer les garanties législatives assurant l'indépendance des rédactions ». Il s’agit, en fait, de redonner confiance aux lecteurs dans l'impartialité de la presse. Et cela dépasse le cadre de notre profession.       Paul Barelli
Le Petit Niçois  

 

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