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NICE CÔTE D'AZUR Grèves dans les transports Les usagers oubliésGRÈVES TRANSPORTS - Grèves dans les transports. Les usagers : combien de divisions ? Les manifestations antigrève, qui sont parfois empreintes dans l’esprit de leurs organisateurs d’arrière-pensées politiques, traduisent cependant la colère d’une majorité d’usagers des transports publics. Contrairement aux mouvements sociaux de 1995 qui bénéficiaient en partie du soutien des Français, la grève qui a paralysé le trafic SNCF et le métro, exaspère une large frange de l’opinion. Les médias tendent leurs micros aux passagers « pris en otage ». Une vision diamétralement opposée à celle qui prévalait en 1995. La vérité se situe sans doute entre ces deux caricatures. Une chose est sûre : les grèves dans les transports qui coûtent entre 300 et 400 millions d’euros par jour, selon Christine Lagarde, ministre de l’économie, provoquent d’importants « dommages collatéraux » chez les usagers. Confrontés par ailleurs à la vie chère, ils n’admettent plus désormais les affres de ces journées. Des employés, demeurant en banlieue, ont été contraints de dormir à l’hôtel, près de leur entreprise car ils consacraient huit heures par jour pour aller et revenir de leur travail ! Quant aux usagers, sur Nice et la Riviera Côte d’Azur, des Trains Express régionaux (les mal nommés !) ils se sont métamorphosés en experts des paris sur les trains qui n’arrivent pas. Les exemples foisonnent. Et ce ne sont pas les litanies des grévistes : « nous avons bien conscience que nous gênons le public » qui contribuent à calmer les voyageurs.Le 18 novembre, à Paris, ils étaient plusieurs milliers de manifestants antigrève mais aussi anti-blocage des universités. Ils ont scandé des slogans contre l’arrêt des transports en commun comme « les cheminots au boulot ! ». 15 à 20 000, selon les organisateurs, 8 000 selon la police, avaient répondu à l’appel d’organisations libérales comme l’association « Liberté chérie » ou « Contribuables associés ». L’UMP s’est efforcé de calmer ses troupes, refusant d’organiser ce genre de manifestations anti-paralysie. Cependant, sur le réseau de socialisation Facebook, des jeunes proches de l’Ump ont créé des groupes hostiles aux mouvements sociaux dans les transports publics, les universités. D’aucuns objecteront qu’il s’agit là de récupération politicienne visant à discréditer les grévistes. Possible. Pourtant, et l’émergence sur Internet de nombreux blogs d’usagers, n’appartenant à aucun parti politique en dit long. Des « naufragés des TER » échangent des informations pratiques ou des coups de gueule. C’est le cas dans les Alpes-Maritimes, sur la ligne Grasse, Cannes, Nice, Monaco, Vintimille . Au-delà de leur colère ces victimes du blocage des transports entendent faire valoir leur point de vue. Au même titre que les cheminots ou les fonctionnaires. Seulement, dans l’hexagone où la démocratie participative est déclinée sous toutes ses formes, singulier paradoxe, ces millions d’usagers sont insuffisamment représentés. Ils n’ont que leurs yeux pour pleurer devant des caméras habituellement indifférentes qui, cette fois, leur servent de haut-parleurs. « Nous, on n’est pas défendu par un syndicat ! », ironise Louis retraité de 67 ans en attendant une hypothétique rame de TER sur les quais de la gare de Nice. Dès lors, est-il inconvenant d’envisager qu’un représentant des usagers soit présent lors des négociations syndicats-gouvernement ? Au moins pour témoigner des problèmes que subit la population. Certes, il existe plusieurs associations de voyageurs qui sont actives. Ainsi, la Fédération des usagers des transports et du service public (FUTSP) milite, par le biais de pétitions, afin de remplacer les « grèves paralysie » par la « grève de la gratuité ». Autrement dit, faire circuler normalement les trains, les métros, les bus sans faire payer les voyageurs. Selon la FUTSP, la Cour européenne des droits de l’homme vient de déclarer « licites » ce genre de grève.En dépit de leurs actions, les associations d’usagers ne constituent pas un contre-pouvoir aussi puissant que les organisations syndicales. « Elles n’ont aucune légitimité », martèle un gréviste de la CGT. Pourtant, ces associations peuvent se targuer de représenter indirectement des millions de français, cette fameuse « majorité silencieuse ». Et contrairement à ce qu’écrit le journal Les Échos les plus fervents opposants aux grèves « ne rêvent pas forcément d’une contre-manifestation monstre. Un grand soir à l’envers ». Ils souhaitent circuler sans entrave.Paul BarelliLe Petit Niçois

 

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