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nice-news-1793DÉDITION COMTÉ NICE SAVOIE - Nice commémore le 623e anniversaire d'un événement qui changea le cours de son histoire : le 27 septembre 1388, sur le parvis de l'abbaye de Saint-Pons, les représentants de la ville signent, avec le comte de Savoie Amédée VII, un pacte selon lequel Nice se place sous sa protection, le comte garantissant pour sa part à la ville la jouissance d'une grande liberté municipale.

Par cet acte, Nice quittait définitivement le giron provençal et allait partager désormais, et jusqu'en 1860, le destin des comtes, puis ducs de Savoie, devenus rois de Sardaigne en 1713 tandis que la Provence, rattachée à la couronne de France en 1471 suivrait celui des Capétiens. La "Dédition de Nice" constitue en quelque sorte l'acte fondateur du particularisme niçois, ou, pour utiliser un concept plus tendance, de l'identité niçoise.
C'est dans un contexte d'agitation guerrière extrême que se déroule cet événement : en 1382, la reine Jeanne, comtesse de Provence, est assassinée à Naples sur ordre de Charles de Duras, déshérité au profit de Charles d’Anjou. Ce meurtre va être la cause d’une guerre civile au cours de laquelle les Duras, qui tiennent Naples, vont s’affronter aux Anjou, qui se sont accaparé la Provence, sauf le pays de Nice où la plupart des seigneurs demeurent fidèles à la cause des Duras. À cette guerre s’ajoute la confusion créée par le Grand Schisme d’Occident et les séquelles de la Guerre de Cent Ans : sur notre région s'exercent les autorités rivales de deux souverains et de deux papes, celui de Rome allié aux Duras, et celui d'Avignon, qui tient pour les Anjou.

À la fin de 1387, la Provence orientale, jusque-là fidèle à la cause des Duras, se trouve dans une situation désespérée. Les villes et les seigneurs de Provence centrale et occidentale se ralliant massivement au parti angevin, le pays niçois se transforme en un dernier réduit carliste, dont l’avenir semble très compromis. Lorsqu’à l’automne 1387, se répand la nouvelle de la mort de Charles III, les Niçois perdent l’espoir de recevoir tout secours rapide, puisque le nouveau roi Ladislas de Duras est un enfant de 10 ans, qui n’a pas les moyens d’intervenir en Provence.
À l’image de Balthazar Spinola, ancien sénéchal de Charles III, qui prête hommage au duc d’Anjou en septembre 1387, l’aristocratie provençale abandonne la cause sans espoir des Duras. Le jeune roi Ladislas n’a d’autre recours que de confier le sénéchalat de la Provence orientale à Jean Grimaldi de Beuil, un des derniers seigneurs provençaux à ne pas l’avoir abandonné. Sitôt nommé, Jean Grimaldi cherche une aide extérieure et la trouve en Savoie, auprès du comte Amédée VII, qui rêve de s’ouvrir une route vers la Méditerranée.
Au printemps 1388, le comte de Savoie envoie d’importantes sommes d’argent aux Grimaldi, pour rénumérer leurs troupes et s’assurer des fidélités locales. Au mois d’août, les deux parties signent un traité : les Grimaldi s’engagent à livrer la Provence orientale à Amédée VII, qui leur promet une très importante augmentation de leur fief. Bien que la ville de Nice ignore tout de ces tractations secrètes, son sort est déjà jeté : en septembre 1388, le comte Amédée VII descend à marches forcées vers la Provence orientale, en n’emmenant avec lui qu’une centaine de cavaliers afin d’assurer son effet de surprise.
Le 27 septembre 1388, le comte de Savoie arrive sous les murs de Nice, dont la garnison lui est toute acquise. Prise entre les troupes savoyardes et les hommes d’armes du château, l’oligarchie niçoise décide de se rallier à Amédée VII, qui lui promet de confirmer et d’accroître ses libertés municipales. Au soir, le pacte est signé et le comte de Savoie peut faire son entrée à Nice.

Pour le pouvoir savoyard, qui ne dispose d’aucune légitimité en Provence, la charte du 27 septembre 1388 constitue un précieux fondement pour établir une légitimité contestée. Selon les termes de l’acte, le comte de Savoie affirme n’entrer à Nice qu’à l’appel de ses citoyens, laissés pour compte par le roi Ladislas qui ne peut les défendre. Il s’engage aussi à évacuer la ville, pour peu que le souverain de la maison de Duras l’indemnise dans les trois ans des frais qu’il a engagés.

Pour la ville de Nice, la charte constitue aussi un acte constitutif d’importance majeure, qui lui garantit la jouissance d’une grande liberté municipale. Dès 1538, les Niçois se soulèvent contre le duc Charles III, qui veut livrer la ville au pape, en lui affirmant que les pactes de 1388 interdisent au prince d’aliéner ses nouvelles possessions provençales.

Cette conception contractuelle du pouvoir comtal amène dès lors les Niçois à considérer les pactes de 1388 comme une Dédition volontaire, ce qui revient à considérer que l’autorité princière repose sur la libre volonté de ses sujets.


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