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georgelin-franceL’Etat doit-il déployer d’importants moyens pour obtenir la libération de deux journalistes-otages ? Telle la question -à dix millions d’euros soulevée par l’enlèvement le 30 décembre de deux journalistes de France 3, au nord est de  Kaboul. Le chef d’état major des armées, le général Jean-Louis Georgelin a présenté « l’addition » sur Europe 1, dimanche : « nous avons déjà dépensé plus de 10 millions d'euros pour cette affaire». «Je donne le chiffre parce que j'appelle au sens de la responsabilité des uns et des autres», a-t-il poursuivi, assurant «bien sûr» qu'il ne s'agissait « pas de remettre en cause  la liberté de la presse ».

Le 17 janvier, le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, avait reconnu que l’enlèvement des journalistes avait suscité la colère du président qui a dénoncé, à leur propos, une «imprudence vraiment coupable». «Ils font courir des risques aussi à beaucoup de nos forces armées,», avait ajouté M. Guéant. Cependant, brandir le coût de l’enlèvement est « obscène », comme le souligne le  SNJ syndicat national des journalistes de France Télévision. Peut-on chiffrer le coût d’une vie ?

« Il  y a 20 ans, les enlèvements de journalistes n’étaient pas encore devenus un « business », témoigne Pierre Thébaud, correspondant de RTL à Nice qui avait été pris en otage début 1991 en Irak alors qu’il couvrait la guerre pour RMC :  Je crois que pour ma dizaine de jours de retenue, Saddam Hussein n'avait réclamé aucune contrepartie. Autant que je sache, la France n'avait strictement rien déboursé contre notre libération. Nous gênions plus nos geôliers que nous ne représentions une réelle valeur marchande comme c’est le cas aujourd’hui.

Les deux journalistes-otages n’ont pas commis, selon M Guéant, « une imprudence vraiment coupable ». D’autant que, comme le confie, notre confrère Pierre Barbancey, grand-reporter à l’Humanité, (cet ex journaliste Niçois du Patriote était en Afghanistan en décembre) les reporters, après avoir suivi les forces françaises pendant trois semaines avaient souhaité entrer en contact avec les populations afghanes de la province de Kapisa « qui était sous le contrôle de nos troupes. Cependant, sur le terrain, nous sommes obligés de travailler avec des  contacts locaux dont on ne peut être  sur à 100 %. Cela ne doit pas nous dissuader d’exercer notre profession.».

Nos confrères étaient expérimentés. Avec chacun plus de vingt ans de reportage sur de nombreux conflits : Proche Orient, Ex-Yougoslavie, Rwanda, guérillas du Cambodge. Pour autant, cette affaire ne doit pas masquer la responsabilité des journalistes en situation de guerre. Ils ne sont pas au-dessus des autres citoyens. Le devoir d’informer ne doit pas les soustraire à une évaluation du risque qu’ils seront amenés à courir. La plupart des grands reporters sont des professionnels : il leur appartient de recueillir des informations avec les forces militaires en présence. Tout en conservant leur indépendance. Ce qu’ils font dans la plupart des cas.

Cependant, quand des reporters sont pris en otage, les plus hautes autorités de l’Etat sous-entendent qu’ils ont «commis des imprudences». Le 12 juin 2005, en Irak, la libération de Florence Aubenas, après 157 jours de captivité par les services secrets français, la DGSE avait mobilisé prés d’une centaine d’agents. Florence Aubenas n’avait pas pris « trop de risques ». Elle n’avait fait qu’exercer son métier. Son enlèvement avait été surmédiatisé. Depuis, les affaires d’otages sont traitées avec plus de discrétion.

Paul Barelli

Le Petit Niçois

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