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nice-accident-motoSÉCURITÉ ROUTIÈRE - Si tous les morts dans des accidents de la circulation se mettaient à parler. Ou si soudain ils ressurgissaient : nous serions confrontés à une foule immense. Tous ceux et toutes celles qui ont perdu la vie sur la route, ou au coin de la rue, à Nice ou ailleurs, ne témoigneront jamais. Que diraient-ils ? « C’est la vitesse, l’alcool , un feu rouge grillé qui m’ont tué ».
Laissons les reposer en paix. Il apparaît, cependant impérieux, à ceux qui demeurent des «rescapés » de la route – nous en réalité - de faire un effort pour limiter l’insécurité routière. C’est un chantier collectif auquel tout conducteur, piéton, peut participer. A sa modeste manière. Par des petits gestes : ne pas utiliser son portable au volant, respectez les limitations de vitesse même si cela contraint à dévorer du regard le tableau de bord.
Si ces quelques règles de sécurité élémentaires étaient respectées, de nombreuses vies seraient épargnées. D’aucuns rétorqueront - cessez de radoter sur le comportement des conducteurs français ! Limitez les radars qui rackettent les automobilistes. La répression des infractions routières, en particulier la polémique sur une marge de tolérance des limitations de vitesse, est un sujet sensible. Cependant, le comportement des automobilistes français s’est nettement amélioré quand on songe aux hécatombes des années soixante dix. 1972 fut la plus terrible : 16 610 tués, soit l'équivalent de la population de Mazamet (Midi-Pyrénées).
Il fallait donner un coup d’arrêt. Le 14 juillet 2002, la sécurité routière a été élevée au rang de grand chantier du quinquennat par le président Chirac. 12 000 vies ont été sauvées durant sept années consécutives. C’est encourageant. Pourtant, après sept années de recul, le nombre de tués sur les routes devrait augmenter cette année: un "palier" inévitable, estime le gouvernement. Une sanction, jugent policiers et associations. Le nombre des morts, en effet a bondi de 17,7% au mois de septembre, à 393 victimes, soit 59 de plus qu'en septembre 2008, a annoncé la Sécurité routière.
"Si cette tendance se poursuit, il y aura plus de victimes sur les routes en 2009 qu'en 2008", a indiqué le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, qui redoute 4.400 morts cette année, contre 4.275 en 2008. « Tous les pays qui ont mené des politiques très fermes de sécurité routière ont connu ce moment de palier, confirme à l’AFP Jean-Pascal Assailly, chercheur à l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (Inrets). On ne pourra jamais observer une courbe qui décroît régulièrement chaque année", ajoute l’expert : "en Angleterre, elle est restée bloquée très longtemps sur 4.000 morts avant de diminuer de nouveau".
Ce chercheur dresse un inquiétant constat : "les mesures de sécurité routière s'usent". Pour Jean louis Borloo, ministre de l’environnement, cette hausse de la mortalité est due à des manquements aux règles du code de la route, comme la vitesse excessive, les incivilités au volant, mais également la conduite sous l’empire d’un état l’alcoolique. A titre d’exemple, 5 des 7 victimes recensées dans les Alpes-Maritimes ont perdu la vie dans des accidents dus à la consommation d’alcool. L'alcool est présent dans près d'un accident mortel sur deux. La vitesse reste la deuxième cause de mortalité sur les routes.
De leurs côtés, les principaux syndicats de police et association de victimes estiment que la réponse de l’Etat est insuffisante "Après avoir supprimé plus de 30% des effectifs motocyclistes CRS affectés à la sécurité routière, comment peut-on aujourd'hui s'étonner de cette recrudescence de la violence sur les routes ?", demande l'Union SGP-FO/Unité police, premier syndicat de gardiens de la paix. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a demandé aux préfets de renforcer "l'action" des forces de l'ordre, "la nuit et les fins de week-end".
On peut, et sans doute faut-il multiplier les contrôles. Le problème de l’éducation du conducteur- citoyen continuera de se poser. Peut-on apprendre le respect de la vie d’autrui ? Il suffit parfois de penser aux victimes. A Eya , et tant d’autres. Eya, cette fillette de six ans renversée sur un passage piéton par un scooter, début septembre devant son école à Nice. Sa mère n’est pas sure qu’elle remarchera.

Paul Barelli

 

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