OFFICE COMMERCE ARTISANAT - Collectivités, organismes consulaires et associations font bloc pour sauver le commerce de proximité, qui représente, pour le centre Nice, 4.700 entreprises. Initié sous la mandature de Christian Tordo à l’UPE 06 et présidé aujourd’hui par Bernard Chaix, le nouvel outil marketing des commerçants et artisans niçois ravive tous les espoirs. 

Grande et belle famille pour cet Office d’un nouveau genre, qui rassemble en son seing bureau Bernard Chaix, Auguste Vérola, Jacques Kotler, Jean-Paul Salla, Bernard Manuel, Christian Tordo, Denis Zanon, Robert Roux, Philippe Desjardins, Albert Mozzatti, Louis Baume et Dimitri Triadafillidis : tout ce que Nice compte comme décideurs économiques et professionnels du tourisme. Dans son trousseau de naissance, 240.000€, et la promesse de 100.000€ supplémentaires débloqués par la ville de Nice dès 2010. Objectifs de cette structure dont les modalités restent à définir, même si les grandes lignes en sont déjà tracées : redynamiser le centre-ville en y favorisant les activités et enseignes de qualité. Aux collectivités et associations d’y organiser aussi de l’événementiel et du partenariat. Premier constat : une hausse des baux commerciaux de 25% en trois ans sur certains secteurs, peu propice à l’installation de nouveaux commerces ou à la pérennisation d’économie de proximité existante. « N’oublions pas que nos commerces font vivre 13.000 salariés », a rappelé Dominique Estève lors du baptême officiel, « et qu’il s’agit bien là d’un enjeu stratégique. Avec un avenir influencé par quelques changements majeurs : la loi LME, la menace des grandes surfaces, en périphérie, avec de trop nombreux projets. » 

Premier constat, et premiers satisfécits : la structure s’est montée en six mois, alors que les expériences similaires, dans d’autres villes, ont mis deux ans à émerger. Contentement aussi pour la Chambre de métiers et de l’artisanat, pour la première fois associée aux tout puissants commerçants. Pour Bernard Chaix, il faudra « réapprendre aux chalands à consommer dans les centres villes, éviter toutes déperdition vers la périphérie. Il faut faire de nos commerçants des ambassadeurs de la ville, quitte à organiser de petites formations. Nous attendons aussi un signe fort du côté de l’Office de tourisme ». Et cela tombe bien, Denis Zanon est dans les rangs. En attente également, des partenaires financiers d’envergure, pour organiser une première grande manifestation dès la fin de l’année. 

Côté commerçants, on se méfie encore un peu, malgré cet avenir peint en rose : « Nous craignons une énième grosse machine qui ne tiendrait pas compte des différences entre les quartiers », s’inquiète l’un d’eux. « Et puis, qui va payer ? » Pour Philippe Desjardins, président de la fédération du commerce niçois, pas question de demander une rallonge de cotisation. Et Christian Tordo se veut lui aussi rassurant : « l’argent sera utilisé pour des actions concrètes. Et l’office aura pour mission de répondre, justement, à toute problématique personnelle, tout en favorisant l’unité. Nous devons trouver un équilibre entre tous les commerçants. » 

La tâche ne sera pas forcément facile, au vu des dernières distorsions observées, par exemple, sur le report des soldes. Cette union-là n’aura pas fait long feu côté professionnels. L’Office, sis avenue de la République, doit tout d’abord recruter son manager. Puis faire ses preuves.

Isabelle Auzias
La Tribune 

Nice