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NICE, Sur le GRAND ESCURIAL LIBRATI et ALLEMAND s'interrogentNICE GRAND ESCURIAL - Nous avons partagé l’émotion ressentie par les Niçois au projet de transformation de l’Escurial, cinéma mythique puis boite de nuit, dont le devenir sous l’égide de la société Franprix (groupe Casino) serait une reconversion en supermarché. Levée de bouclier générale mais les faits et la réalité sont têtus - pour récupérer le bail et faire de l'ancien cinéma une salle destinée à des activités culturelles, la ville de Nice devrait débourser 1,8 million de droit au bail réclamée par la société qui s'en est porté acquéreur, plus un loyer annuel de 180 000 euros - dixit Alain Philip, adjoint à l'urbanisme.

C’est déjà exorbitant avant des travaux estimés, à la louche, à 2 millions d'euros !

Douche froide, dossier difficile, confié à la commission des Finances à qui le maire demande de répondre à cette simple question : « est ce le juste prix ? ». 

Non répond sans ambages et unanimement la commission composée de Jeanine Gilletta, Philippe Pradal, majorité municipale, d’André Chauvet (Entente républicaine) et de Yann Librati (PS). Avec un bail de 18 ans cela coûterait 17 millions à la ville, une somme par exemple équivalente à deux ans de budget consacré au logement.

Hier jeudi conférence de presse avec Yann LIBRATI Conseiller municipal PS et Président de la commission des finances qui ne mâche pas ses mots, parle de «rançon» à propos des exigences des protagonistes de cette affaire et considère que le dossier recèle des anomalies.

Première anomalie : la hausse vertigineuse du loyer

Alors que le marché de l’immobilier s’est retourné à la baisse (en moyenne de 10%), le propriétaire Monsieur OLINDO réclame à la ville un loyer de 180 000 euros par an alors que son locataire précédent Monsieur COSTA, acquittait un loyer annuel de 108 000 euros, loyer que le service des domaines évalue, pour l’ensemble, à 136 000 euros par an. Un ensemble dont on a retiré trois lots correspondant à trois magasins pouvant rapporter 40 000 euros de recette supplémentaire.

Selon Librati cette majoration se rapporte à un contentieux d’ordre privé entre OLINDO et COSTA, ce que Monsieur DAHAN de Franprix a bien confirmé en reconnaissant que cette somme correspondait à une dette de Monsieur COSTA (400.000 euros de loyer impayés) que Franprix s’est engagé à régler. «La ville n’a en aucun cas vocation à payer les impayés de loyer d’un patron de boite de nuit !» s'indigne Librati.

Deuxième anomalie l’indemnisation demandée par Franprix

Comme pour le loyer, le calcul de l’indemnisation de Franprix ne manque pas d’interpeller le conseiller municipal PS. Avec un droit au bail de 1,3 millions d’euros, on passe à une demande d’indemnisation de près de 2 millions d’euros. Si certaines dépenses accessoires apparaissent justifiées, un certain nombre sont hautement contestables. 

«En quoi les frais de mise à disposition d’un garde-meuble pour l’ancien locataire, Monsieur COSTA (42.000 euros) devraient-ils concerner la ville ?

Les frais (55.000 euros) de suivi de dossier par la structure Franprix apparaissent grossièrement surévalués, tout comme l’indemnité forfaitaire (200.000 euros !) et les agios de 14,45% pour un total de 35.208 euros pour la seule période de décembre 2008 à avril 2009 !

Mais plus étonnant encore ce sont les honoraires de l’apporteur d’affaires (TRC Transactions), 100.000 euros, demandés par une société qui n’a réalisé sur l’année qu’un chiffre d’affaires de 20.916 euros et n’a versé aucun salaire. Cette société réaliserait en une seule affaire plus de quatre fois son CA de 2007 ! Or, 80% de cette société sont détenus par une autre société, HOPAR. «Qui est derrière HOPAR ?» interroge Yann Librati.

Troisième  anomalie : Pourquoi un élu municipal demande t-il d’intégrer des caves inondées dans l’évaluation des domaines ?

Cette demande faite auprès du Directeur général des services, souhaiterait que les sous-sols soient pris en compte dans la base de l’estimation des Domaines, alors que ceux-ci sont inondés et infestés de moustiques les rendant impropres à toute exploitation selon les services de la ville de Nice. Une demande que Yann Librati trouve curieuse puisqu’elle ne peut qu’aboutir au renchérissement de locaux que la collectivité pourrait être amenée à louer ou acquérir. 


Patrick Allemand, présent à la conférence de presse, évidemment approuve le rejet de la location proposée et envisage deux solutions :

1ère solution : l’achat des murs par la ville

«Cette acquisition peut se faire sur la base de l’évaluation des Domaines qui est en cours. Avec de la volonté politique, cela est possible et si le maire fait ce choix, nous voterons pour. 

Ce choix revêt à nos yeux un gros avantage, c’est qu’il laisse la possibilité à la ville de Nice de réaliser un projet d’équipement culturel en plein centre-ville.

Mais l’acquisition peut aussi permettre de mettre les murs en location. Ce serait la solution de la sagesse d’un point de vue financier puisque les loyers serviraient à payer les annuités d’emprunts de la ville qui, d’un autre côté, maîtriserait la destination des lieux en ayant le choix du bailleur.»

2ème solution : favoriser l’implantation d’une structure privée qui ne dénaturera pas le quartier

Comment la ville pourrait-elle favoriser un autre bailleur avec des activités bénéfiques pour le quartier et qui ne provoqueraient pas les nuisances d’un supermarché hard-discount ? 

Selon Patrick Allemand, Franprix n’a aucun intérêt à entrer en conflit avec la municipalité, qui peut tout à fait favoriser son implantation ailleurs. Face à la mauvaise volonté de l’enseigne, la municipalité pourrait par contre prendre son temps pour répondre aux demandes d’autorisation administrative car pour modifier la destination des murs, même à l’intérieur, Franprix devra déposer une demande de permis de construire or cela n’a pas été fait jusqu’à présent.

Les autorisations administratives devront prendre en compte un certain nombre d’obstacles à l’implantation d’une grande surface à cet endroit comme l’absence de places de parking et le problème des livraisons. "Comment des 38 tonnes sont-ils censés accéder à la rue Georges Clémenceau ?"

Aucune étude n’a été effectuée pour résoudre ces problèmes et aucune demande de travaux n’a été transmise au service de la voirie et de l’urbanisme. 

Cela interpelle le leader de la gauche locale qui s’interroge in fine sur la réalité de ce projet…


 

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