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NICE SNCF TER Bilan provisoire du cadencement et de la fin du conflitNICE SNCF TER - Lorsque nous rencontrons quelques responsables, élus, agents économiques, syndicalistes, associations…, intéressés à la bonne marche de Nice RendezVous et cela arrive de plus en plus souvent (si, si…) nous répétons que ce «media» est, entre autres, un formidable baromètre. Dès que quelque chose «cloche» les messages tombent dans nos boîtes et attirent notre attention.

Les problèmes rencontrés par les usagers du TER Nice Côte d’Azur en a été une remarquable preuve, avec des évolutions étonnantes dans la variation des opinions sur le manque de qualité et de fiabilité du service rendu par la SNCF pendant de longs mois puis sur le mouvement de grève des conducteurs du site de Nice et les gènes considérables qu’il a entrainé.

Or donc depuis une semaine plus un message ! Est ce que cette sortie de grève serait idyllique, le meilleur des mondes ferroviaires était à nos portes et nous ne le savions pas ?

En tout cas sans se bercer d’illusion saluons cette accalmie et souhaitons qu’elle dure après cette tempête et continuez d’utiliser le net comme chambre d’écho raisonnable pour faire émerger les problèmes avant qu’ils ne nous rendent la vie impossible comme ce fut le cas pendant ces deux mois d’un conflit très dur.

Le site des naufragés du TER demande à ses adhérents de continuer à tenir un état de ce qu’ils constatent dans leurs « train train » quotidiens et surtout sur la qualité des annonces de la SNCF afin que le service colle de plus en plus à la réalité des besoins des voyageurs. Les naufragés souhaitent aussi le remboursement de l’abonnement de décembre et voudraient s’adjoindre les services d’un juriste bénévole.

 

Le syndicat CGT des cheminots de Nice nous a fait parvenir un communiqué de fin de conflit destiné aux usagers que nous publions ci-dessous in-extenso.

GRÈVE DES CONDUCTEURS DE TRAINS : LA GRÈVE EST TERMINÉE... RETOUR D’EXPÉRIENCE.

Mesdames, Messieurs, les usagers du rail, Comme vous le savez, la grève des conducteurs de trains vient de se terminer ce vendredi 6 février, après 59 jours d’un conflit qui n’avait que trop duré. 

Comment en est-on arrivé là ? 

En septembre 2008, à l’occasion du remaniement des horaires, la direction SNCF en profite pour réaliser 8% de productivité chez les conducteurs de trains. Sachant que le changement de service de décembre arrive à grands pas et que le cadencement fait son entrée en PACA, les conducteurs sont inquiets car ils le savent, il n’y a pas eu les embauches nécessaires, et le matériel roulant va manquer. 

La CGT appelle alors, au mois de septembre, à une grève de 59 minutes, afin d’avertir la direction par une très forte mobilisation (75 % de grévistes), que le cadencement de décembre ne pourra se faire sans les cheminots, et que les moyens nécessaires au bon fonctionnement de celui-ci doivent être mis en oeuvre sans délai faute de quoi un conflit sans précédent sera inévitable. 

La direction n’a que faire de cet avertissement, et maintient ses projets pour le 14 décembre : Augmenter l’offre TER de 20 % (financée par le conseil régional) sans embaucher de conducteurs !?! Comment avait-elle espéré que cet absurde fantasme puisse se réaliser. D’une part, faire 20 % de productivité d’un seul coup, aucun patron d’aucune entreprise privée n’oserait le faire. D’autre part, la logique de rentabilité financière à outrance ne peut être religion dans les services publics. Pour autant, même une entreprise comme la SNCF doit faire des bénéfices, ne serait-ce que pour investir dans les infrastructures, renouveler le matériel roulant, etc… et offrir ainsi une qualité de service maximale pour tous. Cependant, la responsabilité qui pèse sur la SNCF en tant que transporteur public est grande, puisqu’elle est notamment responsable de la sécurité des usagers. 

Cette responsabilité incombe finalement au personnel, et en particulier au conducteur. Tout le monde peut comprendre que la fatigue augmente avec le nombre de kilomètres parcourus, on peut comparer cela avec la voiture. La particularité à Nice, c’est que nous avons en moyenne une gare tous les 3 ou 4 kilomètres. Cela implique une répétitivité beaucoup plus importante dans les phases « arrêt départ », phase qui demande le plus de vigilance et de concentration. À plusieurs reprises dans l’histoire du chemin de fer azuréen, le CHSCT (Comité d’Hygiène et de Sécurité des Conditions de Travail) a établi des rapports et prédispositions indiquant la limite physiologique en termes de vigilance et de fatigue pour un conducteur de train, à savoir 200 Kms (avec des dérogations à 230 Kms si trains sans voyageurs dans la journée de service), y compris avec le nouveau matériel roulant. Notons que la médecine du travail a validé ces dispositions. 

Rappelons également que l’Assemblée Générale a décidé de faire grève massivement certains jours de la semaine, et de travailler le reste du temps, afin de perturber un minimum le trafic le reste de la semaine, et que la direction a maintenu de manière inadmissible le service minimum tous les jours, avec pour seul but d’attiser la colère des usagers et rendre le mouvement de grève plus impopulaire encore, ou bien peut-être pour dissimuler son incompétence à gérer le trafic…

Pour ce changement de service, la direction voulait nous faire aller jusqu’à 298 Kms pour la journée la plus longue, et augmenter les moyennes kilométriques de 20 %.

Lorsque nous parlons à la direction de dangerosité de ces journées de conduite avec trop de kilomètres, celle-ci nous répond que nous faisons un métier à risque !

Assumera t-elle jusqu’au bout en écrivant sur les billets de trains « Billets à risque »?

Pourquoi une grève si longue ?

Après son avertissement du mois de septembre qui était pourtant des plus sérieux, et voyant que la SNCF ne prenait pas la mesure de ce qui allait arriver, la CGT dépose une demande de concertation immédiate (procédure d’alarme sociale qui précède un préavis de grève) le 23 Novembre 2008, soit 21 jours avant le changement de service du mois de décembre.

Cette date n’est pas choisie au hasard, elle correspond au moment où la SNCF remet aux organisations syndicales les principes de la nouvelle organisation du travail en fonction des trains supplémentaires liés au cadencement.

On peut considérer que ces informations sont communiquées bien tard aux organisations syndicales quand on sait que les trains ont été commandés à la minute près 15 mois avant par le conseil régional.

Nous demandons sans cesse à la direction d’obtenir ces informations plus en amont afin de favoriser la négociation plutôt que d’aller à l’affrontement systématique.

Lors de cette première rencontre, le mépris est de rigueur et il ne quittera plus les dirigeants locaux jusqu’à la fin, où ils seront écartés par la direction nationale.

Aucune réponse n’est donc apportée concernant le cadencement et notamment les moyens humains et matériels pour l’assurer.

La CGT dépose donc un préavis de grève le 2 décembre pour un arrêt de travail à partir du 9 décembre au soir, préférant ainsi commencer la grève avant le cadencement (prévu pour le 14) en espérant que la direction revienne à la raison d'ici là. Tout a donc été mis en oeuvre pour anticiper, prévoir et faciliter le dialogue social de la part de CGT. La direction porte seule l'entière responsabilité dés le début du conflit.

En grève depuis le 9 décembre, la direction attend le 19 pour nous recevoir, soit 10 jours après !!

Malheureusement, il ne s'agira que d'un coup de COM car à peine assis à la table des «  négociations », elle nous avouera n'avoir aucune proposition en lien avec le cadencement.

Le mépris étant toujours de rigueur, le directeur part au ski pour les fêtes de Noël ! 

Nous nous revoyons donc le 6 janvier, soit 18 jours après la première rencontre et 28 jours après le début du conflit !!

Pourquoi tant de temps perdu ?

Bref, ce comportement a perduré tout le mois de Janvier, la direction faisant des propositions intéressantes et les retirant dans la foulée, sortant des communiqués de presse diffamatoires et calomnieux, etc…

Jamais une direction locale et régionale n'aura porté plus lourde responsabilité dans la longueur d'un conflit, attisant en permanence les braises de la colère des grévistes. Jamais nous n'avions assisté à une attitude aussi honteuse et indigne de dirigeants d'une entreprise publique.

Lassés par une telle incompétence, et grâce à l'intervention du Conseil Régional, la direction nationale et le gouvernement se sont déplacés eux-mêmes le mercredi 4 février pour de réelles négociations. Celles-ci ont duré 17 heures sans interruption, et ont permis de trouver une issue au conflit en répondant à nos revendications. Comme quoi, quand on veut…

Les usagers du TER seront contents de savoir que nous avons obtenu par la lutte :

- 24 embauches, ce qui n'est pas anodin dans un contexte de crise économique et d'augmentation du chômage.

- La réduction des journées à trop fort kilométrage permettant ainsi de ne pas mettre en péril leur sécurité. 

- L'assurance de ne pas faire plus de productivité pour 2009, ce qui réduit d'autant les sources de conflit. 

Le syndicat CGT des cheminots de Nice 

-08/02/2009.

 


 

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