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NICE EFFET OBAMA et PLAN ESPOIR BANLIEUE de Fadela AMARA

OBAMA PLAN BANLIEU - L’effet Obama suffira-t-il à contenir la tension des cités ? 
L’élection de Barack Obama est ressentie comme une bouffée d’espoir par les habitants des banlieues issus de l’immigration. L’accession d’un noir à la présidence américaine prend désormais valeur d’exemple dans les cités de l’Hexagone. Cependant, il convient de ne pas céder à l’angélisme ambiant, fruit de « l’Obamania » hystérique que déverse le robinet médiatique. L’émotion, souvent sincère, engendrée par cette élection encourageante ne suffira pas à réduire durablement l’extrême malaise des banlieues en France. Elle pourrait même engendrer un sentiment de déception.
Trois ans après les émeutes, rien de vraiment tangible n'a changé. Les phénomènes récurrents de violences urbaines risquent de s’amplifier avec les perspectives de récession. Elles font redouter aux quartiers sensibles, où les taux de chômage atteignent parfois 40% de la population, d'être les premières victimes. La situation est jugée « très préoccupante » au plus haut sommet de l’Etat. L’Elysée suit de très près la situation des quartiers sensibles. De nombreux maires ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. Certes, on rétorquera qu’ils le font chaque année. Seulement, cette fois, la plongée dans la crise, est considérée comme un facteur aggravant susceptible de jouer le rôle de détonateur.
Plusieurs témoignages méritent d’être décryptés. Le collectif AC le feu, fondé après les émeutes de 2005 en Seine-Saint-Denis, théâtre des premières échauffourées s’est récemment inquiété: "trois ans après, nos gouvernants n'ont pas pris la mesure des problèmes. On ne voit pas grand chose", a déclaré à l'AFP son président Mohamed Mechmache. "La situation est de plus en plus alarmante" et "une action publique de grande ampleur est une urgence", dit-il. "La seule chose qui existe ce sont des effets d'annonce, un coucou tous les six mois". Il y a deux ans, le collectif avait porté à l'Assemblée le fruit de 20.000 "doléances" récoltées dans 120 villes de France. Pourtant, la secrétaire d'Etat chargé de la politique de la Ville Fadela Amara ne se décourage pas et fait valoir à l'AFP. "On a commencé à décliner toutes les mesures du plan banlieue", citant, pour l'éducation, "les pôles d'excellence, les internats, le soutien scolaire en zones prioritaires".
En ce qui concerne l'emploi, le plan Espoir-Banlieue, annoncé en février et dont la mise en oeuvre dans 250 quartiers prioritaires a été lancée en juin, vise la création de 45.000 contrats d'autonomie pour les jeunes sur trois ans. Fadela Amara a présenté à Nice, le 10 octobre 2008 dans le quartier des Moulins ce plan de rénovation urbaine prévoyant la démolition de 493 logements d'ici 2014 pour désenclaver la Cité niçoise . Pourtant, dans les banlieues au strict plan de l’insécurité, les forces de l'ordre constatent que le niveau de tension n'a jamais réellement diminué depuis la crise de 2005. La France n'a certes plus vécu d'émeutes aussi graves - 10 000 véhicules incendiés, 230 bâtiments dégradés, 200 millions d'euros de dégâts en trois semaines -, mais les quartiers subissent presque tous les jours, des poussées de violence, de la voiture incendiée au "caillassage" de policiers. Cinq émeutes qualifiées de "graves" ont eu lieu depuis octobre 2007 (Saint-Dizier, Villiers-le-Bel, Grigny, Vitry-le-François, Romans-sur-Isère). Pour le seul département de la Seine-Saint-Denis, la police fait état de 185 fonctionnaires blessés, sur un effectif de 3 500 hommes, depuis le début de l'année. Dans les Alpes Maritimes, une trentaine de policiers en moyenne sont blessés par an dans l’exercice de leurs fonctions. L'inquiétude réside moins aujourd'hui dans la répétition du scénario de 2005 que dans une radicalisation des actions. Le spectre d'un mouvement global, comme en 2005, semble en effet peu probable, analyse Le Monde. Les craintes portent sur l'aggravation continue des violences avec, désormais, un recours plus fréquent aux armes à feu. A plusieurs reprises, des coups de feu ont été tirés contre les forces de l'ordre, blessant plusieurs dizaines de fonctionnaires, notamment à Villiers-le-Bel, Grigny ou Romans-sur-Isère. En sens inverse, à Grigny, en mai 2007, les policiers ont tiré de sept à neuf balles réelles contre des émeutiers. Ces tirs n'ont fait qu'un blessé léger. Comme le confie, avec ironie, un policier de Seine Saint Denis « dans les banlieues nous aurions tous besoin d’un peu de potion magique de Barack Obama ! »

Paul BARELLI
Le Petit Niçois


 

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