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NICE URGENCE Roselyne Bachelot et Tour de France NICE URGENCE ROSELYNE BACHELOT - Les exclus de la Grande Boucle de l’actualité.
L’actualité est ainsi déclinée qu’elle se déploie à la manière de la Grande Boucle. A l’instar du Tour de France, se côtoient, au fil de la course médiatique, des tricheurs, des champions. Et puis ceux dont on ne parle jamais, les exclus de la Grande Boucle de l’actualité. Tel un répétitif feuilleton dont on connaît toutes les ficelles, l’exaspérant scénario de ce tour de France surmédiatisé nous est resservi une fois encore. Faut-il encourir les foudres des passionnés de vélo pour oser commettre un crime de lèse-majesté. Et avouer que l’on en assez de cette épreuve faussée par le dopage ! Et des cris d’orfraies de certains professionnels du cyclisme qui s’en indignent hypocritement. Ah la belle affaire !
Convient-il de rappeler qu’en 1967, le coureur Tom Simpson s'était effondré lors de la treizième étape du tour de France sur les pentes du Mont Ventoux. Il devait succomber quelques minutes plus tard. C’est en 1968 que furent prises les premières mesures anti-dopage. Quarante ans plus tard, le scénario n’a guère changé. Sauf que désormais, des mesures répressives se mettent en place. Les organisateurs du Tour ne cherchent plus à dissimuler la tricherie : ils sont peut-être en train de remporter une première victoire contre le dopage. Mais sans doute pas la guerre.
D’aucuns rétorquent que les aléas de la Grande Boucle ne s’apparentent pas à une affaire d’Etat. La popularité de l’épreuve, pourtant, a incité le président de la République à annoncer sa venue pour assister à l’une des étapes à Saint-Etienne de Tinée. Mais il a du annuler en raison d’un emploi du temps surchargé.
Certes, la surexposition de la Grande Boucle ne date pas d’aujourd’hui, elle contribue, parmi ses effets pervers, à faire passer au second plan des sujets qui mériteraient plus d’attention. Il n’est pas question ici d’écrire le petit « guide du traitement équilibré de l’actualité » mais de relever quelques facettes de l’ « Autre » France. Celle qui ne soulève pas le même concert d’indignation que le dopage : la France des pauvres. Ils sont près de 8 millions dans l’Hexagone, soit 13,2% de la population, un taux qui se stabilise depuis 2002 après avoir reculé pendant les années précédentes, indique une étude de l'Insee portant sur 2006. Le niveau de vie de ces pauvres est inférieur à 88O euros par mois contre un revenu moyen de 1470 euros par mois.

Dans notre région Paca, l'une des plus inégalitaires de France, 654 000 personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit près d'un habitant sur huit qui gagne moins de 788 euros par mois. La moitié des citoyens pauvres de la région subsistent avec moins de 650 euros par mois soit le plus faible niveau de vie de France. Les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse apparaissent comme les deux départements les plus touchés, où plus de 16 % de la population vit en dessous du seuil. Le Var (13 %) et les Alpes-Maritimes (12,3 %) sont également situés au-dessus de la moyenne nationale de 12,1 %.

Ces chiffres bruts nous renvoient à la réalité économique, thème peu susceptible de « faire un bon audimat ». Quand parviendra-t-on, dans certaines rédactions à ne plus se réfugier derrière l’expression : « les sujets d’été » pour estimer que le public n’est pas disposé à se pencher sur des thèmes préoccupants.

Ainsi, le problème national de la saturation des services d’urgences mérite-t-il qu’on s’y attarde. A Nice, le personnel des Urgences de l’Hôpital Saint Roch redoute le pic de début août quand les fortes chaleurs se conjuguent aux vacances des médecins généralistes, la fréquentation augmente, comme le souligne Nice Matin . Et les 35 lits deviennent insuffisants.

Lors de sa visite à Nice, le 19 juillet, Roselyne Bachelot ministre de la Santé a admis la réalité de l’ embouteillage des urgences en France : « Le secteur hospitalier accueille 14 millions de personnes par an aux urgences. Pour 11 millions de personnes, cet accueil se fait aux heures ouvrables des cabinets médicaux. Or, 90 % de ces patients ne relèvent pas de l’urgence médicale ». Une loi est à l’étude afin d’harmoniser l’organisation des soins et assurer que : « Les urgences soient réservées aux vraies urgences ! »

Cette remarque pourrait s’appliquer, parfois, au traitement de l’actualité.

 

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