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NICE Présidentielle : le thème de l’insécurité moins présent qu’en 2002NICE Présidentielle : le thème de l’insécurité moins présent qu’en 2002 PRÉSIDENTIELLE INSÉCURITÉ - À Nice comme ailleurs on peut remarquer que pour ces présidentielles le thème de l’insécurité est moins présent qu’en 2002
L’insécurité ferait-elle peur aux candidats à la présidentielle ? Ce thème qui s’était trouvé au cœur de la campagne électorale de 2002 n’apparaît pas, jusqu’à présent, en première ligne des différents programmes. Y compris chez le Pen ! Le contexte médiatique a également changé, la couverture, parfois teintée de sensationnalisme, des émeutes des banlieues de novembre 2005 a sans doute incité les médias à une plus grande réserve. La plupart des candidats est sensible au fait que l’insécurité sociale semble plus inquiéter les Français que la délinquance. Les Français continuent de mettre l’emploi, et de préférence un emploi sûr, au premier rang de leurs préoccupations.

Le thème de l’insécurité, cependant, est susceptible de ressurgir en force à tout moment dans la campagne. Au moindre incident. Et s’il existe désormais un relatif consensus politique sur la réalité de l’ampleur de la délinquance (les attaques aux personnes ont augmenté de 80 % en cinq ans). En France, des divergences subsistent entre les divers partis quant aux traitements à y apporter. Les électeurs seront attentifs aux solutions proposées par les prétendants à l’Élysée.

À ce sujet, une étude mérite qu’on s’y attarde. L'Observatoire BVA Orange s'intéresse à la crédibilité accordée aux différents candidats sur deux enjeux - l'immigration et l'insécurité. Sur ces deux thèmes, Nicolas Sarkozy domine largement, suivi de François Bayrou et de Ségolène Royal puis du leader frontiste et de Philippe de Villiers. D’après cette étude, 60 % des Français sont d'accord avec les idées du candidat de l'UMP en matière de sécurité et 54 % en matière d'immigration. Il est suivi de François Bayrou (49 % et 47 %) et Ségolène Royal (47 % et 42 %) tandis qu'un Français sur cinq partage les positions de Jean-Marie Le Pen (21 %) et de Philippe de Villiers (20 %) sur l'une comme sur l'autre de ces deux thématiques. Faut-il pour autant soutenir comme Erwan Lecoeur, sociologue, dans Libération qu’on assiste à une « lepénisation des esprits par le langage » dont feraient part Nicolas Sarkozy qui « reprend explicitement le vocabulaire de Le Pen, et Royal, d’une autre façon, lorsqu’elle parle de centres fermés pour les primo délinquants avec encadrement militaire ».

Au-delà de cette vision, quelque peu outrancière, ce sociologue estime que « Bayrou pratique un lepenisme très très soft », force est cependant de constater qu’en matière de lutte contre la délinquance, Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou ne sont pas toujours éloignés. Preuve que les réponses ne sont pas légions.

Parmi celles-ci figure le concept d’une « police de quartier ». Le ministre de l’Intérieur a confié une mission à Alain Bauer pour jeter les bases d’une telle police. Ce concept se trouve également dans le programme de Ségolène Royal. Le débat sur la police de proximité est relancé. François Bayrou, lundi soir sur TF1 s’est montré favorable également à une police plus proche de la population.

C’est Alain Bauer, président de l'Observatoire national de la délinquance et spécialiste des questions de sécurité, qui assure la présidence de cette mission consacrée à la police de quartier. Des hauts fonctionnaires de la police et des experts travaillent en sa compagnie et sont chargés de rendre leurs conclusions pour la mi-mars. Ce groupe de travail aurait commencé à rédiger un certain nombre de propositions pour le ministre de l'Intérieur, visant à dessiner le profil d'une «nouvelle police de sécurité publique avec des équipes spécialisées» et à «faciliter les dépôts de plainte».

La «police de quartier» figure également parmi les 100 propositions du «pacte présidentiel» présenté à Villepinte le 11 février par la candidate socialiste à l'élection présidentielle, Ségolène Royal. Elle évoque également la police de proximité, qui avait été créée sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin puis abandonnée, à son arrivée place Beauvau en 2002, par Nicolas Sarkozy qui y avait vu un «échec».

En novembre 2006, cependant, le Premier ministre, Dominique de Villepin, avait plaidé pour une «police de tranquillité publique», avatar d'une police de proximité réclamée par des sénateurs de tous horizons et certains syndicats de police pour lesquels la répression a trop pris le pas sur la prévention.

Paul Barelli


 

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