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NICE Les vrais chiffres de la délinquanceSÉCURITÉ - Délinquance : le devoir de transparence.
Les divers candidats à l’élection présidentielle devront définir clairement leurs projets de lutte contre la délinquance. L’insécurité figure en effet parmi les préoccupations majeures de nos concitoyens. Confrontés à ce fléau, en particulier dans les quartiers sensibles, les électeurs sont en droit d’attendre une plus grande transparence sur l’état réel de la délinquance.
Dans ce domaine, un progrès majeur a été accompli grâce à la mise en place d’un organisme indépendant en novembre 2003, le conseil d’Orientation de l’Observatoire national de la délinquance (OND) par Nicolas Sarkozy. Son origine remonte à juillet 2001, les parlementaires Christophe Caresche (PS) et Robert Pandraud (Ump) furent chargés par Lionel Jospin, alors premier ministre, d’une mission visant à a la mise en en place de nouveaux instruments statistiques aptes à rendre compte de l’évolution réelle de la délinquance de l’activité des services d’enquêtes.
En novembre 2003 le conseil d’orientation de l’Observatoire national de la délinquance fut installé. « Sa composition, comme le précise au Monde, le criminologue, Alain Bauer, son président, est le premier gage de son indépendance ». En effet, des élus de la majorité et de l'opposition y siègent en nombre égal. Depuis janvier, les statistiques de la délinquance ont, pour la première fois depuis 1972, échappé au domaine réservé du ministère de l'intérieur pour être diffusées, en même temps que les informations sur la main courante ou sur les contraventions de 5e classe, par l'Observatoire. La plupart des criminologues dressent le même constat. Les plaintes ne reflètent que partiellement la réalité de la délinquance subie par les Français. Un vaste programme d'enquêtes annuelles de victimation a été lancé. À partir de 2007, grâce à un dispositif de grande envergure, la France rejoindra le peloton de tête mondial des pays, disposant d'un double système statistique permettant de mieux appréhender la réalité criminelle. « On n’insistera jamais assez sur la nécessité de la transparence et de contrôle en matière de statistiques criminelles. Elle est la condition d’un débat démocratique apaisé et éclairé » souligne Alain Bauer. Difficile de ne pas souscrire à l’analyse de ce criminologue lorsqu’on décrypte l’enquête de l’Insee et de l’Observatoire national de la délinquance menée début 2006 auprès de 14 000 ménages français. Il ne s’agit pas d’un sondage d’opinion mais d’une enquête auprès des personnes interrogées sur les atteintes dont elles ont pu être victimes.
Premier constat. En 2005 la délinquance a été trois fois supérieure aux chiffres officiels enregistrés par les services de police et de gendarmerie. Selon cette étude, plus de neuf millions d'atteintes aux biens ont été commises en 2005 et près de quatre millions de personnes ont déclaré avoir été victimes d'au moins une agression. Au total, ce sont donc plus de douze millions de faits de délinquance, des chiffres bien supérieurs aux 3 775 000 plaintes et déclarations enregistrées cette année-là par les services de police et de gendarmerie.
En 2005, 3,8 millions de personnes de 14 ans ou plus, (7,8 % des Français) se sont dit victimes d’au moins une agression, dont 832 000 d'une agression physique. Les victimes qui ont subi des injures ou des menaces verbales sont moins de 10 % à déposer plainte. Les agressions physiques ne donnent lieu à des plaintes que dans 43 % des cas, même si les trois quarts des victimes ayant subi plusieurs jours d’interruption totale de travail portent plainte. Signe, par ailleurs, encourageant : le sentiment d’insécurité recule. 18,4 % des personnes se sentent en insécurité dans la rue contre 20 % l’an dernier. En revanche, les quartiers sensibles s’enfoncent dans la délinquance. Un habitant sur trois se dit « souvent » ou « de temps en temps » en insécurité. En outre, selon l’Observatoire national de la délinquance, contrairement au discours ambiant, la présence policière est souvent souhaitée dans les cités. La police bénéficie d’un fort indice de satisfaction quand il s’agit d’accueillir des personnes en souffrance : 8 victimes d’agressions sur 10 affirment avoir apprécié le temps et l’écoute qui leur a été accordés dans un commissariat et une gendarmerie. L’Observatoire national de la délinquance publiera sa prochaine enquête en 2007 : un livre de chevet instructif pour les candidats à la présidentielle.
Paul Barelli

 

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