FNAC | DE MONTGOLFIER - Beaucoup, beaucoup de monde à la FNAC Riviera de Nice pour assister au «show» Éric de Montgolfier qui a répondu aux questions de deux journalistes puis de la salle avant de se lancer dans une séance de dédicace de son livre «Le devoir de déplaire». Le Proc de Nice est un drôle d’oiseau. À l’image de Johnny Hallyday dont le nom fut évidemment évoqué, c’est une véritable bête de scène qui visiblement aime le débat avec la presse et la confrontation avec le public. Charmeur, sévère, sarcastique, taquin, impérieux mais surtout didactique, on comprend l’attrait exercé par cet homme qui semble prendre de plus en plus de distance avec l’institution judiciaire. Institution dont il explique que, puisqu’elle est humaine, elle ne peut prétendre à la perfection mais que, pour autant, elle ne doit cesser de s’amender afin de s’améliorer.
Arrivé sous les applaudissemens, le procureur n’a ménagé personne. Très ferme et clair dans ses paroles, il ne s’est laissé aller à aucune facilité ni démagogie. Son propos au fond est simple bien que la matière judiciaire soit complexe : que chacun fasse son travail; la presse, qui est nécessaire à la démocratie, les juges, qui bien que mal formés, lancés trop jeunes et sans expérience dans le bain doivent apprendre à résister aux pressions, aux passions et à l’émotion, mauvaise conseillère, les citoyens, égaux devant la loi mais qui sont incultes dans le domaine judiciaire. Mais, à qui la faute avec l'image d’une justice dont il dénonce, entre autres, la confusion des rôles entretenue dans les cours d’assises. On comprend qu’il a compris depuis longtemps la vertu de l’exemplarité dans une société où prime le spectaculaire, de l’attitude juste, du propos qui fait mouche, des avantages évidents de la posture, premier signe de l’emploi qu’il occupe dans ce théâtre de la vie. C’est à cette habileté de chat qu’il doit sa survie et sa liberté de ton. C’est de cette habileté qu’il joue pour, dans l’agora, instiller avec efficacité ses vérités.
Une question reste en suspens : quel est son devenir ? Bien qu’il ait déclaré se trouver bien à Nice où il est en fonction depuis sept ans, on le sent prêt pour de nouvelles aventures. Lesquelles?