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NICE, Marc Barani dans le magazine du ministère de la Culture et de la CommunicationMAGAZINE BARANI - Le numéro de février du magazine du ministère de la Culture et de la Communication célèbre un anniversaire un peu particulier : celui des 50 ans du ministère de la culture, matière à un dossier rétrospectif. Mais Nice est aussi très présente dans cette édition avec l’évocation du prix Nobel de littérature attribué à JMG Le Clézio, le rappel des voeux de Nicolas Sarkozy au monde culturel dans lesquels il rendait hommage, à propos du « Nemausus » de Nîmes une nouvelle forme de logement social, à Jean Nouvel qui va installer sa fondation sur le Mont Boron et à Marc Barani récipiendaire de l’Equerre d’argent 2008 qui bénéficie d’un excellent portrait que vous pouvez lire ci-dessous.

Le magazine du ministère de la Culture et de la Communication est disponible sur le site www.culture.gouv.fr où vous pouvez le consulter ou le télécharger.

 

La leçon d’architecture de Marc Barani

LE PRIX DE L’ÉQUERRE D’ARGENT 2008 A ÉTÉ DÉCERNÉ, À L’UNANIMITÉ DU JURY, AU PÔLE MULTIMODAL POUR LE TRAMWAY DE L’AGGLOMÉRATION NIÇOISE, CONÇU ET RÉALISÉ PAR L’ARCHITECTE MARC BARANI.

CELA se passe à Nice, avec la mer en contrebas et les collines qui, montant vers le Nord, viennent buter sur l’autoroute. C’est là, dans un espace improbable et au terme d’une véritable aventure, qu’a été construit le pôle multimodal pour le tramway de Nice, avec son centre de maintenance, son parking relais et sa station terminus… « Ce projet tout à fait atypique a en effet été pour nous une aventure, explique Marc Barani. Lorsque nous a été confiée, en 2000, à l’issue d’un concours, la conception de ce pôle, le site retenu s’est avéré très vite être trop petit. Il a donc fallu tout recommencer à zéro et trouver un nouveau site. » « Nous avons proposé le terminus de la ligne : un site qui ne faisait pas trois hectares mais deux hectares et demi seulement et qui était coincé entre l’autoroute, ses bretelles d’accès et des barres d’habitation. Au début, tout le monde a dit : Impossible. Impossible de s’encastrer dans la montagne, impossible de s’enrouler autour de l’autoroute… Et puis, nous avons déconstruit le projet pour le rendre plus adéquat au site, un travail sur-mesure, cousu main. Finalement, le projet s’est réalisé et nous avons pu faire entrer tous les éléments du pôle dans ce petit espace. Y compris des commerces dans la station terminus et un équipement socioculturel sur une toiture… La collaboration avec le maître d’ouvrage, à l’élaboration du programme a vraiment été une expérience passionnante et déterminante pour la réussite du projet. » 

EST-CE le caractère de Marc Barani qui suscite ce genre d’aventure ? Le besoin qu’il éprouve de s’affronter à des contraintes ? Le goût qu’il a de poser des questions et de ne pas se satisfaire des premières réponses : celles, comme on dit, qui tombent sous le sens, celles qui ont l’air d’aller de soi… Sur le premier point, Marc Barani confirme que « l’architecture est en effet beaucoup plus intéressante quand elle se mesure à ce qui est au-delà d’elle-même ». Et sur le second point, il confirme également que la réflexion, pour lui, est essentielle et que, « confronté à un projet, il s’efforce toujours de le repenser à neuf. » Né en 1957, Marc Barani a fait ses études d’architecte dans la seconde moitié des années 70. « L’architecture vivait à ce moment-là une période qui, avec le recul, peut être considérée comme positive. Nous passions du tout social à unretour à la culture du projet… et pourtant je n’arrivais pas bien à cerner ce que c’était l’architecture. »

« Et puis, en 1982, dans le cadre de mes études, je suis parti travailler pendant un an au Népal, dans un petit village de la vallée de Katmandou, où la vie, sans être idéale, était encore suffisamment cohérente pour que l’on puisse en déceler l’unité. J’ai étudié ce village, effectué quantité de relevés et publié, à mon retour, quelques articles sur les rapports entre culture, vie quotidienne et environnement bâti. Ce séjour incontestablement a changé quelque chose... Il m’a apporté une distance qui m’a permis de porter un regard plus clair sur ce qui se passait dans les sociétés occidentales et sur le rôle que l’architecture pouvait y jouer. » « A mon retour, j’ai créé l’atelier Barani, à Nice, en 1988, et commencé des études de scénographie à la villa Arson. Les choses commencaient à s’éclairer. Mon activité était désormais bornée d’un côté par l’anthropologie et de l’autre par les arts plastiques. Et puis, en 1992, j’ai gagné le concours pour l’extension du cimetière de Roquebrune, qui était un projet idéal pour moi. J’aime que les projets ne consistent pas seulement en la mise en œuvre d’un savoir-faire mais permettent à chaque fois d’apprendre quelque chose. »

EN ce mercredi 14 janvier, Marc Barani revient du Liban, où il a été choisi pour concevoir et réaliser, en plein cœur de Beyrouth, la tombe de Rafic Hariri. Un peu fatigué par son voyage, il évoque quelques projets sur lesquels travaille son atelier (le palais des Congrès à Nancy, un pont à Nantes, une bibliothèque-médiathèque en Libye), puis revient sur le tramway de Nice. « L’un des grands intérêts de ce projet est qu’il mélangeait plusieurs dimensions, parmi lesquelles celle de l’urbanisme. Ce quartier « fonctionnait » bien auparavant. Mais il a cessé de bien fonctionner avec la construction de l’autoroute… C’est pour moi une grande satisfaction d’avoir pu lui redonner une identité et de l’avoir en quelque sorte « recollé » à la ville. » « Le pôle n’est pas constitué que de bâtiments mais d’un ensemble d’éléments qui se répondent et règlent tout un ensemble de problèmes fonctionnels et paysagers. S’enroulant autour des infrastructures existantes, il relie par paliers successifs ville et colline, entre en résonance avec les espaces publics existants, dynamise le quartier et met en scène des vues spectaculaires sur la ville, les collines et la mer. »

A travers les différentes réalisations de l’architecte apparaît l’amour qu’il porte aux paysages de la Méditerranée. Un amour qui se manifestait déjà dans le projet d’extension du cimetière de Roquebrune (un espace suspendu à flanc de falaise entre le ciel et la mer) et que l’on retrouve dans la réalisation qui vient de lui valoir l’Equerre d’argent. « Je viens d’ouvrir une antenne à Paris mais mon centre de gravité reste à Nice, confirme Marc Barani. Je suis un Méditerranéen et plus particulièrement un habitant de cette partie de la Méditerranée où la montagne tombe à pic sur la mer. »

De toute évidence, en tout cas, Marc Barani sait un peu mieux aujourd’hui quelle architecture l’intéresse : celle qui s’attache aussi bien à la qualité de l’idée qu’à celle de la finition, avec cet amour des paysages méditerranéens dans lesquels viennent s’ajuster au mieux ses créations, avec cette approche réfléchie, complexe et pluridisciplinaire des projets.

« Dans le cadre de l’atelier que j’ai créé avec ma femme, Birgitte Fryland, qui est scénographe, nous travaillons en effet toujours en équipes pluridisciplinaires, confirme l’architecte, et faisons souvent appel à des artistes, comme Bernard Pagès, ou à des designers, comme Martin Szekely ou Eric Benqué. » « L’architecture, dans le passé, a connu des moments doctrinaux très forts, ce qui, d’une certaine façon, limitait le champ des possibilités. La situation aujourd’hui est – fort heureusement – plus ouverte, plus diverse, plus vivante. Plein de choses intéressantes se passent aujourd’hui en architecture. »

« Les gens ont souvent l’idée qu’une chose doit remplacer une autre, que l’ordinateur, par exemple, doit remplacer le livre ou la photo numérique la photo argentique… Nous pensons au contraire qu’il faut utiliser toute la palette des possibilités. Je m’efforce de faire une architecture personnelle, une architecture qui soit proche de ce que je suis. Mais il y a des choses bonnes à prendre dans toutes les démarches pour faire une architecture qui se préoccupe d’abord de la vie. » Silence. « Car c’est à la vie qu’il faut s’intéresser, à la façon dont les gens vivent, reprend-il… Les formes en elles-mêmes ne m’intéressent pas outre mesure. »

Jacques Bordet et Manuel Candré

 

QUELQUES RÉALISATIONS DE MARC BARANI

2008 : musée national Fernand Léger (aménagement muséographique) et église sainte Croix à Chelles (reconversion en lieu d’exposition, avec Martin Szekely, designer).
2007 : tramway de Nice : Pôle «Comte de Falicon» (Centre de Maintenance, parking-relais, bureaux et ateliers).
2006 : cimetière paysager de Valbonne Sophia-Antipolis / Centre médical, à Nice.
2004 : villa privée dans le sud de la France.
2002 : Villa Arson - Ecole Pilote Internationale d’Art et de Recherche (aménagement du SCAN : Studio de Création d’Art Numérique).
1997 : cimetière paysager de Darbousson (Ville de Valbonne) / Espace de l’Art Concret - Ateliers pédagogiques (Ville de Mouans- Sartoux).
1995 : salle d’exposition au Cannet (réhabilitation de la salle chapelle Saint-Bernardin en salle d’exposition).
1994 : restauration du Cabanon Le Corbusier (Ville de Roquebrune-Cap-Martin).
1993 : aménagement de la place Aubanel, avec Martin Szekely, designer (Ville du Canet).
1992 : extension du cimetière Saint-Pancrace (Ville de Roquebrune-Cap-Martin). 
1989 : contribution à l’étude du plan directeur de conservation de la ville de Kirtipur (Népal).

 

 

NICE PARIS, Equerre d'Argent 2008 Marc BARANI et la CANCA, devenue Nice Côte d'Azur
Date de publication : 02/02/2009 à 11 h. 37

../FR/images/edito/nice-news-4784.jpg(Nice Rendez-Vous) | SOCIETE ARCHITECTURE BARANI - C’est à Paris 13e, dans le tout nouveau Pôle universitaire de biologie, ce lundi 2 février 2009 à 18h30, que Christine Albanel, Ministre de la Culture, a remis l’équerre d’Argent 2008 à l’architecte niçois Marc Barani, créateur ...
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