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Cinéma NICE Raisons d'État et services secrets un film de de NiroCINÉMA RAISONS D'ÉTAT - « Raisons d'Etat », le remarquable film de Robert de Niro qui est à l’affiche à Nice est susceptible de nourrir la réflexion de tout un chacun sur ces obscures « raisons d’Etat » sous lesquelles s’abritent les services secrets pour mener leurs actions les plus clandestines. Ce film de 2H47, fort réaliste, retrace l’histoire de l’agence de renseignement américaine la plus célèbre du monde : La CIA. Le personnage central a existé : Edward Wilson (Matt Damon) est le décalque de James Jesus Angleton, un espion fascinant. Numéro deux de la CIA pendant trente ans, Angleton était un homme obsédé par les orchidées et le secret : en charge du contre-espionnage, il a passé sa vie à déceler des taupes, des infiltrés, des agents doubles."Ne se fier à personne". Avec cette phrase comme seule credo dans un monde d'ombres et de duplicité, Wilson gravit peu à peu des échelons de la CIA noyé dans la suspicion et captif de la complexité des "Raisons d'Etat". Elles expliquent souvent l’immobilisme –voire l’enterrement de nombreux dossiers judiciaires. Et le film de Robert de Niro nous renvoie immanquablement à plusieurs affaires sensibles.Tout indique que ce sont des « raisons d’Etat » qui ont freiné, en particulier, les premières années de l’instruction du dossier de l’assassinat du juge Borrel dont le cadavre fut retrouvé en octobre 1995 dans un ravin à Djibouti. La veuve du magistrat s’est heurté longtemps à ce qui faisait figure de thèse officielle, celle du suicide.Il lui aura fallu attendre le 19 juin pour que le procureur de la république de Paris, Jean-Claude Marin annonce : « si la thèse du suicide a pu un temps être privilégiée, les éléments recueillis, notamment depuis 2002, militent en faveur d'un acte criminel". Et le magistrat de souligner :« "Les expertises anthropologiques, médico-légales et de police scientifique concluent à l'existence de lésions osseuses sur le crâne et sur l'avant-bras gauche faites à l'aide d'un objet contondant, et à la découverte de deux produits inflammables de nature distincte versés sur le corps. Elles précisent que "Bernard Borrel était couché sur le sol lorsque les liquides ont été répandus sur sa personne de manière aléatoire" », ajoute le magistrat. On comprend, dès lors, la satisfaction d’Elisabeth Borrel, à l’issue de son entretien ce 19 juin 2007 avec le chef de l’Etat : "Je voulais le remercier car c'est le seul qui m'ait reçue depuis douze ans", a-t-elle souligné.La veuve du juge avait dénoncé le 13 juin "des pressions politiques incontestables" de l'Etat français dans cette enquête. Ces pressions relèvent-elles de « raisons d’Etat » dans la mesure où- et les proches du juge assassiné en sont persuadés , il enquêtait sur des trafics qu’il aurait découvert au sommet de l’Etat en Somalie ? Cet assassinat aurait eu pour but de faire comprendre à la France qu'il ne fallait pas persévérer dans cette voie...Une chose est sure : la juge d’instruction en charge de l’affaire Borrel, Sophie Clément fait preuve d’une détermination sans faille afin d’élucider cette énigme. Certains documents finissent par parler avec le temps en dépit de raisons d’Etat.Il en est ainsi des archives de la présidence française, révélées par le Monde, concernant le Rwanda .Elles indiquent que la France a soutenu le régime rwandais alors qu'elle avait connaissance dès 1990 de "prémices du génocide de 1994 au Rwanda" et cela contrairement à ce qu'elle a affirmé. D’anciens ministres pourraient être entendus par la justice. En 1998, une mission d'information de l’assemblée nationale avait pourtant exclu toute responsabilité directe de Paris dans le drame. Ces documents montrent que l’Elysée, malgré ses dénégations, avait été alerté très tôt du risque d’un massacre généralisé au Rwanda.Durant les années qui ont précédé le génocide contre les tutsis et les hutus modérés - au moins 800 000 morts -, la France était très impliquée au Rwanda. Ces documents officiels montrent l'obstination du Président Mitterrand à soutenir le régime du président hutu Habyarimana considéré comme seule digue face à l'influence anglo-saxonne dans la région, quitte, écrit le Monde, à négliger les signaux d'alerte sur les premiers massacres.Vous avez dit « Raisons d’Etat » ?Paul BarelliCorrespondant du Monde à Nice

 

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