inset histoire

 

garibaldi-vers-1835
Garibaldi jeune. In G. Sacerdote, La vita di Giuseppe Garibaldi, Rizzoli, Milan, 1933.
famille-garibaldi-a-montevi
La vie de famille à Montevideo. Gravure d’Eduardo Matania
Le choix de Garibaldi de partir avec sa famille vers la République Orientale est justifié par plusieurs raisons : Montevideo est, à cette époque, une ville internationale, refuge de nombreux exilés politiques, bien reliée avec l’Italie. L’Angleterre, la France et d’autres puissances veillent sur l’équilibre politique autour du Rio de la Plata. La petite république, coincée entre deux gigantesques empires, est menacée par l’Argentine.
garibaldi-en-uruguay
Garibaldi en Uruguay. In G. Sacerdote, La vita di Giuseppe Garibaldi, Rizzoli, Milan, 1933.
Au debut de son séjour à Montevideo, Garibaldi doit accepter l’hospitalité de ses amis Antonini, et exercer de modestes métiers. Peut-être même Anita doit-elle rendre quelques services à d’autres familles. Giuseppe reçoit les documents nécessaires pour épouser Anita, le 26 mars 1842. Il obtient, une fois l’amnistie prononcée par l’Empereur du Brésil, les autorisations de navigation. Il trouve une maison Calle del Porton, près du port d’un côté, face à la mer ouverte de l’autre. Ce n’est pas la vie plus tranquille à laquelle aspirait peut-être Anita qui commence alors, mais l’épopée qui lui apportera une renommée internationale, en tant que chef de la Légion Italienne, constituée le 10 avril 1843. Entre temps, le 1er février 1842, la République Orientale l’avait nommé commandant de sa petite flotte, bien pauvre face aux Argentins de Rosas. Garibaldi est appelé à de longs séjours sur les champs de bataille. De juin 1842 à février 1843, Anita reste seule à Montevideo pendant que Garibaldi fait la guerre. Le 17 août 1842, menacé par la flotte argentine de l’amiral Brown, il est contraint d’incendier ses navires et de battre en retraite. Menotti est baptisé le 23 mars 1843, et Rosa naît le 11 novembre. Garibaldi se plonge dans la défense de la République Orientale. La Légion italienne se distingue à Cerro (23 avril 1844) et à Colonia. Il fallait cependant un événement extraordinaire, capable d’exalter les imaginations, et susceptible de réaliser des actes héroïques.

combat-de-salto
La bataille de Salto. Gravure colorée, Milan, Civica raccolta delle Stampe.
san-antonio-litho
La bataille de Sant’Antonio. Lithographie de Victor Adam, Paris, s.d., Gênes, Museo del Risorgimento.
La défense de Montevideo assiégée par les hommes du dictateur argentin Rosas fut cet événement. Pendant des années, Garibaldi et ses légionnaires, aux côtés d’autres Européens, et notamment des Français et des Britanniques qui représentaient la colonie la plus importante, se battirent avec courage et abnégation pour une cause qui dépassait les égoïsmes nationaux.
Le 22 mars 1845, c’est la naissance de Teresa, mais la famille est endeuillée le 21 décembre par la mort de la petite Rosa. Garibaldi, qui avait enlevé Salto le 3 novembre, remporte la mythique bataille de Sant’Antonio le 8 février 1846.

drapeau-legion-montevideo
Le drapeau offert à la Légion Italienne après la victoire de Sant’Antonio. Rome, Museo Nazionale del Risorgimento.
retour-sur-la-speranza
Le retour à Nice à bord de la Speranza. Gravure d’Eduardo Matania
Nommé Général en chef des troupes uruguayennes le 16 février, Garibaldi préfère refuser sa promotion pour conserver le commandement de la Légion Italienne. Il repart en campagne et rentre à Montevideo le 4 septembre pour y retrouver Giacomo Medici qui, fraîchement débarqué d’Italie, lui confirme la naissance d’une situation politique nouvelle en Europe. Le 24 février 1847, Anita donne le jour à son quatrième enfant, qu’il prénommera Ricciotti. Mais, lassé par les conflits incessants entre les dirigeants uruguayens, il envisage de rentrer en Europe : le 27 décembre 1847, il envoie Anita et ses trois enfants à Nice. En février 1848, Giacomo Medici part à son tour en éclaireur pour préparer le retour et, le 15 avril Garibaldi et 62 de ses compagnons de la Légion Italienne s’embarquent sur la Speranza à destination de Nice. Désormais ce héros sud-américain allait devenir un héros européen.

La "chemise rouge"

premiere-chemise-rougeC’est à Montevideo que naquit la légende de la chemise rouge. D’après H. F. Winnington-Ingram, Hearts of oak, (Londres, 1889), «l’adoption de la chemise rouge fut dictée par la nécessité d’habiller le plus économiquement possible la légion italienne tout récemment créée ; et comme une entreprise commerciale avait offert au gouvernement de lui vendre à prix réduit un stock de tuniques de laine rouge, destiné au marché de Buenos Aires alors fermé à cause du blocus, l’offre avait paru trop belle pour ne pas être acceptée et l’affaire fut conclue. Ces vêtements avaient été préparés à l’usage des ouvriers des saladeros argentins, c’est-à-dire des abattoirs et saloirs : c’étaient de bons vêtements pour l’hiver, destinés, par leur couleur, à faire moins ressortir l’aspect sanglant du travail que devaient faire ces hommes».
Les événements de Montevideo eurent ainsi beaucoup de répercussions non seulement en Italie, mais aussi au Royaume-Uni et en France, qui avaient envoyé une escadre pour protéger leurs ressortissants et leurs intérêts économiques. La geste garibaldienne sortait de l’anonymat. En 1850, Alexandre Dumas publia d’ailleurs Montevideo ou une nouvelle Troie, donnant ainsi consistance à un mythe embryonnaire. Mais nul ne l’ignorait : les nouveaux Troyens étaient ces Italiens du nouveau monde, dirigés par un nouvel Énée à la recherche de la Rome de ses espérances, capitale d’une Italie républicaine, unie et indépendante.









La première Chemise rouge : le Garibaldien de Montevideo. Dessin de H. F. Winnington-Ingram, Hearts of oak, Londres, 1889.



Consulter la liste de tous les articles que Nice-RendezVous a consacrés au Héros des Deux Mondes : cliquez ici...

 

 

Utilisez ce formulaire pour contacter la rédaction de Nice RendezVous, pour nous adresser vos communiqués et prière d'insérer. Vous pouvez joindre jusqu'à 5 photographies et documents au format PDF (taille maximum : 1 Mo) en cliquant sur le bouton Ajouter les fichiers..
J'ai bien noté que les données de ce formulaires étaient directement transmises par mail à la rédaction de NiceRendezVous sans être enregistrées sur ses serveurs, sauf si je m'abonne à la Lettre. En cochant la case d'abonnement, je déclare accepter la Politique de protection des données personnelles de NiceRendezVous

 

1000 caractères restants
Ajouter les fichiers