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CARNAVAL de NICE Encyclopedia Universalis Annie Sidro

CARNAVAL DE NICE ENCYCLOPEDIA UNIVERSALIS SIDRO - L'Encyclopedia Universalis prépare pour la rentrée de septembre une nouvelle édition améliorée dans laquelle figurera pour la première fois un grand article de 20 pages consacré aux carnavals dans le monde et ceux du XXIe siècle. C’est à Annie Sidro, l’historienne du Carnaval de Nice mais aussi grande spécialiste des carnavals urbains et des nouveaux carnavals, ancien expert de l'UNESCO, que l’Encyclopedia Universalis a fait appel.

Annie Sidro qui fait régulièrement le tour du monde des carnavals, invitée à de multiples manifestations sur le sujet, comme consultante, conférencière ou comme représentante du Carnaval niçois, rappelle dans son article la force symbolique du carnaval en citant Goethe. Celui-ci, découvrant, à la fin du XVIIIe siècle, le carnaval de Rome et ses scènes délirantes joués par des hommes travestis en femmes, nota : « Le carnaval est une fête qui, à vrai dire, n’est pas donnée au peuple mais que le peuple se donne à lui-même. »

Fête initialement religieuse et rurale, symbole du chaos et de la régénération du monde et des âmes, le carnaval devient fête urbaine à l’apparition des cités médiévales. Les bourgeois s’approprient cette culture populaire, la transposent dans le temps et l’espace de la cité, lui imprimant une portée plus satirique, une dimension de critique sociale. 

La première mention d’un carnaval urbain date de 1141 et concerne Rome, avec les jeux organisés dans le quartier du Testaccio, et la course de taureaux qui avait lieu aux portes de la cité, à l’Aventin, qui sera déplacée par la suite sous les fenêtres du pape, via del Corso, afin qu’il puisse y assister. À Nice, la chronique fait état de la venue du Comte de Provence, Charles II, duc d’Anjou, dans sa bonne ville de Nice en 1294, où il assiste au carnaval. Il s’agissait de bals, mascarades, banquets, danses et bateleurs dans les ruelles étroites de la colline du Château.

Annie Sidro remarque qu’il existe un dénominateur commun à la plupart des carnavals méditerranéens à quelques exceptions près, notamment celui de Venise. «Le plus souvent ce sont des rois et reines du Carnaval en carton-pâte qui règnent sur les cortèges carnavalesques, composés de chars ou de grosses têtes réalisés avec des matériaux éphémères et peu coûteux. Ils permettent des réalisation d’œuvres gigantesques qui sont pour quelques unes des chefs-d’œuvre d’art populaire.

Nice, Viareggio, Putignano, Patras Chypre, Malte, ont ainsi pour trait commun de présenter des défilés, corso ou corsi de chars associés à des grosses têtes en carton-pâte ou papier-mâché. Dans les coulisses de ces Carnaval, des artistes méconnus sont à l’œuvre : carnavaliers et imagiers à Nice, maghi à Viareggio, falleros à Valence, véritables praticiens d’un art populaire, dont le rôle mérite d’être évoqué. De nouveaux matériaux comme le polystyrène pour les sculptures monumentales ou les mousses de polyuréthane concurrencent ces matériaux traditionnels.»

Annie Sidro constate une évolution : «la décennie des années 1990 voit surgir un nouveau concept multi-socio-culturel qui essaie de conjuguer à la fois la démonstration des diversités culturelles, l’appropriation (ou l’intégration) de la cité, le temps du parcours de l’espace festif, et la création artistique sous toutes ses formes : dramaturgie, scénographie, chorégraphie, musique, arts plastiques, création de machines éphémères.», et attire l’attention sur les dangers de certaines dérives quant à la pérennité de ces manifestations avec «le théâtre et les arts de rue» qui ont tendance à empiéter de plus en plus sur l'espace carnavalesque traditionnel.

«Ceux qui restent attachés au carnaval populaire et paillard ne peuvent que souscrire au jugement de l’ethnologue Suisse Suzanne Chappaz, pour qui la street parade des artistes de rue est « l’anticarnaval absolu ». L'art de la fête carnavalesque, resté ancré dans une histoire locale unique, n’est pas réductible à un simple savoir d’organisation et de promotion de fête urbaine, à de la création d’événements comme on dit dans le management culturel.»

La nouvelle municipalité semble l’avoir compris qui se propose de retourner à l’essence Niçoise et populaire du carnaval sans pour autant se priver de toutes les possibilités techniques et technologiques modernes.

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