CULTURE FRANCIS GAG – Si vous aimez NICE son Comté et sa culture voici le plus beau des cadeaux de fin d’année. Par la magie de la voix de Francis GAG et la tendresse de ses propos retrouvez la « Nissa la Bella » éternelle. Soyons joyeux, Francis Gag est toujours vivant, comme l’âme niçoise !

Il était une fois un petit homme qui ressemblait à un santon.

Sa voix chaleureuse, pétrie d’humanité, tintée d’accent Nissart semble ressurgir d’un proche passé. Le notre. Ou plus indéfinissable pour les moins de quarante ans. Cette voix dont les intonations si familières nous replongent au cœur de notre nissartitude la plus authentique, révèle le conteur d’exception. «Ce petit homme qui ressemblait à un santon de Provence était la mémoire de notre comté niçois. Il en connaissait les moindre recoins », écrivait Louis Nucera qui en fit un personnage de son « Kiosque à musique » : Francis le conteur. Le bien nommé.
Francis Gag a quitté cette cité de Nice qu’il aimait tant et qui le lui rendait bien, en 1988, pas tout à fait définitivement. Ses célèbres chroniques niçoises radiophoniques, désormais disponibles, procurent de nouveau le plaisir de savourer cette voix de Francis le troubadour. « Il parlait à la perfection la langue niçoise. Il ajoutait à ses lettres de noblesse, remarquait Louis Nucera, car trop souvent on se plait à l’imprégner de vulgarité ». Les éditions Serre rendent un hommage mérité à cet artiste, écrivain, conteur, homme de théâtre, en publiant, avec le concours du Conseil général et de la Ville de Nice, un CD double album consacré à l’émission quotidienne radio Li minuta nissardi de Francis Gag, une chronique radiophonique quotidienne en langue niçoise (1972-1976).

La Fédération des associations du Comté de Nice s’est mobilisée afin de sauvegarder cette chronique qui fait partie du patrimoine Nissart. Ces émissions niçoises que Francis Gag a présentées sur Radio France Côte d’Azur entre 1973 et 1976, on les croyait perdues à jamais. Le destin, à la manière d’un conte, en a décidé autrement : un simple fait du hasard a voulu que les anciennes bandes magnétiques soient récupérées de justesse dans les caves de Radio France à Nice, place Grimaldi, près des locaux occupés aujourd’hui par France Bleu Azur. « Nous avons travaillé trois ans pour redonner vie à cette œuvre linguistique », explique Jean-Marc Giaume, président de la Fédération des associations du Comté de Nice qui a numérisé ce trésor de la langue niçoise. « Cette action s’inscrit dans le prolongement de la reconnaissance officielle du Nissart comme langue régionale en 2000 que nous avons obtenue et qui a été suivie, chaque année, par des publications favorisant l’apprentissage de cette langue ». La Fédération a confié à Pierre-Louis Gag, le fils de Francis et à Michel Pallanca, professeur certifié de Nissart langue d’Oc, la réalisation de cet ouvrage, publié à l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition de l’écrivain.
Ce double CD audio avec livret reprend quelque 75 des meilleures émissions du célèbre niçois, accompagnées de leur transcription en graphies mistralienne et occitane et de leur traduction en français. « La Minute de Francis Gag » diffusée sur Radio France Côte d’Azur était une chronique quotidienne qui traitait à la fois de questions d’actualité et de société, d’anecdotes ou de souvenirs, des traditions et de l’ethnographie de la région de Nice.
Au fil de ces émissions resurgissent les grands mythes qui parcourent l’univers de ce créateur: le couple quasi-historique Tanta Vitourina-Titoun : le village imaginaire de Ribassière et tout le peuple de la montagne niçoise. « C’est avec une sagesse souriante que dans ses chroniques il juge son siècle, notait Rémy Casiglia dans Nice Historique. Dans la longue tradition littéraire nissarde, Gag se signale par la profondeur de sa pensée et la qualité de l’écriture ». Il avait l’art de parler une langue irréprochable tout en maniant les subtilités de l’expression populaire. Et comme le soulignent justement les Éditions Serre, sa préoccupation pédagogique apparaît nettement, dans sa façon d’introduire au fil de ses propos quelques mots rares ou oubliés, qu’il double parfois d’un synonyme plus courant.
On ne se lasse pas d’écouter la voix de ce nissart profondément humaniste. Et si simple : « C'était un homme exceptionnel, a confié un de ses amis à l’Express. D'une grande et authentique érudition et d'un total désintéressement. Rien pour lui, tout pour les autres: cela aurait pu être sa devise s'il n'avait pas été d'une modestie à toute épreuve».

 

 

Paul Barelli
Le Petit Niçois


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Si vous voulez en savoir encore plus

Nice Historique
Sorti en 2000, N°4,
Francis Gag, L'homme, l'oeuvre
En vente par correspondance à l'Acadèmia Nissarda,

Villa Mauresque, 30 rue André Theuriet, 06000 NICE.10 EUR franco de port.Tél : 04 93 51 91 29