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    L’état-major de Garibaldi en Sicile. Gravure colorée, collection privée.
    19 août 1860 :
    les troupes garibaldiennes (4500 hommes environ) entrent en Calabre où les attendent 15000 soldats napolitains, commandés par des officiers peu convaincus.

  • 6 septembre 1860 : le roi de Naples François II, abandonné de tous, quitte la ville.

  • 7 septembre 1860 : Garibaldi entre dans Naples et se prépare à l’action contre les Etats pontificaux. L’accueil enthousiaste reçu inquiète de plus en plus Cavour qui décide de devancer Garibaldi.

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    La sentinelle. Rome, Museo Risorgimento
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    Décret de Garibaldi, dictateur de Sicile. Milan, Archivio di Stato.
    18 septembre 1860 :
    victoire des Piémontais sur les Pontificaux à Castelfidardo. Ils s’emparent d’Ancone et de Pérouse. Ainsi,  Cavour utilise politiquement les victoires de Garibaldi. Les troupes sardes du général Cialdini traversent les Etats pontificaux et font leur jonction avec les Garibaldiens qui viennent de remporter la victoire du Volturno le 30 septembre, laissant 506 morts et 1328 blessés.

  • 15 octobre 1860 : Garibaldi remet la Sicile entre les mains du Roi.

  • 21 octobre 1860 : par plébiscite, Naples et la Sicile sont réunies au royaume de Sardaigne.

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    La rencontre de Teano. Huile sur toile, Milan, Museo del Risorgimento.
    26 octobre 1860 :
    Garibaldi et Victor-Emanuel se rencontrent à Teano.

  • 9 novembre 1860 : Garibaldi est devenu gênant. Ecarté des décisions, il s’embarque seul en compagnie de son fils Menotti pour Caprera.

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Garibaldi à Capoue. G. Induno, Milan, Museo del Risorgimento.
L’expédition des Mille
permit à Garibaldi d’atteindre une renommée européenne et internationale. Sa dimension est alors extraordinaire. Qu’on en juge par l’hommage que lui rendit Alexandre Dumas en 1860 : « [...] Garibaldi est servi, au palais, par les domestiques de l’ancien vice-roi, qui ont voulu ressusciter pour lui les traditions de la table princière ; mais il leur a signifié qu’il n’entendait pas pour son dîner autre chose que le potage, un plat de viande et un plat de légumes. Ce n’est pas sans peine qu’il est parvenu à leur faire admettre ces règles de sobriété. Une chose l’exaspère : c’est que les Siciliens, bon gré, mal gré, l’appellent Excellence et veulent à toute force lui baiser la main».
(Les Garibaldiens, Paris, L’Inventaire, 1994, rééd)

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Garibaldi, pourfendeur de la monarchie. Lithographie, collection privée.
En France, Les Garibaldiens de Dumas, ou L’expédition de Garibaldi dans les Deux Siciles de Maxime Du Camp, alimentèrent une légende qui déjà était très forte. Georges Sand avait en effet vu le 4 juillet 1859, à la fin de la guerre des Franco-Piémontais contre les Autrichiens, le portrait de Garibaldi trônant chez des montagnards dévots du Velay et des Cévennes, «aventurier illustre exposé parmi les images des saints». Plus tard, le 26 mai 1860, elle se laissa emporter par une adoration quasi-mystique, tandis que les baraques des boulevards parisiens vendaient avec succès le joujou Garibaldi, des pipes et des encriers à son effigie : «rien ne paraît impossible à Garibaldi. Tout ceci ressemble à un poème. Cet homme, presque seul, devient l’homme du prodige. Il fait trembler les trônes, il est l’oriflamme de l’ère nouvelle. L’Europe entière a les yeux sur lui et s’éveille chaque matin en demandant où il est et ce qu’il a fait la veille».

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Le bombardement de Gaète. Détail. Huile sur toile de Bossoli, Turin, Museo del Risorgimento.
Quant à Victor Hugo, à l’occasion d’un meeting organisé à Jersey le 13 juin 1860 en l’honneur de Garibaldi et de l’indépendance de la Sicile, il prononça un discours lyrique, épique et emphatique : «Qu’autour de cet homme vaillant, qui est debout là-bas dans Palerme, il y ait un feu sur toutes les montagnes de la Sicile, et une lumière sur tous les sommets de l’Europe ! Il fallait délivrer ce peuple ; Garibaldi s’en est chargé. Garibaldi ! Qu’est-ce que c’est Garibaldi ! C’est un homme, rien de plus. Mais un homme dans toute l’acception sublime du mot. Un homme de la liberté ?; un homme de l’humanité. » (Actes et Paroles, Paris, Éd. Rencontre, 1968, rééd., t. I, pp. 550-557).

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