maison-presse-massenaNICE PRESSE - Et si un jour, les lecteurs ne pouvaient plus acheter de journaux, faute de kiosques, de revendeurs ? Ce sombre scénario pourrait devenir une réalité à moyen terme tant les marchands de journaux souffrent d’une baisse alarmante de leur chiffre d’affaire. Dès lors, la bataille qui s’est engagé à Nice : « Il faut sauver la Maison de la presse », comme le titrait Nice-Matin, est exemplaire. Elle témoigne de la précarité économique de l’ensemble des professions liées à la presse. En filigrane, c’est également la question de l’avenir de nombreux journaux qui est posée. Fort heureusement, l’Etat en 2010 va consacrer 419M d’euros d’aides à la presse.

Cet important effort ne préservera pas la Maison de la Presse, menacée de disparaître de la place Masséna et peut-être de Nice. Le compte à rebours est déclenché pour ce lieu de vie et de culture, institution octogénaire, forte de ses 20 000 ouvrages de la librairie et des 3500 journaux et magazines. Le propriétaire des murs, la SCI Hôtel des Anges, filiale du puissant groupe Vauban veut récupérer les locaux en échange d’une indemnité d’éviction. Une procédure est engagée depuis trois ans.

Responsable du magasin depuis 1994, Sylvie Brunschwig poursuit son combat pour que la 5ème ville de France ne voit pas disparaître un lieu de convivialité, ouvert chaque jour de l’année où s’exprime la liberté de la presse : « Je prends à témoin le public, la sauvegarde de ce lieu est l’affaire de tous, les lecteurs, les diffuseurs, les décideurs politiques. Comment une ville comme Nice peut-elle se priver d’une telle enseigne ? » Une pétition de soutien à la Maison de la presse a recueilli près de 3500 signatures ( adresse mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ).

Le cri d’alarme de Sylvie Brunschwig dépasse le cadre niçois. En fait, la survie des diffuseurs de presse se joue dans de nombreuses villes de France. F.O.G, Franz-Olivier Giesbert, le directeur du Point, directeur artistique du Festival du livre de Nice soutient la Maison de la presse : « depuis l’avènement d’internet, la presse écrite n’est plus vraiment ce qu’elle était. Mais nous sommes convaincus qu’elle a un bel avenir devant elle. Si elle sait se battre ».

FOG qui appelle à « une nouvelle résistance en faveur des diffuseurs de presse » a reçu le soutien du directeur de la rédaction de l’Express. Christophe Barbier estime, également qu’il faut défendre la vente au numéro et lutter contre la paupérisation du beau métier de marchand de journaux. Cependant, ce dernier soutient que son collègue du Point s’égare lorsqu’il décrit l'Internet comme l'ennemi de l'écrit, comme une corrosion lente du papier :

« Ce n'est pas à cause de l'Internet que la presse écrite est mal distribuée, précise Christophe Barbier, mais c'est peut-être grâce à l'Internet que les jeunes continueront à s'informer par l'écrit, par le travail des rédactions de presse écrite, quelles que soient ses outils de diffusion – papier, web, mobiles, tablettes, etc. ».

L’avènement de la télévision n’a pas tué la radio ni les journaux. Cependant, la révolution numérique, l’accès gratuit à de nombreux journaux par le web, l’appauvrissement des recettes publicitaires, ces facteurs impliquent de nouveaux modes de fonctionnement de la presse écrite. Et de sa distribution. Voilà pourquoi il faut sauver la maison de la Presse. Démarche que soutiennent Le petit Niçois et NiceRendezVous.

Paul Barelli

LE PETIT NICOIS

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