NICE TER SNCF la Guerre du rail et des communiqués continueNICE TER SNCF GRÈVE - C’est l’impasse totale dans le conflit qui oppose les conducteurs des TER de Nice à la direction de la SNCF. La grève continue, pénalisant lourdement les usagers de la Côte d’Azur de Grasse à Menton en passant par Breil et Monaco sans que cela n’émeuve les partisans jusqu’au-boutistes de cette guerre du rail et, maintenant, des communiqués. Les grévistes, quasiment tous syndiqués à la CGT, traitent la direction régionale de menteurs et l’accuse de jouer avec la vie des voyageurs (voir ci-dessous). 

La direction constate comme le Préfet LAMY que « la médiation ne peut se poursuivre » mais décide malgré tout « de maintenir l’intégralité de ses propositions, y compris celles faites à l’occasion de la médiation» et demande comme un voeu pieux « que les usagers retrouvent un service TER normal dès vendredi 23 janvier. Tout le monde doit se rassembler sur cet objectif.» et conclut en faisant appel « à la responsabilité des conducteurs en grève et de leurs représentants, qui ont désormais toutes les cartes en main » !

Comme annoncé ce week-end par Nice RendezVous le sénateur UMP Hugues Portelli vient bien de déposer une proposition de loi pour modifier le service minimum dans les transports ferroviaires afin de rendre inopérante la tactique des grèves de 59 minutes. Éric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes, a également déposé vendredi dernier une proposition de loi visant à pallier les deux «carences» de la loi, selon lui : l'absence « de mécanismes spécifiques en cas de grèves prolongées » et l'absence de dispositions concernant les « grèves spontanées ». 

 Brice Hortefeux, le nouveau ministre français du Travail, s'est déclaré favorable à une révision de la loi tout en faisant remarquer que dans 75% des cas, les préavis de grève déposés n’avaient pas entraîné de perturbations majeures.

Communiqué du 19 janvier 2009

Fait par les syndicats CGT, CFDT, FGAAC

Comme vous le savez, les conducteurs de train des Alpes Maritimes sont en grève depuis le 10 décembre, cela fait donc maintenant 41 jours !

Nous avons déjà à plusieurs reprises expliqué les raisons de ce conflit par communiqués de presse et communiqués aux usagers distribués dans les rames et en gare, mais nous devons rectifier les propos diffamatoires et calomnieux de la direction SNCF dans son communiqué de presse du 18 Janvier 2009, où elle se targue de rétablir la vérité !

Le mensonge, c’est de dire que « nous jouons avec la peur des usagers », car oui et nous l’assumons, la SNCF prend les usagers comme cobaye pour une expérimentation de la productivité à outrance.

Quant à la dangerosité, ce ne sont pas « les grévistes ni les organisations syndicales qui l’inventent », mais le Comité d’Hygiène et de Sécurité qui l’a déterminée, procès verbal à l’appui, et dont le président est le directeur de la traction de Nice SNCF local.

Le mensonge, c’est de dire « qu’elle analyse les incidents de conduite des trains, et qu’elle prend les mesures nécessaires pour en éviter le renouvellement ». En fait, ce qu’elle ne dit pas, c’est que ces mesures consistent à « descendre de machine » les conducteurs incriminés, sans prendre en considération l’augmentation de productivité et la détérioration des conditions de travail qui font rage, presque de façon dogmatique depuis quelques années.

Les reclassements pour faute de sécurité et démissions ont explosés ces derniers mois, bizarre pour des privilégiés non ?

Exemple édifiant : Le 27 janvier 2003, un accident grave s’est produit à ST DALMAS DE TENDE (bilan : 2 morts, plusieurs dizaine de blessés). La seule mesure prise par la SNCF pour en éviter le renouvellement, c’est de doter les conducteurs de téléphones portables sur une ligne ou les GSM ne fonctionnent pas en raison du nombre important de tunnels.

Le mensonge, c’est de dire que la grève a pour but « d’apporter un maximum de perturbations pour un moindre coût, en instituant une grève tournante et fluctuante ».

En effet, c’est exactement l’inverse puisque pour ne pas perturber le trafic tous les jours mais en continuant de montrer notre mécontentement et notre détermination, nous ne faisons grève en masse que deux jours par semaine et travaillons les autres jours. Nous le faisons en responsabilité pour que le trafic soit normal ces jours là, mais nous constatons avec amertume que la direction maintient arbitrairement le service minimum tous les jours depuis 41 jours ! Pourquoi ne s’explique-t-elle pas sur ce point là ?

Comment expliquer que les agents attendent pour travailler et qu’on les laisse « sans utilisation » alors que les usagers attendent sur les quais ?

Exemple édifiant : ce vendredi 16 janvier, il n’y avait que 9 grévistes (chiffres direction), et plus de 80 agents au travail. Pourtant, la direction a fait le choix étrange de mettre 12 agents en formation, alors qu’elle a jusqu’en décembre 2009 pour le faire, et n’a utilisé qu’une vingtaine de conducteurs ce jour là ?

Nous aurions pu faire rouler au moins 100 trains supplémentaires… A quoi joue la direction, joue-t-elle le pourrissement pour opposer grévistes et usagers ?

Est-il besoin de préciser que les grévistes étant obligés de prévenir plus de 48 h à l’avance de leur intention de faire grève, l’entreprise a donc tout le loisir d’utiliser le personnel les jours où il n’y a pas de déclaration de grève.

Le mensonge, c’est de dire que nous voulons une réglementation Niçoise. Nous voulons que la direction continue à faire ce qu’elle fait depuis plus de trente ans, c’est-à-dire prendre en compte la spécificité Niçoise qui consiste à avoir une gare tous les trois kilomètres, ce qui ne permet donc pas d’en faire autant que dans un endroit où les gares sont espacées de 10 ou 20 kilomètres. C’est mathématique !

Le mensonge, c’est de dire que la dégradation des conditions de travail et de la sécurité n’ont rien à voir avec l’emploi, puisque si nous avions assez d’agents, pourquoi augmenter la productivité de 20 % du jour au lendemain ? La direction voudrait-elle renier son incompétence à assurer le cadencement pour en faire porter la responsabilité aux grévistes ?

Le mensonge, c’est de dire que le conflit porte sur le temps de travail. Il n’en a jamais été question, cela ne fait pas parti du préavis de grève ni des revendications des cheminots en grève. Il est très grave que la direction s’abaisse à de telles manœuvres pour discréditer le conflit légitime des conducteurs.

Le mensonge, c’est également de stigmatiser la « CGT Niçoise » comme « un mur » dans ce communiqué, puisque l’ensemble des organisations syndicales représentatives du site est en grève, à savoir, la CGT, la CFDT et la FGAAC.

Le mensonge, c’est enfin de d’essayer d’opposer les cheminots de PACA aux méchants grévistes qui défendent le service public, et de dire qu’il y a « des centaines de non grévistes à Nice et ailleurs ».

D’ailleurs, s’il y a des centaines de non grévistes, pourquoi les trains ne roulent-ils pas ?

La direction SNCF porte une très lourde responsabilité dans l’état déplorable du dialogue social sur notre région. Est-il besoin de préciser que la CGT a fait la demande de médiation le 18 décembre, et que la direction ne s’est assise à une table de négociations que le lundi 12 janvier, soit 26 jours après !

Face aux enjeux qui s’imposent à nous, et face aux provocations d’une direction totalement irresponsable, nous restons déterminés et disponibles pour qu’enfin, nous puissions trouver une solution qui corresponde à une véritable politique de développement du TER dans notre département.


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