nice-news-4672ÉGLISE RUSSE NOËL ORTHODOXE - Pour nos amis russes le Noël orthodoxe c’est aujourd’hui aussi : Joyeux Noël ! hnm

Noël selon le calendrier julien, Nativité de notre Seigneur, Liturgie de St Basile, est célébré à Nice ce mercredi 7 janvier 2009 à 10h00 en la Cathédrale Saint Nicolas dite Église russe par les Niçois, qui y sont très attachés affectivement.

Voici le Message de Noël de SE l’Archevêque Gabriel de Comane adressé au clergé et aux fidèles de l'Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale

« Aujourd’hui la Divinité s’est empreinte dans l’humanité pour que l’humanité, elle aussi, fût enchâssée dans le sceau de la Divinité ! » (Ephrem de Nisibis)

Bien-aimés frères et sœurs dans le Seigneur !

Lorsque le Christ naît à Bethléem, Il nous offre l’accès au Royaume de Dieu. Le Créateur révèle son cœur humble, doux, aimant et compatissant ! C’est ainsi que le Seigneur veut que notre joie soit parfaite, selon la parole de l’Ange envoyé aux bergers : « Voici que je vous annonce une grande joie, aujourd’hui un Sauveur vous est né, qui est le Christ Seigneur » (Lc 2,10). En effet, cette naissance suscite en nous une joie immense et une paix profonde : « Paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes » (Lc 2, 14). Notre cœur se dilate pour devenir le réceptacle humain de l’amour divin !

Pendant longtemps, le peuple d’Israël a attendu le Salut de Dieu. Dans la patience et les tribulations, dans l’exil et les rudes châtiments, l’espoir d’un Messie demeurait présent dans le coeur de l’homme. Les prophètes ont annoncé constamment la venue du Royaume et de son Roi libérateur ! Mais, chers frères et sœurs, comment tout cela se réalise-t-il aujourd’hui ? Que voyons-nous ?

Les palais des princes sont en général infranchissables, entourés de murailles et de soldats rendant les puissants de ce monde inaccessibles. Mais, aujourd’hui, c’est une étable qui protége le Roi des Rois, à la place des gardes qui veillent sur lui ce sont quelques animaux dont la chaleur réchauffe le petit Enfant-Dieu... Le don céleste est rendu accessible à tous : les anges et l’astre conduisent les petits et les grands vers le Sauveur du monde qui regarde ses visiteurs dans la simplicité toute empreinte de la fragilité d’un enfant. Voilà comment le Salut est offert au monde. « Prenez l’enfant Jésus dans vos bras pour éprouver combien léger est le Royaume, avec son joug et son fardeau », comme le disait le père Matta el Maskine (1919-2006).

Comment vivre cet évènement aujourd’hui ? Comment l’intégrer dans notre quotidien ? Car une fête liturgique n’est pas un simple souvenir pieux, c’est une réalité bien concrète qui, transcendant le temps, a valeur de salut pour chacun d’entre nous.

Lorsque les Hébreux s’avançaient vers la Terre promise, ils étaient confrontés à la faiblesse humaine : la leur et celle des autres. La corruption des consciences était une réalité accablante, les divers hauts responsables s’effondraient, le peuple se révoltait ou se construisait des idoles, retournant au paganisme. Tout cela engendrait souffrance, peur, angoisse, désespoir : « Ils erraient dans le désert, ils marchaient dans la solitude » (Ps 107, 4).

Cette description pourrait être reprise à notre compte aujourd’hui : l’homme est toujours faible, corrompu, abominable. La droiture de conscience s’affaiblit, l’immoralité se répand... « Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et Il les délivra... » (Ps 107, 6).

Nous aussi, nous crions, notre prière s’élève sans cesse vers Dieu : « Saint Dieu, Saint fort, Saint immortel, aie pitié de nous ! ». Mais sommes-nous suffisamment attentifs à cette supplication qui rythme nos offices ? Sommes-nous suffisamment habités par nos supplications, par nos « Kyrie Eleison » ? Portons-nous dans nos coeurs le cri de l’humanité à laquelle nous sommes ontologiquement liés ? C’est pourtant ainsi que chaque chrétien doit vivre et, ce faisant, recevoir la réponse divine et salvatrice qui nous est manifestée en ce jour.

Oui, le Salut est donné au monde ! Oui, l’amour se donne à chacun ! Oui, le pauvre et l’humble de cœur qui a crié vers Dieu a été entendu ! Nous ne sommes plus dans les ténèbres de la mort, les portes du Royaume de Dieu sont ouvertes devant nous, ou, mieux encore, comme le Christ nous le dit : « Le Royaume de Dieu est au-dedans de nous ! » Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que le Royaume de Dieu, c’est Dieu Lui-même et que « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » (Saint Athanase d’Alexandrie). Par l’Incarnation du Verbe et Fils unique de Dieu, notre chair s’est transformée en réceptacle du Royaume de Dieu et elle s’est trouvée divinisée !

L’Enfant déposé dans une étable est « le Prince de la Paix » (Is 9, 6), Celui dont nous fêtons en ce jour la naissance sur terre nous pouvons L’approcher, nous pouvons, comme les bergers et les mages, nous prosterner à Ses pieds très purs : notre misère, notre souffrance, nos larmes deviennent aux yeux du Nouveau-Né l’or, la myrrhe, l’encens... En retour, nous recevons l’héritage précieux de la miséricorde, nous partageons l’amour divin. Et cela n’est pas uniquement un évènement datant d’il y a plus de deux mille ans : c’est sans cesse que nous est donnée l’accès au Salut, c’est tous les jours que nous pouvons laisser Dieu essuyer nos larmes, c’est à chaque instant que nous pouvons L’entendre nous dire : « Venez à moi, vous tous qui peinez, et Je vous soulagerai ! » (Mat 11,28).

Oui, chers frères et sœurs, prenons dans nos bras l’enfant Jésus, car ainsi nous serons consolés par l’amour divin et dans l’amour divin ! Faisons nôtres les paroles du juste vieillard Syméon qui lui aussi a tenu le Christ dans ses bras et disons : « Maintenant, ô Maître, Tu peux, selon Ta parole, laisser Ton serviteur s’en aller en paix, car mes yeux ont vu Ton salut que Tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de Ton peuple Israël ! » (Lc 2,29-32).

Que le Seigneur Jésus-Christ dont nous fêtons aujourd’hui la Naissance selon la chair soit notre joie à tous et qu’il fasse descendre sur nous la grâce du Salut ! Amen.

Paris, 25 décembre 2008.

Archevêque Gabriel de Comane, 
Exarque du Patriarche œcuménique.

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