MOUANS SARTOUX MANIFESTE DES MENTEUSES - Plus de 4300 personnes ont signé le «Manifeste des menteuses» lancé par Marie-Louise Gourdon Commissaire du Festival du livre de Mouans-Sartoux près de Cannes et de Nice. Le but étant une modification de la loi une lettre ouverte a été adressée au président de la République, Nicolas Sarkozy, dont vous trouverez le texte ci-après. En réponse Rachida Dati, garde des Sceaux, a répondu le 1er septembre qu’elle demandait à ses services d’examiner la requête exprimée par les signataires du Manifeste.

Le  thème du Festival du livre de Mouans-Sartoux étant « Résistances, l’origine du futur », sous titré « Les résistances d’aujourd’hui portent-elles les germes du monde de demain ? », le Manifeste des menteuses s’inscrivait naturellement dans la droite ligne de cette réflexion.

Aussi Marie-Louise Gourdon a-t-elle fait appel à 7 écrivaines et écrivains*, de sensibilité et de parcours différents, afin qu’ils apportent leur éclairage et leur témoignage sur ce jugement mais aussi plus généralement sur la condition des femmes. Ces 7 contributions ont été réunies dans un livre intitulé «Est-ce ainsi que les femmes vivent ?», (édition de l’Aube, à paraître), livre qui sera édité à 35 000 exemplaires dans le cadre du Festival du Livre, en partenariat avec Télérama.

Lors du Festival le dimanche après-midi aura lieu le débat : Est-ce ainsi que les femmes vivent ? avec les auteurs du livre. 

Festival du livre : 3 – 4 – 5 octobre 2008

Pour plus d’informations, reportez-vous au site internet du festival :

www.lefestivaldulivre.fr

* Malika MOKKEDEM, Henri PENA RUIZ, Maïssa Bey, Geneviève FRAISSE, Pierre JOXE, Françoise SELIGMANN, Benjamin STORA.  Lettre ouverte à Monsieur Nicolas SARKOZY

Président de la République

Suite au Manifeste des menteuses lancé le 2 juin par Le Festival du Livre de Mouans-Sartoux, et aux 3632 signatures actuelles, de femmes et d'hommes de progrès, attaché-e-s aux valeurs de liberté, d'égalité, de laïcité, de mixité...Nous demandons au Président de la République de soumettre à un comité de réflexion mixte la modification de l'article 180 du Code civil.

Aujourd'hui, un grand nombre de femmes, en France, ne se sentent plus protégées par la Justice. Deux principes de notre République : liberté et égalité, sont bafoués. La laïcité, valeur partagée par l'ensemble des républicains, est désavouée. Par un jugement de notre Justice.

Le jugement du tribunal de Lille, pour avoir voulu concilier les deux parties, ouvre une brèche dans les fondements légaux du mariage, basés sur le Droit et sur l'égalité des époux et des sexes. Et sur le respect de la vie intime des individus.

L'annulation de ce mariage se réfère à l'article 180 du code civil, que le conjoint a invoqué : " S'il y a eu erreur sur la personne ou sur les qualités essentielles de la personne, l'autre époux peut demander la nullité du mariage ".

La virginité est ainsi devenue, par erreur ou par négligence des juges, une qualité essentielle pour la mariée. LA mariée.

Ce jugement gomme d'un seul coup l'égalité des sexes, il gomme la liberté des femmes à disposer d'elles-mêmes.

Cette annulation ne doit pas faire jurisprudence.

La Justice, le Droit, la République, ne peuvent cautionner une décision aussi régressive et humiliante pour les femmes. Une décision qui ouvre la porte d'une Justice à la carte, variant selon les moeurs, traditions ou croyances de chacun.

Ne perdons pas de vue l'essentiel : s'il y a une faille ou une insuffisance dans la loi, il faut modifier la loi.

Nous vous demandons, Monsieur le Président, de soumettre à un comité mixte de juristes la modification de l'article 180 du code civil, afin que le traitement de telles affaires respecte le Droit républicain français fondé sur la laïcité et l'égalité des sexes. Ni plus, ni moins.

Marie-Louise GOURDON

Conseillère générale des Alpes-Maritimes

Maire-adjointe à la culture

Commissaire du Festival du livre de Mouans-Sartoux