NICE Sécurité routière Mieux adapter les sanctions

SÉCURITÉ ROUTIÈRE - Alors qu’à Nice et dans les Alpes Maritimes, on en est à traquer les automobilistes «déviants» avec un hélicoptére, car les chiffres pour la préfecture ne sont pas bons, on peut se demander si cette politique répressive n’a pas atteint une limite insupportable pour la plupart des usagers obligés d’utiliser ce mode de transport dans leurs activités professionnelles journalières. Ces automobilistes ont mathématiquement de plus en plus de chance (malchance) de se faire attraper pour des dépassements mineurs qu’il considère comme une loterie qui les pousse inexorablement vers une perte de permis, synonyme d’ennuis démesurés par rapport à des infractions bénignes. 

Pour autant le Premier Ministre, François Fillon a fixé au gouvernement l’objectif de passer sous la barre des 3000 tuées sur les routes en 2012. (4615 morts en 2007, en baisse de 2 %par rapport à 2006). Mais les accidents, l’an dernier, sont en hausse de 1,3 %. C’est sous l’impulsion de Jacques Chirac dès le 14 juillet 2002 qu’une efficace politique de sécurité routière a été mise en place. Les premières mesures ont provoqué une réaction de scepticisme. Pourtant, en quatre ans, de 2002 à 2006, plus de 8000 vies ont été sauvées et prés de 100 mille blessés ont été épargnés. 

Preuve qu’il ne faut pas crier trop vite victoire : de mauvais résultats ont été enregistrés en mars. Le nombre de tués sur les routes a augmenté de 7,5% en mars 2008 par rapport au même mois de 2007 (342 morts contre 318), ce qui constitue, après des mois de baisse continue, une dégradation des résultats de la sécurité routière "plus qu'alarmante" aux yeux des familles de victimes.

Ces résultats sont liés à un relâchement du comportement de nombreux usagers sur la route. Un récent rapport de l'Observatoire interministériel de la sécurité routière indique que les excès de vitesse repartent à la hausse : les automobilistes roulant à une vitesse supérieure d'au moins 10 km/h à la vitesse maximale autorisée ont augmenté de 4,5 % entre septembre et décembre 2007. Une enquête menée par Axa fait, par ailleurs, apparaître que les conducteurs renouent avec les mauvaises habitudes. Interrogés, nombre d'entre eux confirment qu'ils font moins attention aux feux, qu'ils téléphonent au volant et qu'ils prennent la route après avoir bu plus de deux verres.

Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur a rappelé que la lutte contre les excès de vitesse et l'alcool au volant restent les deux priorités. De son côté, François Fillon, Premier ministre, a confirmé la mise en place de 500 nouveaux radars automatiques par an pendant cinq ans . 

La politique répressive par le biais des radars n’a-t-elle pas atteint ses limites ? « La sécurité routière peut-elle se satisfaire de la seule mise en place de radars ? s’interroge l’Automobile Club, cet enjeu très important nécessite une politique durable et cohérente mêlant habilement des aspects répressifs, éducatifs et une forte communication ».

Les propositions de l’Automobile Club méritent qu’on s’y attarde. Il estime que le large déploiement des radars automatiques a contribué à l’amélioration des chiffres de la sécurité routière. En revanche, il demande aux pouvoirs publics d’établir un audit des installations radars. Objectif : préserver la crédibilité de « la chaîne contrôle-sanction au regard de la sécurité routière. La plus grande erreur serait que les automobilistes en viennent à considérer que les verbalisations automatiques ne sont qu’une fatalité aléatoire ». Les propositions de l’Automobile Club méritent qu’on s’y attarde. Il estime que le large déploiement des radars automatiques a contribué à l’amélioration des chiffres de la sécurité routière. En revanche, il demande aux pouvoirs publics d’établir un audit des installations radars. Objectif : préserver la crédibilité de « la chaîne contrôle-sanction au regard de la sécurité routière. La plus grande erreur serait que les automobilistes en viennent à considérer que les verbalisations automatiques ne sont qu’une fatalité aléatoire ».
L’Automobile Club constate qu’en 4 ans, près de 1500 radars ont été implantés sur le réseau routier. Officiellement, les sites où ils sont placés sont les portions de route les plus "accidentogènes" et où la vitesse est souvent en cause. Pourtant, on remarque la présence de radars fréquemment sur les autoroutes ou les voies rapides, alors que ces axes sont réputés comme étant de 5 à 7 fois plus sûrs que le reste du réseau. » De ce fait de nombreux usagers ont le sentiment que le système des radars automatiques, et, par ricochet, celui du permis à points ‘n’est qu’une « pompe à finances » .
L’automobile Club se déclare également favorable à une marge de tolérance par rapport aux infractions mineures. « Le retrait d'un point au premier kilomètre de dépassement apparaît unanimement comme injuste etinefficace ». Aujourd'hui, être, par exemple, contrôlé à 91 km/h sur route ou 131 km/h sur autoroute, -vitesse calculée en tenant compte de la marge réelle d'erreur du radar-, entraîne déjà un retrait de point.
Dès lors, l’automobiliste responsable se doit de conduire les yeux rivés sur l’aiguille de son compteur. L’Automobile Club, en rappelant que des marges de tolérance existent en Europe :- En Allemagne, aucune sanction n’est appliquée pour un dépassement jusqu'à + 5 km/h - demande la création d’une marge de tolérance de 10 km/h sur route et autoroute, et de 5km/h en ville, en deçà de laquelle il y aurait amende comme actuellement, mais non perte de points. Cette proposition mériterait d’être étudiée par les pouvoirs publics. 
Paul Barelli
Le Petit Niçois