Campagne de Ségolène Royal à Nice et campagne nationale ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE - Dans le cadre des débats participatifs souhaités par Ségolène Royal,, Patrick Allemand, premier vice-président du conseil régional et conseiller général, animera vendredi 2 février 2007 à 19h au « Café d’Angely »,  23 avenue des Diables Bleus, à Nice un débat sur l’éducation, la formation et l’accès au travail. Si localement la campagne présidentielle pour le moment débute sereinement, ce n’est pas vraiment le cas au niveau national comme l'écrit Paul Barelli dans son billet, ci-dessous :
"Les coups bas de la campagne : halte au feu !"

Il est urgent que la campagne présidentielle qui s’est embourbée dans les chemins tortueux des coups bas, reprenne de la hauteur. Les Français, hormis certains militants, sont lassés de cette campagne « de caniveau ». Chacun de leur côté, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, ont dénoncé « la dégradation du débat public », lors de cette campagne qu’ils veulent, assurent-t-ils, « tirer vers le haut ».

Il convient désormais d’ouvrir le véritable débat de fond, programme contre programme. Et non de perpétuer ces gué-guerres stériles. Le candidat UMP et ses proches ont multiplié les attaques sur le thème de la « légèreté » de Ségolène Royal. Ils ont pris appui sur ses déclarations maladroites en matière de politique étrangère ou de défense. Ils ont trouvé matière. Ainsi, Ségolène Royal, interrogée sur RMC le 25 janvier sur le nombre de sous-marins nucléaires dont dispose la France, après avoir un peu hésité, a répondu que nous en avions « un ». En réalité, comme l’a souligné le député Pierre Lellouche, spécialiste des problèmes de défense à L’UMP, la France dispose « heureusement de quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), qui constituent la Force océanique stratégique, auxquels s'ajoutent nos six sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) ».

Et si l’on peut reprocher une méconnaissance inquiétante de la part d’une candidate à la fonction suprême de chef des armées, force est cependant de constater que l’on vient d’assister à une tentative de véritable « lynchage médiatique » de Ségolène Royal. Il n’honore pas ceux qui l’attisent. Certains procédés pourraient d’ailleurs, dans un deuxième temps, « victimiser » la candidate socialiste. Et la rendre ainsi plus sympathique aux Français.

Le jeu de massacre « anti-Royal » a atteint son paroxysme lors du canular téléphonique de Gérald Dahan qui s’est fait passer pour le premier ministre québécois. Rappelons les faits. Au cours de la conversation téléphonique, diffusée sur RTL, le faux premier ministre évoque la polémique avec le Canada après les propos de Mme Royal sur la "souveraineté" du Québec et lui dit : "C'est comme si nous, on disait 'il faut que la Corse soit indépendante'." Ce à quoi Mme Royal réplique : "Les Français ne seraient pas contre d'ailleurs." Et d'ajouter dans un nouvel éclat de rire : "Ne répétez pas cela. Cela va encore faire un incident, ce coup-là en France. C'est secret".

Cet épisode que l’on ne peut réduire à un canular, s’apparente à des procédés indignes d’une campagne électorale. Si Ségolène Royal a ainsi parlé de la Corse c’est qu’elle était persuadée de s’exprimer sous le sceau de la confidentialité. La diffusion de l’enregistrement est un procédé malhonnête. En privé, certains membres de l’UMP en conviennent. Quant à Gérald Dahan, accusé par les proches de la candidate socialiste de « rouler pour Sarkozy », l’entourage de l’humoriste qui s’est produit dans plusieurs réunions internes de L’UMP a fait savoir qu’il nie être un militant UMP. Qu’importe.

Ce fâcheux canular apparaît comme un signal d’alarme. « Ce sera la campagne des coups bas, à cause d’Internet où tout le monde peut s’exprimer sans contrôle ni rectificatif ni punition », diagnostiquait le publicitaire Jacques Séguéla, vice-président d’Havas. Quant à Michel Rocard, l’ancien premier ministre s’en prend aux médias dans un entretien au Nouvel Observateur : « Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal font l’objet d’une indulgence médiatique prodigieuse. Leurs bévues respectives auraient déjà valu à des candidats plus classiques une mise à l’index ».

Les journalistes de la presse audiovisuelle qui est devenue sur puissante se sont métamorphosés en « faiseurs de rois ». En cela, le système français se rapproche des dérives médiatiques anglo-américaines. Les principales formations politiques en profitent. Pourtant, il s’avère salutaire que des voix s’élèvent, au-delà des partis, pour que cesse la « politique des boules puantes » célèbre expression du général de Gaulle. Il avait refusé en 1965, pour la première élection d'un président de la République au suffrage universel direct, de révéler, comme le lui suggéraient certains de ses conseillers, le passé vichyste de son adversaire, François Mitterrand. Le problème c’est que De Gaulle est mort.

Paul Barelli