RENNES NICE Piccirillo bat l’OGC Nice 1 à 0FOOTBALL - C’est terrible. Lorsque nous avons su que Piccirillo était désigné pour arbitrer Rennes Nice, qui n’a pas pensé Aie YaAie ! Puis nous avons immédiatement chassé ces mauvaises pensées, pour ne pas attirer la foudre. Et bien nous n’avons pas été assez rapides ou bien trop nombreux à le penser. Hervé Piccirillo le « monsieur plus » du football français a encore frappé. L’homme décisif de cette rencontre, c’est lui, et à part cela il n’y a pas grand-chose de plus à raconter dans cette chronique.
Septième minute, sans forme ni procès, sans avertissement non plus, il expulse Cédric Varrault porteur du brassard de capitaine, auteur, il est vrai d’un tacle très sévère et répréhensible sur Youssouf Hadji. Cinquante septième, nouvelle superbe action d’Hervé Piccirillo, qui pourtant placé dans un angle impossible, réussit à siffler un penalty décisif pour un léger accrochage, certes dans la surface, entre les deux Oliviers : Monterrubio et Veigneau. Que peut-on dire. Les règles de l’arbitrage sont en train de changer en France. Dans les contacts, on n’a plus droit à l’erreur, on peut même se demander si le contact est licite car, dans la surface de réparation, les frôlements sont dorénavant sanctionnés par un penalty.
On peut comprendre les pavés de bonnes intentions qui se cachent derrière l’enfer de ces nouvelles consignes : assainir le jeu dans les surfaces de réparation, protéger les joueurs créateurs de jeu, permettre à nouveau le jeu de tête, favoriser le beau football et le spectacle. Mais dans ce cas, il faut aider et transformer le corps arbitral qui n’a visiblement pas actuellement les hommes et les moyens nécessaires à l’application de ces nouvelles normes.
Et si nous employons le terme «nouvelles normes» c’est à dessein car ce mouvement dépasse le football et son arbitrage. Dans tous les domaines nous les voyons apparaître ces nouvelles normes destinées en principe à hausser le niveau de qualité et de sûreté de nombre de nos activités ou de nos comportements. A priori il n’y aurait rien à redire, mais, dans l’application, cela s’avère le plus souvent ardu à mettre en place et surtout générateur d’injustices, pénalisant pour les petits et protecteur pour les puissants.
Et si nous revenons à l’OGC Nice, force est de constater que les joueurs restés sur le terrain ont vécu cela comme une injustice ce qui, ajouté à une nervosité et une fébrilité qui existent de façon endémique dans cette équpe menacée, a eu comme résultats quatre garçons de plus avertis en fin de match. C’est aussi, à la fin du match, des dirigeant et entraîneur qui en rajoutent une couche et prennent le relais pour se plaindre amèrement devant les caméras de l’émergence d’un football à deux vitesses. Ce qui est une évidence et loin d'être nouveau. Selon que vous serez puissant ou misérable etc.
Mais Nice ne sait pas y faire. À Nice, l’explosion n’est jamais très loin de l’injustice. Prenons-y garde. Cela va encore nous jouer des tours.
Que doit-on retenir de ce match sur le plan footballistique. Les joueurs ont affiché un courage collectif remarquable, leur débauche d’énergie fut à peine entamée par de la fatigue physique en fin de match. Kanté, il fallait être patient, revient à son meilleur niveau, il a tenu à lui tout seul - Fanni, Yahia étant souvent dépassés et Lloris de plus en plus fébrile - une défense que les Rennais n’ont pas réussi à prendre à défaut. Diakité, Rool, Balmont qui ont mouillé leur maillot comme pas permis, méritaient un meilleur sort. Ederson a révélé des vertus de combattants en plus de ses qualités de technicien et Bellion sevré de ballons s’est dépensé en vain sur tout le front de l’attaque comme Moussilou dont l’entrée fut remarquée.
Il faudrait, mais c’est un voeu pieux, que ce match qui va laisser des traces, quatre joueurs avertis un expulsé, soit considéré comme un match référence, comme ciment collectif, cette équipe doit se sortir de ce mauvais pas. Elle a des tripes et des talents.
Mais il faut absolument garder la tête froide.