socca-saleyaNICE SALEYA - À ce train là, très bientôt, le marché Saleya n’existera plus que sur le papier jauni des guides de la Riviera et de la Costa Azzura. Plus de la moitié des emplacements réservés aux maraîchers est abandonnée et les marchés qui furent noir de monde sont désertés. L’absence de places de parking, explication généralement avancée à cette déshérence est un peu courte. Les problèmes de stationnement et de circulation nous étranglent et nous rendent la vie quotidienne impossible mais ils ne sont pas particuliers à ce quartier de Nice. L’explication est ailleurs. Qui a intérêt à laisser partir à veau l’eau une esplanade aussi prestigieuse et un emplacement aussi porteur de potentialité ? Qui ? Et pour quoi faire ?Quelle est l’histoire du Cours Saleya, ce haut lieu des activités niçoises dont il faut préciser qu’il est depuis très longtemps un lieu de rencontre, aussi bien pour les Niçois que pour la colonie étrangère. Par exemple, dans la deuxième partie du XIXe siècle, on y trouvait la célèbre librairie Visconti, cabinet de lecture, centre intellectuel où se réunissaient artistes et littérateurs de passage. Cet établissement, rendez-vous favoris des hivernants, comprenait une bibliothèque, une salle d’exposition et une terrasse donnant sur le Cours, lieu idéal pour observer le va et vient de la famille impériale russe, des familles royales anglaise, belge, du roi de Bavière et autres princes et princesses.L’origine du nom Saleya reste obscure, mais l’explication qui semble prévaloir d’un point de vue historique, c’est qu’il y avait dans ce secteur des réserves appartenant à l’abbaye de Saint-Pons, des celliers, et que le moine chargé de ces celliers était le « cellerié » d’où sa demeure « cellaria ou cellaya » qui aurait donné « saleya » par déformation.
Saleya était redevenu le lieu le plus fréquenté de la ville, les locaux et les étrangers de passage s’y croisaient et s’y rencontraient en flânant parmi les étals colorés ou en se restaurant dans les nombreux établissements qui bordent le Cours. Il ne faut pas que ce haut lieu de la vie niçoise soit abandonné puis confisqué et livré à des spéculateurs.Il faut réanimer et revitaliser ce lieu d’histoire et de rencontres, puis il ne restera plus qu’à rouvrir les Terrasses à la promenade publique pour à nouveau jouir du panorama qui enchanta nos ancêtres : la Méditerranée et ses sublimes couchers de soleil sur le cap d’Antibes.

marché saleya