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Sur "l'appartenance" niçoise de Jean Dominique Cassini

cassini« Cassini Jean-Dominique (Perinaldo, 1625 - Paris, 1712), astronome français d'origine italienne » : telle est la formule qui revient souvent dans les pages des dictionnaires ou encyclopédies, voire des multiples sites internet relatifs à l'illustre savant auquel Nice Historique consacre ce numéro. En revanche, si l'on se réfère à des ouvrages plus soucieux de l'identité niçoise, son origine se précise en même temps qu'elle subit dans l'espace un léger décalage.
Toselli, dans sa « Biographie niçoise » [1], indique que Jean-Dominique Cassini est « né à Perinaldo, comté de Nice » [2] et cette affirmation se répercute depuis jusqu'aux derniers ouvrages niçois comme une vérité incontestée. H. Barelli et R. Rocca [3]« né à Perinaldo, Marquisat de Dolceacqua, comté de Nice » et on retrouve la même affirmation dans le Dictionnaire historique et biographique du comté de Nice qui présente Cassini comme étant « originaire de Perinaldo, alors intégré à l'ancien Comté de Nice » [4]. D'ailleurs, si ce n'était pas le cas, aurait-on donné le nom de Cassini à l'une des principales artères d'un quartier historique de Nice ? Cassini serait donc « niçois ». Il serait niçois dans le sens où il naît dans le comté de Nice, non par les hasards de l'histoire, mais parce que le village dont il est originaire en ferait solidement partie depuis cent ans [5], et y demeurerait attaché durant plus de deux siècles encore.
En effet, depuis le début du XVIe siècle jusqu'au XIXe, les liens entre Perinaldo, la Nervia et Nice semblent étroits [6] et cela s'explique aisément : leur histoire est liée par un même destin, celui tracé par l'expansionnisme de la Maison de Savoie, qui, du XIVe au XVIIIe siècle, ne cesse d'étendre ses possessions vers la Méditerranée. Dans ce sens, la dédition de 1388 [7] ne serait qu'un premier pas, et d'ailleurs Amédée VII ne cachait pas ses ambitions sur la « frontière » orientale des « terres neuves de Provence », les vallées de la Roya et de la Nervia. Concernant la Roya, le traité de 1388 prévoit explicitement, dans son article 19, que « le comte s'engage à chasser de leurs domaines, par voie de conquête ou d'échange, les comtes de Vintimille, seigneurs de Tende et La Brigue, afin d'assurer la liberté de communication entre Nice et le Piémont » [8]. On sait que les ducs de Savoie n'y parviendront que très progressivement : La Brigue se soumet à leur autorité en 1426. Les comtes de Tende résistent jusqu'à la fin du XVIe siècle pour céder à leur tour en 1579, le duc Charles Emmanuel Ier prenant possession de Tende en 1581 [9]. Concernant la Nervia, Pigna, faisant partie de l'ancienne viguerie de Sospel (ou du Val de Lantosque), suit dès 1388 le sort du Comté de Nice. D'ailleurs, le 20 octobre 1388, Amédée VII s'engage à protéger les habitants de Pigna des Doria de Dolceacqua [10]. Mais Dolceacqua constitue aussi un enjeu pour les ambitions territoriales de la maison de Savoie, et il lui faudra à peine plus d'un siècle pour s'en emparer [11]. En 1524, le fief de Doria tombe sous la coupe des princes de Savoie, déjà maîtres de Nice et il est facile d'imaginer que ceux-ci prennent appui sur les rouages politiques et administratifs niçois pour y exercer leur autorité. Les possessions des Doria entreraient donc dans la sphère niçoise, ce qui justifierait « l'appartenance niçoise » de Cassini, né en 1625.

Or, André Cane, dans une magistrale étude relative à cette question, s'insurge contre cette approche simpliste et erronée [12]. Certes, il aurait tendance à l'excuser : « il y a là unanimité dans l'appropriation arbitraire, fort compréhensible, et ma foi, il peut être permis d'infliger quelques entorses bénignes à la vérité, lorsque l'amour et la gloire du clocher, sinon de louables sentiments personnels, trouvent par ces atteintes, d'amples satisfactions » [13]. Mais à la question : Cassini était-il vraiment originaire du pays niçois ? il répond sans ambages : « C'est une preuve négative que nous voulons apporter […] en opposant à des affirmations injustifiées, des données historiques incontestables ». Son intention est bien de dénoncer « l'inanité de l'erreur, involontaire ou pertinente, trop longtemps divulguée, affectant l'origine du personnage qui nous occupe ».

Déroulons donc avec lui le fil de l'histoire pour essayer de déceler dans le passé de la vallée de la Nervia et du Marquisat de Dolceacqua [14] quelques éventuels indices de leur « destin niçois ». Sans remonter plus loin dans le temps [15], rappelons que la moyenne Nervia médiévale fait partie du comté de Vintimille, qui étend son autorité sur la région après que les sarrasins en aient été chassés [16]. Les comtes y jouissent de divers droits (banalités, prérogatives judiciaires et fiscales, amendes, droits de chasse). Ils y exercent également des prérogatives militaires et, selon la tradition, au XIe siècle, le comte Rinaldo aurait construit un château sur une crête, à près de 600 mètres d'altitude, donnant son nom à Perinaldo (Podium Rynaldi) : une tour aurait été érigée probablement entre 1045 et 1055 ; les colons établis sur l'étendue d'une vaste exploitation agricole dite « Villa Giunco » se seraient alors progressivement rapprochés de l'édifice castral, et leurs maisons auraient donné naissance au village. Mais les relations entre les habitants des bourgs de la Nervia et le seigneur sont souvent houleuses, et au milieu du XIIIe siècle les mouvements communaux aboutissent à l'obtention de franchises pour les habitants et la bourgeoisie locale et, parfois, d'une certaine autonomie administrative, comme c'est le cas à travers les statuts d'Apricale de 1267 [17]. Tandis que pouvoir communal s'accroît, les droits seigneuriaux exercés sur les communautés de la vallée, considérés comme des prérogatives patrimoniales, font l'objet de multiples ventes et s'amenuisent. Ainsi, en 1230, Perinaldo est-il vendu au génois Fulcone da Castello [18]. Toujours à la recherche du soutien d'un puissant, certaines communautés se rangent alors, par convention, sous la protection de Gênes, dont la puissance est en pleine expansion : c'est le cas pour Vintimille en 1251 et pour Dolceacqua, qui se place, en 1258, in protectione et defensione Comunis Januae.

C'est durant la guerre entre Guelfes (partisans du Pape) et Gibelins (fidèles de l'Empereur), que le destin des communautés de la Nervia va basculer.
Entre 1270 et 1288, Oberto Doria, riche et vaillant Capitaine génois, profitant de la détresse des seigneurs locaux, acquiert Dolceacqua, ainsi que les derniers droits qu'y exerçaient les comtes de Vintimille, puis Apricale, le château de Perinaldo, et place sous sa protection les habitants d'Isolabona. Dès lors, la dynastie des Doria domine la région, mais son adhésion au parti gibelin entraîne, au début du XIVe siècle, une période de guerre et de grandes misères. [19] Parallèlement, les Doria accentuent leur domination sur les communautés de la vallée, Dolceacqua, cum jurisdictione sanguinis [20], Apricale, Perinaldo, Isolabona et Rocchetta, et, proches des génois, ils continuent à guerroyer dans les communautés voisines et les possessions angevines. Mais à la fin du XIVe siècle, une nouvelle puissance fait irruption dans la haute vallée de la Nervia, puisqu'en 1388, avec la dédition du comté de Nice à la Savoie, Pigna change également de souverain et deux représentants de la communauté viennent à Nice se soumettre à Amédée VII en contrepartie de sa protection [21]. Dès lors, la vallée connaît une répartition tripartite qu'elle conservera jusqu'à la Révolution [22]. La partie haute appartient désormais à la maison de Savoie, qui contrôle Pigna, mais qui a face à elle le bourg génois de Castelfranco. La partie médiane, qui est en même temps la plus importante, constitue la puissante seigneurie des Doria et est soumise aux vicissitudes de leur diplomatie. La partie basse, où est situé Camporosso, reste sous la domination de Vintimille, fidèle à Gênes, Camporosso constituant avec sept autres villages les « ville » de Vintimille ; en 1686, ces villages (Camporosso, Bordighera, Borghetto, Sasso, San Biagio, Soldano, Vallebona et Vallecrosia) s'associeront pour former la Magnifica comunità degli otto luoghi [23]. Quoi qu'il en soit, pour les Doria de Dolceacqua, la présence des savoyards dans la haute vallée de la Nervia constitue une menace certaine, et cela marque le début d'une politique destinée à contenir l'expansion de ces derniers [24] et à s'enraciner dans leurs propres possessions. Le puissant château de Dolceacqua fait ainsi l'objet de travaux destinés à le renforcer [25] et, en 1429, le Seigneur accorde des statuts à la communauté des habitants [26] qui s'étend désormais au « borgonuovo ». Sur le plan politique, la situation reste toujours délicate. En 1491 le jeune Luca Doria, Seigneur de Dolceacqua, épouse Françoise Grimaldi, fille du Seigneur de Monaco. Lorsqu'il décède prématurément, son fils Bartolomeo II lui succède, mais en raison de sa minorité, sa mère Françoise Grimaldi est désignée comme tutrice et prend en charge les destinées de la seigneurie. Lorsque celle-ci décède à son tour, Bartolomeo commence à envisager qu'en tant que descendant des Grimaldi par sa mère, il pourrait prétendre régner sur Monaco, si la dynastie des Grimaldi venait à s'éteindre. Soutenu par son parent, le célèbre Amiral Andrea Doria, Bartolomeo assassine ainsi son oncle, le seigneur de Monaco, dans l'espoir de s'emparer de ses possessions.
Ces faits sont bientôt connus et Bartolomeo est mis au ban de l'Empire par l'Empereur Charles Quint ; la seule solution qui s'offre à lui est de trouver un puissant protecteur et d'en devenir le vassal. C'est ainsi qu'en juillet 1524, à Chambéry, il devient le vassal du Duc de Savoie Charles III, pour ses fiefs de Dolceacqua, Apricale, Isolabona et Perinaldo. Ainsi, au début du XVIe siècle, toutes les communautés de la Nervia, hormis Camporosso et Castelfranco, sont soumises à l'autorité des Savoie [27]. Cette autorité est surtout de nature féodale et il est évidemment difficile de déterminer si elle a des conséquences administratives qui pourraient impliquer une certaine intégration pratique des fiefs des Doria au comté de Nice. confirment qu'il est

 

On sait en revanche que les Grimaldi tentent, par esprit de vengeance, de s'emparer des possessions des Doria de Dolceacqua, d'autant plus que Bartolomeo finalement arrêté, aurait été exécuté. Mais, grâce au soutient de l'Amiral Andrea Doria, la dynastie parvient à se maintenir et même à prospérer : en 1551 Stefano Doria, Seigneur de Dolceacqua, est nommé Gouverneur de Nice par son souverain, le Duc Charles III. Son fils, Emmanuel-Philibert, confirme la confiance témoignée à Stefano Doria en le nommant conseiller d'Etat, puis en 1560 « Capitaine général de la cité et du comté de Nice » [28]. En échange, Doria est chargé de négocier, pour le compte du Duc, l'acquisition de la Principauté d'Oneille, permettant d'offrir un second débouché maritime, qui aboutira en 1576. Les Doria commencent ainsi progressivement à intégrer les sphères du pouvoir savoyard, preuve de l'assimilation graduelle de leur seigneurie. Tout au long du XVIIe siècle, les liens se resserrent : aux prestations de serment de fidélité succèdent les attributions de charges plus ou moins importantes ou honorifiques. Certes, les relations s'enveniment parfois : ainsi, lorsqu'en 1625 éclate la guerre entre le Duché de Savoie et la République de Gênes, la position de Charles Doria n'est pas tranchée en faveur de son Souverain. Cette attitude risque d'entraîner une réduction de ses fiefs ; il n'en obtient la restitution qu'en 1640. Toutefois, l'emprise des Savoie se resserre tant sur le plan fiscal que judiciaire : l'auditeur de justice de Dolceacqua est ainsi soumis à l'autorité hiérarchique du Sénat de Nice, qui jugera en appel ses sentences civiles et criminelles. Pour sceller cette nouvelle entente, qui ne masque pas l'asservissement des Doria, en 1652, Charles Emmanuel II érige en Marquisat les fiefs de Dolceacqua, Apricale, Isolabona et Perinaldo, tandis que celui de Rocchetta est assorti du titre comtal [29]. C'est ainsi qu'est fondé de manière officielle le Marquisat de Dolceacqua, vingt-sept ans après la naissance de Cassini. Pour conforter ce rapprochement avec les Savoie, en 1660, le nouveau Marquis épouse une descendante des marquis de Voghera, une famille nettement plus proche du pouvoir ducal que celles choisies lors des alliances antérieures. Cela n'empêche pas, quelques années plus tard, de nouvelles tentatives de Victor Amédée II pour acquérir les fiefs des Doria, pour d'évidentes raisons politiques et militaires [30]. Il faut reconnaître aussi que la situation des Doria de la fin du XVIIe siècle s'est beaucoup affaiblie et qu'elle est bien moins resplendissante que celle du XVe siècle. Au début du XVIIIe siècle, tandis que Cassini, naturalisé français, vit depuis longtemps à Paris [31], son pays natal est désormais profondément intégré au Comté de Nice : les multiples rouages administratifs, fiscaux, judiciaires et militaires mis en place par l'Etat piémontais renforcent en permanence cette appartenance. Nice et la Nervia partagent désormais une histoire commune ; elles subissent ensemble les mêmes événements. Les guerres de succession, d'Espagne (1701-1713) puis d'Autriche (1740-1748), au cours desquelles les Ducs de Savoie (devenus Rois de Piémont-Sardaigne en 1720) opèrent d'hasardeux revirements d'alliance, ont de néfastes conséquences. En 1745, le Marquisat de Dolceacqua, abandonné par les austro-sardes, est occupé par les troupes gallispanes, qui contrôlent déjà une grande partie du comté de Nice. Ce n'est que l'année suivante que Charles Emmanuel III parviendra à libérer ses Etats, mais les communautés du Marquisat, comme celles de l'ensemble du comté de Nice se trouvent, à l'issue du conflit, dans une position souvent désastreuse, et il faudra des décennies de paix pour rétablir leur situation.


Lorsque survient la Révolution, le Comté de Nice et le Marquisat de Dolceacqua continuent à partager un destin commun. Si une grande partie du comté est occupée par les troupes françaises dès septembre 1792 [32], la montagne résiste et les armées piémontaises s'y maintiennent solidement autour du fort de Saorge, tandis que le régiment de Nice se tient en amont de Dolceacqua. Afin de contourner ce verrou stratégique, l'armée révolutionnaire décide de bousculer la neutralité génoise et de remonter les vallées de la Roya, de la Nervia et de l'Argentina. En avril 1794, Masséna met en marche ce dispositif et en confie l'artillerie au général Bonaparte [33]. Les deux généraux séjournent ainsi à Dolceacqua, hôtes de la Marquise Doria, puis à Perinaldo [34], avant de remonter vers Colle Ardente (27 avril 1794), conseillés par le commandant brigasque Rusca. Le 29, le fort de Saorge tombe aux mains des assaillants.

Mais, avant même ces victoires militaires, l'annexion a été votée par la Convention le 31 janvier 1793, et le Département des Alpes-Maritimes est créé par décret du 4 février : son territoire recouvre le comté, y compris Dolceacqua [35] et la Principauté de Monaco, annexée le 14 février. La patrie de Cassini, partie intégrante du comté de Nice, continue donc à partager sa destinée au sein du département des Alpes-Maritimes. Par la suite, lorsque est organisée l'administration départementale, le département est divisé en trois districts (Nice, Puget-Théniers et Menton) ; dans le district de Menton, Perinaldo est érigé en chef lieu de canton, au détriment de Dolceacqua et de Pigna. Un commissaire de la République y fait désormais appliquer les lois françaises. En 1805, le rattachement de l'arrondissement de San-Remo aux Alpes-Maritimes place logiquement les communes de l'ancien Marquisat de Dolceacqua dans cette circonscription. [36]

A la chute de l'Empire, le marquisat de Dolceacqua retrouve ses anciens seigneurs et ses anciens souverains : les Doria sont de retour et réussissent même à obtenir de la Regia camera dei conti de Turin le rétablissement de quelques droits féodaux, et les membres de la famille divers postes consulaires ; sur le plan administratif, la réorganisation du royaume de Piémont-Sardaigne, intègre le Marquisat à la province de San-Remo, elle même partie la Division de Nice [37]. Sur le plan judiciaire également, le lien historique avec Nice est confirmé : sur la base d'une nouvelle organisation, un juge de mandement est installé à Dolceacqua, qui relève d'abord du Conseil de justice d'Oneille, puis, à partir de 1823 du Tribunal de Préfecture de San-Remo, l'ensemble sous l'autorité du Sénat de Nice, juridiction souveraine [38].

Ce n'est finalement qu'en 1860, avec la réunion de Nice à la France [39], que l'histoire du pays de Cassini emprunte un autre chemin. L'ancien Marquisat de Dolceacqua, sans même que ses populations aient été consultées par plébiscite comme à Tende ou La Brigue, demeure piémontais avant de devenir italien. Et comme le souligne volontiers André Cane : « disons tout d'abord que depuis l'annexion de 1860, le village de Perinaldo, comme tous ceux de la vallée de la Nervia, fait partie de la Province italienne d'Imperia ». Partant de là, il développe une solide argumentation destinée à démontrer la non appartenance niçoise de Cassini : « Cassini n'était pas niçois même dans une acception élargie du terme. Il appartient tout entier, et avec lui son impérissable gloire, à ces admirables populations de l'ancien fief des Doria. Il faut avoir la probité et la sérénité de restituer à … César ce qui lui revient, sans discussion possible, et si un regret peut être ressenti, c'est bien celui d'avoir trop longtemps détenu et exploité un illégitime bien » [40]. Autrement dit, la Nervia est « une région ethnographiquement génoise » et ce n'est pas parce que Perinaldo entrera administrativement dans la sphère niçoise, qu'il en faisait partie lorsque Cassini y est né au début du XVIIe siècle. En effet, il est toujours délicat d'éclairer un passé lointain à la lumière d'un passé plus proche et les sujétions administratives n'ont pas d'effet rétroactif.

Cette affirmation est la conclusion d'une habile argumentation qui tient en plusieurs points : A. Cane souligne tout d'abord, ce qui est incontestable, qu'en 1388 le fief des Doria ne suit pas le sort de Nice et que son autonomie, qui n'échappe pas cependant à la tutélaire influence de la République de Gênes, demeure absolue. De même, lorsqu'en 1524 Bartolomeo Doria prête serment au Duc de Savoie, sa soumission serait limitée et n'impliquerait pas une intégration de sa seigneurie au ressort administratif niçois : « si les fiefs, depuis plusieurs siècles aux mains des Doria, passaient momentanément d'ailleurs, sous le contrôle des Savoia, rien n'autorise à prétendre qu'ils furent intégrés au comté de Nice, fusionnés avec lui et perdant simultanément toute expression politique ».
Par ailleurs, en 1625, l'année même de la naissance de Cassini, Charles Doria est aux côtés de génois dans leur lutte contre Charles Emmanuel Ier et si, en 1652, le Souverain de Savoie, magnanime, érigera en Marquisat les possessions des Doria pour les remercier du renouvellement de leur fidélité, « il n'était nullement question même après cet événement important, d'une annexion de ces fiefs au Comté de Nice, mais plutôt du raffermissement de leur statu quo politique par l'octroi d'un titre qui ajoutait beaucoup à leur prestige ». Et il poursuit : « Les conditions stipulées dans les nouvelles patentes d'inféodation créaient seulement un lien administratif entre le marquisat et le chef lieu du Comté. En effet, le marquisat relevait du Sénat de Nice pour toutes les affaires entrant dans les attributions de cette haute juridiction. S'il nous fallait établir un parallélisme, nous dirions que le Sénat était aux bourgades placées sous l'autorité des Doria, ce que la cour d'appel d'Aix-en-Provence est aujourd'hui au département des Alpes-Maritimes. Il n'y eut, à partir de ce moment là, de commun entre les villages de la vallée de la Nervia, et le Comté, que l'ensemble des obligations qui les assujettissaient à la souveraineté du Duc de Savoie ». Enfin, A. Cane cède aux facilités d'arguments aux effets rétroactifs pour souligner qu'en 1860, au moment du plébiscite, les habitants de la Nervia ne sont même pas consultés, preuve que leur destin est étranger à celui du pays niçois : « les prétendus niçois de l'ancien marquisat de Dolceacqua n'ont pas été invités à se prononcer lors du plébiscite qui précéda l'annexion de 1860, alors que les habitants de Briga et Tende participèrent à cette consultation ». Sans vouloir contredire une démonstration qui ne manque ni de finesse ni d'arguments, il est possible, nous semble-t-il, d'y apporter quelques nuances qui, par voie de conséquence, réhabiliteraient la thèse de « l'appartenance niçoise » de Cassini. Concernant tout d'abord la situation du seigneur Doria en 1425, rien ne montre en effet que devenir vassal du Duc de Savoie entraîne ipso facto l'intégration de ses fiefs au ressort administratif niçois. Toutefois, rien ne prouve le contraire et il semblerait surprenant qu'étant données les distances, les Savoie, surtout préoccupés par leur expansion dans la plaine du Pô (Verceil), ne se soient pas appuyés sur leurs rouages niçois pour exercer un contrôle sur leur nouveau vassal. Se priver de cet appui eut été rendre plus difficile encore l'intégration de fiefs tentant de manifester à chaque occasion leur indépendance. Il est vrai également qu'à la date de 1625, les Doria manifestent justement cette liberté en se rangeant momentanément aux côtés des génois contre leur prince, mais nous sommes à une époque où les revirements de situation sont fréquents et, quelques années plus tard, les serments de fidélité sont renouvelés et les Doria rentrent dans le rang. Leur autonomie est réduite, leurs prérogatives sont sous contrôle : la levée de nouveaux impôts est désormais interdite et leur juge est soumis à l'autorité hiérarchique du Sénat de Nice tant au civil qu'au criminel [41]. Nous sommes loin du jus sanguinis, dont jouissaient les Doria au XIIIe siècle.

Mais surtout, si l'érection des possessions des Doria en Marquisat, en 1652, semble constituer « l'octroi d'un titre qui ajoutait beaucoup à leur prestige », c'est aussi l'occasion pour le Duc de Savoie de fixer les conditions de leur subordination. Et encore une fois, il vient placer les juridictions locales sous le contrôle et l'autorité du Sénat de Nice [42]nel libero et integral possesso e goldita » de leurs fiefs et minimise la subordination judiciaire par une comparaison au demeurant hasardeuse. Il est difficile en effet de mettre en parallèle l'appartenance au ressort d'une cour d'appel contemporaine et la soumission à l'autorité d'un Sénat d'Ancien Régime. Dans le premier cas il ne s'agit que de l'intégration à une hiérarchie juridictionnelle dans un cadre étatique ; dans l'autre, de l'aliénation de la prérogative judiciaire dans un cadre de droit féodal. Or, dans le monde féodal, rien n'est plus important que de détenir des droits de justice pour attester de son autonomie. Ici, non seulement ceux des Marquis Doria sont aliénés, mais ils le sont au profit du Sénat de Nice.

Un esprit pointilleux pourrait cependant rétorquer que rien ne sert de démontrer la sujétion du Marquisat au Comté de Nice en 1652, alors que Cassini est déjà né depuis 27 ans : la justification est trop tardive et cela n'apporte rien à « l'appartenance niçoise » de sa petite patrie au moment de sa naissance.

Or, le texte de constitution du Marquisat de Dolceacqua apporte de précieux renseignements quant à l'esprit dans lequel cet aménagement politique est réalisé. Dans les patentes du 25 janvier 1652, qui placent le Marquisat dans la sphère administrative niçoise, Charles Emmanuel, Duc de Savoie, « comte de Nice », fort de son « authorità assoluta », précise que Doria « reçoit l'investiture et prêté serment de fidélité de la même manière et forme qu'elle fut concédée et prise par feu Bartolomeo Doria son prédécesseur pour l'investiture de 1524 » [43]. Ce texte fournit donc un éclairage utile sur la situation de 1524 et pourrait laisser entendre que l'intégration des fiefs des Doria est plus forte qu'on a pu le croire, et ce dès le début du XVIe siècle.

Enfin, la référence que fait André Cane à la situation de 1860 pour souligner la différence de destinée, et donc de situation, qui existait entre l'ancien Marquisat de Dolceacqua et le pays niçois, appelle également une remarque. Lorsqu'il développe cet argument (il écrit en 1938), il ignore forcément que l'histoire le contredira quelques années plus tard. En effet, l'appartenance de la Nervia à la sphère niçoise connaît encore une ultime illustration à une époque très récente. En 1945, dans les jours qui suivent la libération de la Haute-Roya, un plébiscite est organisé précipitamment (29-4-1945) et consacre la volonté des populations consultées de devenir françaises [44]. Mais quelques jours plus tard (mai et juin 1945), un autre plébiscite [45] est organisé dans la basse Roya et dans la Nervia, également libérées par les troupes françaises. Les résultats sont similaires : ils manifestent à une écrasante majorité, l'attachement des votants à la France [46], et leur volonté continue à s'exprimer dans les mois qui suivent. La presse niçoise [47] fait état de manifestations francophiles en Février 1946 dans la vallée de la Nervia et en Novembre à Vintimille [48]. L'espoir du 4 février 1946 [49] rapporte : « le voyageur qui, hier, aurait visité les communes des vallées de la Roya, de la Nervia et de la Crosia, aurait cru voir un coin de France un jour de 14 juillet. A Pigna, Dolceacqua, Isolabona, Perinaldo, les fenêtres étaient pavoisées aux trois couleurs françaises, et les villageois arboraient avec joie notre cocarde tricolore. Il s'agissait par une grandiose manifestation de prouver à l'Europe que les habitants […] ne désiraient qu'une chose : le rattachement à la mère Patrie ».

Sans doute faut-il attribuer de telles manifestations aux circonstances particulières de la libération et il faut se garder de tirer des conséquences politiques dépassant le contexte qui les a générées. Mais pour la question qui nous concerne, elles apportent leur contribution à la thèse que nous illustrons.
Sans doute, les arguments avancés ne contredisent-ils pas pleinement la thèse d'André Cane. Ses propos méritaient d'être connus et réhabilités, et il nous est désormais difficile d'affirmer sans nuances que Cassini était niçois.
Pourtant, il faut bien constater que durant plus de trois cents ans, Nice, la Nervia, Dolceacqua, Perinaldo ont été soumis à une même destinée ; certes deux histoires parallèles ne font pas une histoire commune, mais quelques signes d'une intégration précoce peuvent être retenus.

Par ailleurs, lorsque, au XVIIIe siècle et sous la Restauration, le Marquisat est pleinement intégré au ressort administratif niçois, leur attachement mutuel allait sans doute bien au-delà d'une simple sujétion politique ou d'une dépendance administrative imposée. Qu'on nous pardonne le moins objectif de nos arguments, mais cette intégration supposait aussi de recueillir la vallée de la Nervia dans toutes ses composantes, y compris les moins matérielles, comme un héritage dont Cassini était déjà le plus précieux des joyaux.



J.B. TOSELLI, « Biographie niçoise ancienne et moderne », Nice, Société typographique, 1860.

Gian Domenico Cassini naît à Perinaldo le 8 juin 1625 au Castello Maraldi, la maison de la famille Cassini ; il est le premier enfant de Giacomo Cassini et de Tullia Crovesi. La famille, originaire de Sienne, appartient, semble-t-il, à la petite noblesse : C. MICHERO, « Gian Domenico Cassini, un astronomo ligure alla corte di Francia », La Casana, 1984, n°3, p. 37 ; A. CASSINI, « Giovanni Domenico Cassini, uno scienziato del seicento », Ed. Comune di Perinaldo, 1994, (313 p), p. 17 et s ; A. CALVINO, « Le roman d'une famille française. Une dynastie d'astronomes illustres : les Cassini et les Maraldi », Cercle généalogique de Nice et de la Provence orientale, 1990, n°20, pp. 5-10 ; A. CALVINO, « Une dynastie de savants illustres, les astronomes Cassini et Maraldi 1625-1845 », Mesclun,Sur les traces de Cassini – Astronomes et observatoitres du sud de la France, (s.d. P. Brouzeng et S ; Débarbat), 121e Congrès national du C.T.H.S., Nice, 1996, Section Histoire des sciences et techniques, Ed. C.T.H.S. 2001, p. 22. 1991, n°16, pp. 23-28 ; F. GROSSI, « Trois natifs de Perinaldo, astronomes de l'observatoire de Paris », in

H. BARELLI, R. ROCCA, « Histoire de l'identité niçoise », Nice, Ed. Serre, 1995, p. 73.

M. DERLANGE, « Cassini », in Dictionnaire historique et biographique du comté de Nice, Nice, ed. Serre, 2002, p. 84.

C'est le cas précisément pour la moyenne Nervia, correspondant au futur Marquisat de Doceacqua et comprenant, outre Doceacqua, Apricale, Isolabona, Rocchetta et Perinaldo, la patrie de Cassini.

Cela viedrait pleinement légitimer le choix de consacrer un numéro de Nice Historique à l'astronome Cassini. A l'occasion d'un article relatif aux champs d'investigation de la Revue Nice Historique, paru pour son centenaire, nous nous interrogions sur l'absence d'élargissement de sa sphère scientifique aux communautés de la vallée de la Nervia : M. ORTOLANI, « Les frontières de Nice Historique, une géographie du comté », Nice Historique, 1988, n°1-2, p 79 ; le présent numéro répond donc parfaitement à cette attente.

« 1388, la dédition de Nice à la Savoie », Actes du colloque international de Nice, 1988, Publications de la Sorbonne, 1990.

E. CAÏS DE PIERLAS, « La ville de Nice pendant les premiers siècles de la domination des princes de Savoie », Turin, 1898, p. 35.

G. BELTRUTTI, « Briga e Tenda », Bologne, Ed. Cappelli, 1954, réédition Ed. du Cabri 1987.

G. ROSSI, « Storia della città di Ventimiglia », 1886, réédition Ed. A. Forni 1977 p. 130 ; en revanche, Castelfranco (actuellement Castelvittorio, juste en face de Pigna) appartient, depuis 1280 à la République de Gênes.

Cet expansionnisme qui les pousse à la conquête de débouchés maritimes se poursuit jusqu'au XVIIIe siècle : la Principauté d'Oneille a été acquise en 1576 par Emmanuel Philibert de Savoie, un peu plus tard le Marquisat de Prelà et de Maro et, en 1729, la Principauté de Seborga, puis le marquisat de Rezzo et les fiefs de Loano et de Montegrosso : R. CAPACCIO, B. DURANTE, « Marciando per le Alpi - il ponente italiano durante la guerra di sucessione austriaca », Ed. Gribaudo, Cavallermaggiore, 1993 pp. 17-18.

A. CANE, « Jean Dominique Cassini était-il bien niçois ? », Rome, Fert, 1938, vol. X, n°3, pp. 3-7 ; notons que, prudemment, « Les niçois dans l'histoire » (s.d. M. Derlange), Toulouse, Ed. Privat, 1988, ne comporte pas de notice relative à Cassini.

Il égratigne au passage Toselli, qui « s'est bien gardé dans sa Biographie niçoise, de priver la brillante théorie des génies locaux, de ce personnage de haut choix, au demeurant, véritable sommité de tout ce brillant ensemble ».

G. ROSSI, « Storia del Marchesato di Dolceacqua e dei comuni di Val di Nervia », Bordighera, réimpression de la 2e édition, 1966.

La présence d'installations rurales semble attestée dans la Nervia dès l'époque romaine : M. DE APOLLONIA, B. DURANTE, « Albintimilium, antico municipio romano », Cavallermaggiore, Ed. Gribaudo, 1988, p. 197 et s. La Nervia était également une voie de circulation romaine : A. EREMITA, B. DURANTE, « Guida di Dolceacqua e della valle Nervia », Cavallermagiore, Ed. Gribaudo, 1991, p. 11 et s.

B. LUPPI, « I saraceni in Provenza, in Liguria e nelle Alpi occidentali, Bordighera, Ed. Istituto internazionale di studi liguri, 1973.

G. ROSSI, « Gli statuti della Liguria », Genova, Società ligure di stortia Patria, 1878.

P. STRINGA, « Valli, Nervia, Roja e Bevera », Genova, Ed. Sagep, 1977, Coll. Liguria territorio e civiltà, n° 21.

P. GIOFFREDO, « Storia delle Alpi Marittime », Turin, 1839, p. 718.

Le Seigneur étant titulaire de la haute justice, ou « justice de sang ».

Nous pensons que Buggio suit le même sort que Pigna.

A. EREMITA, B. DURANTE, « Guida di Dolceacqua e della valle Nervia », op. cit. p. 57.

F. POGGI, B. DURANTE, « Storia della Magnifica comunità degli otto luoghi » Ed. Comune di Camporosso, 1986, 359 p.

Ils envisagent sans doute aussi de s'emparer de Vintimille et de la basse Roya : N. LAMBOGLIA, « Le unità storico-amministrative della Liguria occidentale », Bordighera, Istituto di studi liguri, 1943, p. 19.

Concernant le château de Dolceacqua, E. BERNARDINI (s.d.), « Dolceacqua, dalle origini ai nostri giorni », Ed. Esagraph, 1984, p. 21 et s. et également N. LAMBOGLIA, « Restauri e scoperte al castello di Dolceacqua », Rivista Ingauna e Intemelia, a. XX, 1965, fascic. 1-3, pp. 99-101.

L'année suivante, il confirme les statuts réformés d'Apricale.

G. ROSSI, « Storia del Marchesato di Dolceacqua e dei comuni di Val di Nervia », op. cit. p. 96 et s.

G. ROSSI, Idem, p. 114.

A. EREMITA, B. DURANTE, « Guida di Dolceacqua e della valle Nervia », op. cit. p. 67.

F. GUGLIELMI, « Perinaldo nel Marchesato di Dolceacqua, novecento anni di storia », Comine di Perinaldo, 1985, pp. 94-95.

Après avoir étudié à Gênes et enseigné à Bologne, Cassini s'installe à Paris en 1669 ; il y restera jusqu'à sa mort en 1712 : A. CASSINI, « Giovanni Domenico Cassini, uno scienziato del seicento », op. cit. Il revient toutefois à Perinaldo au cours d'un voyage d'études en novembre 1694 : A. CASSINI, « Perinaldo, pays d'astronomes – A la recherche des lieux cassiniens », in Sur les traces des Cassini – Astronomes et observatoires du sud de la France, C.T.H.S., op. cit. pp. 34-35.

« 1792, le Comté de Nice et la Révolution », Actes du colloque du 28-9-1992, Nice Historique, 1992, n° 3-4.

P. GONNET, M. PERONNET, « La révolution dans les Alpes-Maritimes 1789-1799 », Ed. Horvath, 1989, p. 112.

F. GUGLIELMI, « Perinaldo nel Marchesato di Dolceacqua, novecento anni di storia », op. cit. p. 106.

H. BARELLI, R. ROCCA, « Histoire de l'identité niçoise », op. cit. p. 98.

A. RUGGERO, « Dolceacqua, Isolabona, Olivetta (sic), Perinaldo, Rocchetta », in « Dictionnaire historique et biographique du comté de Nice », op. cit. p. 129.

C'est la terminologie qui semble résulter d'un texte du 10-11-1818 relatif à l'administration des états sardes : A. COMPAN, « Le Comté de Nice », Ed. Seghers, 1980 p. 35, la division de Nice comprenant les provinces de Nice, San Remo et Oneille ; une loi du 23-1-1859 replace le terme « divisione » par « provincia » et « provincia » par « circondario » : M. BOTTIN, « De la "division" de Nice au Département des Alpes Maritimes. Les mutations administratives de l'espace régional niçois » in Nice au XIXe siècle – mutations institutionnelles et changements de souveraineté, colloque de Nice, 1984, Université de Nice, Centre d'histoire du droit, p. 9.

S. TOMBACCINI-VILLEFRANQUE, « Le Sénat de Nice – l'institution et les hommes à travers ses archives 1814-1860 », in Les sénats de la Maison de Savoie (s.d. G.S. Pene Vidari), Turin, Ed. Giappichelli, 2001, p. 114 et s.

P. GONNET, « La réunion de Nice à la France », Ed. du Cabri, 2003, p. 253 et s.

A. CANE, « Jean Dominique Cassini était-il bien niçois ? », Fert, op. cit. p. 7.

G. ROSSI, « Storia del Marchesato di Dolceacqua e dei comuni di Val di Nervia », op. cit. p. 126 faisant référence à un décret de la Duchesse Christine de Savoie du 10 mai 1641.

« Riservate le ultime appellazioni al nostro Senato di Nizza ».

« Havendo il signor D. Francesco Doria supplicato di voler rimettere il libero possesso delli feudi di Dolceacqua, Isola, Perinaldo et Apricale con li beni ragioni da essi dipendenti offerendosi pronto di prender investitura e prestarci il giuramento di fedeltà nell'istesso modo e forma che fu concessa e presa dal fu Bartolomeo Doria suo predecessore per l'investitura dell'anno 1524 […] » : G. ROSSI, « Storia del Marchesato di Dolceacqua e dei comuni di Val di Nervia », op. cit. annexe XXVIII, p. 234-236.

M. GIOVANA, « Frontiere, nazionlismi e realtà locali – Briga e Tenda 1945-47 », Torino, Ed. Gruppo Abele, 1996.

Archives Départementales des Alpes-Maritimes, 0030 W 0067, Rattachement de Perinaldo à la France, 1945.

99% des voix favorables à la France à Airole, 75% à Apricale, 85% à Perinaldo, 95% à Dolceacqua, 90% à Pigna, 85% à Rocchetta Nervina : Nice Matin, 4 mai 1946.

J.L. PANICACCI, « L'opinione pubblica del Nizzardo e la questione della frontiera franco-italiana 1945-47», in Confini contesi – la Repubblica italiana e in trattato di pace di Parigi (10 febbraio 1947), Torino, 1998, Ed. Gruppo Abele, pp. 44-74.

La constitution d'une zone franche entre la France et l'Italie (de Monaco à Bordighera) avait également été envisagée : Archives Départementales des Alpes-Maritimes, 0122 W 0080, Affaires politiques internationales – zone franche frontière franco-italienne, 1946 ; J.B. DUROSELLE, E. SERRA (s.d.), « Italia e Francia, 1939-1945 », Istituto per gli studi di politice internazionale, Milan, Ed. Franco Angeli, 1985, vol. II, p. 200 ; voir également E. COSTA BONA, « Dalla guerra alla pace – Italia Francia 1940-47 », Milan, Ed. Franco Angeli, 1995, p. 246 et s.

Article de Georges Mars aimablement signalé par J.L. Panicacci.


Marc Ortolani, agrégé d’histoire du droit, est Professeur à l’Université de Nice Sophia-Antipolis où il enseigne l’histoire du droit et des institutions et l’histoire des idées politiques. Directeur d’École Doctorale, il dirige également de nombreux travaux, thèses et mémoires de Master en histoire du droit. Il est l’auteur de divers ouvrages et articles portant sur l’histoire de l’administration et du droit public aux XVIIIe et XIXe siècles ainsi que l’histoire des institutions militaires. Depuis quelques années, il se spécialise en histoire du droit pénal et de la justice criminelle sur lesquelles portent ses dernières publications. Certains travaux se fondent sur des sources nationales, mais l’auteur privilégie surtout les sources d’archives locales et apporte ainsi, à travers ses travaux, un éclairage souvent inédit au droit et institutions du Royaume de Piémont-Sardaigne dont Nice a longtemps partagé le destin.

Dernières parutions

– « Sur l’appartenance niçoise de Jean-Dominique Cassini » Nice Historique, 2004, n° 3, pp. 157-165.
Une interrogation sur « l’appartenance niçoise » du célèbre astronome né à Perinaldo et, à travers, elle, une étude des limites du comté de Nice et de l’intégration du Marquisat de Dolceacqua.

– « Le bagne du port de Nice » in « Le port de Nice des origines à nos jours », Chambre de commerce et d’industrie de Nice Côte d’Azur, Acadèmia Nissarda, 2004, pp. 209-211.
Une brève étude d’une institution carcérale originale dont l’origine remonte à la monarchie piémontaise d’Ancien Régime, qui survit à la Révolution et à l’Empire et qui poursuit son développement sous la Restauration sarde, avant de disparaître après l’annexion de Nice à la France.

– « La séparation de l’Église et de l’État dans la vie politique niçoise », colloque « De la genèse de la loi de 1905 à son application » (s.d. Pr. J.-L. Gazzaniga), Nice, février 2004, à paraître.
Un panorama des acteurs du débat sur la loi de séparation de l’Église et de l’État à Nice (parlementaires, élus, presse, milieux catholiques) et des attitudes adoptées à travers les discours, les journaux, les affiches et les manifestations.

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