tilllespiegleAprès la guerre, la Victorine, resté le seul studio de Nice, poursuit ses activités et reçoit de grand noms. Au sein d’une production très riche on ne peut citer que quelques exemples comme Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque avec Gina Lollobrigida et Gérard Philippe (1951), Jeux interdits de René Clément (1951), La Main au collet d’Alfred Hitchcock avec Grace Kelly et Cary Grant (1954), Lola Montès de Max Ophuls avec Martine Carol (1955), Cela s’appelle l’aurore de Luis Bunuel (1955), Et Dieu créa la femme de Roger Vadim avec Brigitte Bardot (1956), Mon oncle de Jacques Tati (1956), Lady L. de Peter Ustinov avec Sophia Loren et Paul Newman(1964), Le Corniaud de Gérard Oury (1964).

anoukaymeeAu gré des distributions, la Victorine accueille Elizabeth Taylor, Richard Burton, Robert de Niro, Mickey Rourke,Roger Moore, Jean Gabin, Bourvil, Louis de Funès, Alain Delon, Jeanne Moreau, Gérard Depardieu. En 1972-1973, François Truffaut tourne La Nuit américaine en forme d’hommage direct au Septième art et à la Victorine.

Malgré cette histoire prestigieuse, la Victorine connaît des crises périodiques. Les menaces viennent tour à tour de difficultés financières et juridiques, de l’irruption de la Nouvelle vague qui préfère tourner en décors naturels, de la pression des promoteurs qui convoitent des terrains remarquablement situés, du manque de dynamisme de certaines directions. En 1999 survient un ultime avatar.

belmondomoreauLa nouvelle société qui prend le contrôle des studios annonce des projets ambitieux, tournage de films d’auteurs, de films publicitaires, d’émissions de télévision, mais le précédent exploitant, ayant déposé le nom « la Victorine », les installations doivent être rebaptisées Studios Riviera. L’essentiel est que Nice continue à accueillir une activité originale, précieuse à sa renommée et presque aussi ancienne que le Septième art.

Ralph SCHOR (in Dictionnaire Historique du Comté de Nice, Serre Editeur, 2002)