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jj-bernard-critiqueCINEMA CRITIQUE - 50 ans de la Critique : Débat à la cinémathèque de Nice

Le Syndicat de la critique fête ses 50 ans et quoi de plus normal que son président en exercice, Jean-Jacques Bernard, lui rende hommage dans un documentaire intelligent et intéressant, « Tous critiques ! » diffusé à la cinémathèque de Nice où il a ses habitudes.

Le film qu’il a réalisé avec Julien Sauvadan a été projeté juste avant le débat réunissant la fine fleur de la critique nationale tels que Alex Masson (Première, Radio Nova), Xavier Leherpeur (Studio ciné live, Canal +, Nouvel Observateur), Pierre Murat (Télérama), et un local, Philippe Dupuy (Nice-Matin).

Critique ? Un métier…

Dans le documentaire, les deux auteurs posent la question clairement : peut-on encore être critique à l’époque d’Internet, des blogs, des sites, des forums... ? La réponse n’est pas forcément évidente. Il apparaît de plus en plus difficile de faire ce métier (car c’en est un) même s’il existe des disparités d’un média à l’autre, d’une région à l’autre. Pour Philippe Dupuy, « on est plus libre en Province, il n’y a pas de chapelle ». Idem pour Alex Masson qui avoue disposer « de plus de place et de liberté dans un hebdomadaire à Toulouse qu’à Paris où l’on peut être facilement blacklisté ». La censure, les pressions, les films que l’on ne peut pas voir car pas invités à des séances de presse, voilà le quotidien du critique de cinéma qui ne fait que très rarement l’unanimité. Mais n’est-ce pas l’apanage du critique que de…critiquer ? Pierre Murat la détourne en annonçant la couleur avec la mention : « Nous n’avons pas pu voir le film, mauvais signe »…comme pour « De force », « On ne choisit pas sa famille » ou « La nouvelle guerre des boutons »… Le même s’interroge sur l’évolution des questions du public : « Il y a 20 ans, on me demandait : comment êtes-vous devenu critique ? Aujourd’hui, c’est combien gagnez-vous ? ». La méfiance vis-à-vis des élites existerait et le dénigrement serait commun. « Si on n’a pas aimé, on est des pourris. Si on en dit du bien, on est des vendus » dixit Murat.

Quel pouvoir pour le critique ?

Question « pouvoir », il est intimement lié au média. « Les pigistes, on est rien » affirme Xavier Leherpeur, qui ajoute : « Si on nous ostracise, on n’a aucun recours ». Pas de médiateur de la République pour le critique ! Le lien entre tous, la passion de ce qu’ils font. Ce qui parfois les pousse à être bénévoles pour la sélection cannoise, La Semaine Internationale de la Critique. Encore faut-il pouvoir le faire car de mars à mai, on ne peut plus exercer son travail au vu du nombre de films à voir… Le prix de la « gloire »… Et puis, il y a les bloggeurs de tout poil « qui se mettent en scène » selon Alex Masson qui estime par ailleurs que « leur émergence doit nous stimuler ». Encore faudrait-il pouvoir identifier ceux qui sont « bons » comme l’a proposé Paul Barelli, correspondant du Monde à Nice avec « la labellisation » ? Pierre Murat les utilise pour découvrir de nouveaux talents. Si les blogs et forums fleurissent, c’est aussi que la place laissée aux critiques dans la presse écrite se réduit comme une peau de chagrin… Du coup, certains peuvent être tentés d’en dire plus sur Internet, sur le site de leur support où ils sont moins limités et censurés. Lutter contre l’uniformité, garder sa liberté de ton, l’inculture du cinéma aussi et le pédantisme, argumenter toujours…, voilà quelques-uns des conseils des critiques présents.

La qualité du cinéma français

Reste les films. Jean-Jacques Bernard s’est extasié « sur le monde présent dans les Festivals comme celui de Louis Lumière à Lyon »…tout en saluant le travail effectué par les cinémathèques et les 2000 salles Art & Essai de France. Alex Masson a déploré la fin des ciné-clubs même si certains subsistent dans justement, les salles Art & Essai comme à Nice avec le cinéma Mercury. « Dans le réseau des salles Art & Essai, les films vivent plus longtemps » estime encore Alex Masson. Car, c’est bien là l’un des drames de la distribution en France, le grand nombre de sortie de films. Du coup, certains longs métrages de réalisateurs français ou étrangers passent à la trappe au profit des gros films qui occupent de plus en plus d’écrans. Dans le genre des poncifs récurrents entendus lors du débat, non, le cinéma français n’est pas « nul », il est diversifié, de qualité et permet aujourd’hui à la fréquentation 2011 de rattraper le cru 2010 avec « Intouchables », « The Artist », « Polisse », « Un monstre à Paris » ou encore, « La source des femmes ». Chacun a les siens, encore faut-il ne pas tomber dans les travers indiquer ci-dessus, la critique pour la critique, comme cela a été le cas à propos d’un chef d’œuvre tel que « Black Swan » de Darren Aronofsky, l’un des réalisateurs les plus brillants actuellement. Et certains comme Pierre Murat ou Xavier Leherpeur n’ont pas évité ce piège. Dommage…

Pascal Gaymard

Exergue : « L’indispensable travail des cinémathèques et des salles Art & Essai pour faire vivre plus longtemps les films et la culture cinéma » Jean-Jacques Bernard.

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