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agnes-le-rouxLE ROUX CASINO BIANCHINI - Décidément hors de l'ordinaire, l'affaire de la disparition, à la Toussaint 1977 sur fond de guerre des casinos, d'Agnès Le Roux, l'héritière du Palais de la Méditerranée de Nice, continue 33 ans plus tard de défrayer la chronique judiciaire avec le dépôt d'une demande de révision de la condamnation de Jean-Maurice Agnelet.

Ex-avocat niçois Agnelet fut condamné en appel en 2007 à 20 ans de réclusion pour l'assassinat d'Agnès Le Roux ce dont il avait été innocenté quelques mois plus tôt - décembre 2006 - en première instance à Nice. En 2008 la cour de cassation rejeta son pourvoi alors qu’il n'a jamais cessé de clamer son innocence.

C'est la confession d'un ancien proche du parrain marseillais Gaëtan Zampa, Jean-Pierre Hernandez, 75 ans, qui a permis à Me François Saint-Pierre, l'un des avocats de Jean-Maurice Agnelet, de déposer cette requête mercredi. Et c'est grâce à ce truand marseillais affirmant dans un ouvrage paru le 10 mars dernier que son ami Jeannot Lucchesi, mort en 1987, est le tueur d'Agnès Le Roux dans le cadre d'un contrat dont il ignore le nom du commanditaire, que Me Jean-Pierre Versini-Campinchi s'est fendu d'une lettre ouverte dans le Libération du 14 mars intitulée "Lettre à la dame qui a sauvé l’honneur de la magistrature" ! Rien que ça…

Le second avocat de l'ancien amant et conseil de la disparue n'y va pas par quatre chemins : « nous savons que Maurice Agnelet est innocent, qu’il n’a pas assassiné Agnès Le Roux » avant de conclure par un définitif « Ce n’est pas jugé mais cela le sera car la vérité comme le printemps est inexorable »… Bigre !

Auparavant il faudra tout de même que la commission de révision, composée de magistrats de la Cour de cassation, décide ou pas de saisir la Cour de révision.

Cette tardive confession marseillaise ne convainc en rien la famille d’Agnès Le Roux qui a toujours été persuadée de la culpabilité d'Agnelet et elle paraît très peu crédible à Roger-Louis Bianchini tant les charges contre Agnelet demeurent incontestables selon ce chroniqueur judiciaire et journaliste d’investigation, spécialisé dans les faits-divers. Il nous les rappelle ci-dessous.

« Le témoignage de Jean-Pierre Hernandez qui innocenterait Jean-Maurice Agnelet de l’assassinat d’Agnès Le Roux ne conteste aucune des charges retenues contre l’ancien conseil et amant de l’héritière du casino du Palais de la Méditerranée. Des charges qui ont conduit à sa condamnation par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône en 2007 ».

« Par exemple, et pour ne citer que les plus accablantes, il a été incapable de fournir un emploi du temps vérifiable pendant le long week-end de la Toussaint 1977 lorsque Agnès Le Roux a disparu. Pire : il a suscité le faux témoignage de sa deuxième maîtresse pour tenter de se doter d'un alibi. Il s’est approprié l’argent que Fratoni avait versé à Agnès pour l’achat de son vote et cela après la disparition de celle-ci ! Il n’a pas pu, non plus, justifier la possession de la photocopie du « dernier message » d’Agnès, celui qui a été retrouvé dans son appartement et dans lequel elle disait son intention de mettre fin à ses jours. Les enquêteurs ont démontré que ce message, Agnès l’avait écrit lors d’une précédente tentative de suicide. Il y a, aussi, ses annotations des livres de La Pléiade qui ponctuent les principaux évènements de l’affaire. Je ne retiendrai que la dernière : « Mercredi 2.11.1977. Reclassement PM.PV. Liberté ». Soit, le jour qui marque la fin du week-end où Agnès a disparu et PM.PV pour Palais de la Méditerranée et Palais Vénitien, la société propriétaire des murs du casino. Quant à Liberté…. »

« Par opposition à ces faits incontestables, Jean-Pierre Hernandez ne fait que rapporter les confidences d’un ami qui n’est plus là pour les confirmer. Il n’apporte aucun élément matériel qui permettrait de les accréditer ».

«  D’ailleurs, on peut raisonnablement s’étonner que la jeune femme ait été tuée à Marseille ce qui suppose son enlèvement et son transport, avec sa voiture, entre Nice et Marseille avec tous les risques que cela pouvait entraîner. J’estime beaucoup plus vraisemblable la version de la disparition de la jeune femme que je dévoile dans mon dernier ouvrage »

« Enfin, un esprit malin ne manquera pas de faire remarquer que ce témoignage survient alors que les avocats d’Agnelet ont décidé de faire une demande de libération anticipée. Et que depuis la publication du livre de  ce « caïd » (sic), ils affirment leur intention de déposer une demande en révision du procès de leur client. Ce n’est sans doute que pure coïncidence…. »

 

Crimes sans cadavres - Enquêtes
Roger-Louis Bianchini
Paru le: 02/02/2011
Editeur: Fayard
ISBN: 978-2-213-65432-4
EAN: 9782213654324
Nb. de pages: 273 pages

imagette ... LE ROUX BIANCHINI - Pour Roger-Louis Bianchini cette affaire du truand marseillais qui retrouve la mémoire, à l'occasion de la sortie d'un livre, et dont le témoignage permet à l'avocat d'Agnelet, Me François Saint-Pierre, de déposer une requête en révision assortie d'une demande de mise en liberté, est cousue de fil blanc. Jean-Pierre Hernandez un ancien proche ...
12-03-2011

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