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la-posteLA POSTE - Jean Gabin a été appelé à la rescousse dans la bataille contre la privatisation de la poste. Un responsable socialiste a publié sur sa page Face book sur Internet l’extrait du film « Le cave se rebiffe » de Gilles Grangier. Voulant mettre son « trésor » à l’abri, Jean Gabin s’exclame : « Nous allons confier notre trésor aux seuls gens qui n’égarent jamais rien, aux employés de cette administration que le monde entier nous envie, j’ai nommé les PTT ».

Depuis toujours, les français sont attachés à leur bureau de poste. En témoigne la "votation citoyenne", organisée par une soixantaine d'organisations politiques, syndicales et associatives de gauche contre la réforme du statut de La Poste qui apparaît comme un signal adressé au gouvernement.

Près de 2,1 millions de personnes se sont prononcées "contre la privatisation de La Poste" (et 31 700 pour). Un mois avant le début de l'examen de la réforme par le Sénat, cette consultation traduit une exigence populaire qu'un vaste débat public soit maintenant organisé sur le sujet et soit tranché par un référendum. Selon un sondage de l'IFOP pour Sud Ouest, 59 % des Français le souhaitent. La révision de la Constitution de 2008 le permet, puisqu'elle instaure, la possibilité de référendums d'initiative à la fois populaire et parlementaire. La mise en oeuvre de ce nouvel instrument démocratique, souligne Le Monde, suppose l'adoption d'une loi organique que le gouvernement s'est gardé, jusqu'à présent, de proposer.

Le gouvernement et la majorité ont contesté la valeur juridique de cette consultation. Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a dénoncé une "vaste manipulation". Pour le ministre de l'industrie, Christian Estrosi, la consultation rappelle, à ses yeux, "les grandes heures de l'Union soviétique". "Que les Français disent "Sauvez La Poste", je trouve ça très bien", a-t-il déclaré, sous-entendant que le service postal pour lequel se sont mobilisés les votants n'est pas différent de celui que propose le gouvernement dans le projet de loi qui doit être examiné au Parlement avant la fin de l'année.

Le maire de Nice a répété que le projet de réforme ne remet aucunement en cause le statut et les missions de service public de La Poste, mais vise, au contraire, à lui donner les moyens financiers de se moderniser pour affronter la concurrence européenne à partir de 2011. La libéralisation des services postaux a été engagée voici dix ans au niveau européen. La première directive allant en ce sens a été votée le 1er décembre 1997 sous le gouvernement Jospin. Le projet de loi actuel transpose la directive du 20 février 2008 fixant au 31 décembre 2010 la libéralisation totale des marchés postaux en Europe.

Et si l’on comprend l’attachement des français à leurs services publics. En revanche, la poste est fragilisée, désormais confrontée à la concurrence d’Internet. 7 millions de contribuables, l’an dernier, ont choisi à la place du courrier de télé-déclarer leurs revenus au fisc. Un sur huit. Et cela devrait s’accélérer. Quant à l’assurance-maladie, elle adresse ses relevés de plus en plus souvent par e-mail, faisant perdre à La Poste l'an passé 200 millions d'euros de chiffres d'affaires.

On assiste au déclin du courrier lettre-papier. Les lettres pour les particuliers, ne représentent que 15% du chiffre d'affaires de La Poste. Le courrier des entreprises représente 85% du total. Les 11.000 bureaux de Poste ne ramassent donc que 15% du courrier à peine, d'où leur surnombre.

La Poste est déjà dans l'univers concurrentiel, comme le souligne Eric le Boucher, économiste réputé du site www.slate.fr/. Pour survivre, elle doit investir dans son avenir: le courrier d'entreprises et l'internationalisation. Si on veut que ce service public postal subsiste sous une forme peu coûteuse (les points de contacts) il y a deux solutions : « Soit on le sépare de La Poste et on crée une entreprise publique à part à un coût payé par le contribuable (plusieurs milliards). Mais combien de temps les français accepteront-ils de payer pour des usagers de moins en moins nombreux? Soit on le laisse intégré au sein de La Poste mais, alors, on ne la ralentit pas dans sa modernisation. Sinon on aura ni l'opérateur moderne, ni les moyens de financer ce qui doit rester du service public ».

La Poste que saluait Jean Gabin risque de n’être plus qu’un souvenir.

Paul Barelli


 

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