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NICE, SNCF TGV TER, La troublante affaire Julien CoupatSNCF AFFAIRE COUPAT - Pour le président de la SNCF, l’année 2008 a été une «annus horribilis». L'entreprise publique a dû faire face aux conséquences de la crise économique, ce qui s'est traduit par une perte de trafic TGV et une dégringolade de la branche fret, le tout pimenté par quelques joyeusetés du genre grèves new wave concoctées par des cheminots imaginatifs et têtus, comme à Nice ou à Saint-Lazare, avec comme conséquence la fermeture d’une gare parisienne, du jamais vu, et des banlieusards ou des usagers de TER au bord de la crise de nerfs, auxquels Guillaume Pepy a dû présenter des excuses télévisuelles après une  réprimande présidentielle plutôt salée.

Et l’on ne vous parle pas des ruptures de caténaires en série et des sabotages sur les lignes à grande vitesse perpétrés par un mystérieux commando. C’est le sujet du papier de Paul Barelli.

La troublante affaire Julien Coupat.

Julien Coupat est-il à l’origine des sabotages subis par la SNCF en octobre et novembre dernier ? Pour l’heure, il demeure présumé innocent dans le cadre de l’affaire dite de « Tarnac ». Sans préjuger des résultats des investigations, ce sulfureux dossier illustre, de manière caricaturale, les dérives passionnelles, désormais systématiques, imputables tant aux medias qu’au pouvoir. Un cercle infernal où s’entrechoquent, par caméras interposées, en l’absence de toute sérénité, les thèses, ici, de « l’erreur judicaire » ou du « complot terroriste ».

La justice vient de refuser la troisième demande de mise en liberté déposée par Julien Coupat, mis en examen et incarcéré depuis le 15 novembre pour « direction d'une entreprise terroriste et destructions en réunion à visée terroriste ». Les proches de ce brillant étudiant de 35 ans ne cessent de dénoncer ce qu’ils considèrent comme une injustice totale. « Julien Coupat fait figure de bouc-émissaire d'un fiasco politico-judiciaire", a déclaré son avocate, Me Irène Terrel. Dans une lettre ouverte publiée dans Le Monde du 17 mars, les huit autres jeunes gens mis en examen dans l'affaire dite "de Tarnac" déclarent qu'ils ne répondront plus aux questions du juge tant que Julien Coupat ne sera pas libéré.

"Il s'agit d'une affaire fabriquée de toutes pièces sur le terrain politique, notamment par des interventions de Michèle Alliot-Marie", estime maître Terrel. La ministre de l'Intérieur avait fait part, dès janvier 2008 de sa crainte d'une résurgence d'un terrorisme d'extrême-gauche. La gravité de cette menace, soulignée par la ministre de l’Intérieur, associée aux risques encourus par les usagers, a conduit à précipiter les interpellations. Sans attendre de preuves formelles. MAM avait, elle-même, annoncé les interpellations le 11 novembre 2008.

Sans doute, les services de l'antiterrorisme se sont-ils prématurément félicité d’avoir démantelé un groupuscule violent de "l'ultra gauche", d’avoir attrapé "le leader charismatique et idéologue" d'un groupe de terroriste voulant déstabiliser l'Etat en s'attaquant aux voies de communication ». Le pouvoir cherchait-il à rassurer l’opinion estimant disposer, à ce moment-là, d’éléments à charge ? Ou alors le ministère de l’Intérieur, comme le dénoncent les proches de Coupat, s’est-il livré à une manipulation ?

Depuis le coup de filet « télévisé » du 11 novembre, les huit autres jeunes gens mis en examen ont été remis en liberté, ce qui semble indiquer que les charges à leur encontre n’ont pas été suffisantes. En revanche, les magistrats de Cour d’appel de Paris le 13 mars ont estimé qu’il fallait maintenir en détention Julien Coupat.

Obéissent-ils aux directives d’un pouvoir aveuglé par une politique hyper sécuritaire ? Cet argument des proches de Julien Coupat - dont on comprend l’émotion - semble peu convaincant. Plusieurs éléments amènent à s’interroger. Le chef du contre-espionnage français, la DCRI, Direction centrale du renseignement intérieur-née de la fusion de la DST et des RG, Bernard Squarcini, explique au Point que la DCRI est intervenue de manière préventive « elle surveillait ces individus depuis longtemps. Nous savions ce qu’ils faisaient avec qui ils étaient en contact en France et à l’étranger ». Bernard Squarcini assure, lorsqu’on lui objecte l’absence de preuves dans cette affaire que ce dossier n’est pas vide : « Nous ne fabriquons pas des dossiers ! Dans l’affaire de Tarnac, il n’y pas de délit d’opinion mais un long travail de renseignement ».

Cette déclaration est contestée par Edwy Plenel, le directeur du site Mediapart, lors de l’émission Riposte, a estimé qu’un policier n’a pas à se prononcer sur la culpabilité d’un mis en examen par media interposé. Certes.
La communication sur des affaires judicaires en cours relève de la compétence du parquet, du procureur de la République.

Force est cependant de constater que les défenseurs de Julien Coupat, ont eu tout loisir de s’exprimer. Ce dont on ne se plaindra pas. Seulement, les acteurs de cette « mascarade médiatico-judiciaire » que dénonce son comité de soutien se recrutent tant du côté de la défense que de l’accusation. La sur-médiatisation des interpellations de Tarnac, puis du maintien en détention, qui joue du ressort émotionnel ne favorise pas l’exercice serein de la justice. Julien Coupat, présumé innocent, n’est-il pas la première victime de cette hystérie ?

Paul Barelli
Le Petit Niçois


 

 

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