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nice-news-4995TRAITÉ DE TURIN - C'est le samedi 24 mars 1860 que sont concrétisés par un traité signé à Turin, les accords secrets entre l'empereur des Français Napoléon III et Camille Benso de Cavour, premier ministre du roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II, cédant le "circondario" de Nice et la province de Savoie à la France. Le processus qui va conduire à l'annexion de Nice et de la Savoie par la France avait débuté deux années auparavant, lors de l'entrevue de Plombières, le 21 juillet 1858 : en échange de son soutien à l'unification de l'Italie, notamment contre l'Autriche-Hongrie, Cavour promettait à Napoléon III les deux provinces qui, assurait-on, avaient pour la France les yeux de Chimène.

La seconde guerre d'indépendance italienne, menée contre l'Autriche-Hongrie à partir d'avril 1859, conduit certes aux victoires de Magenta (4 juin) et Solferino (24 juin) mais également à la paix de Villafranca (8 juillet), signée par le seul Napoléon III contre l'avis de Cavour qui est acculé à la démission. L'annexion de Nice à la France ne semble plus à l'ordre du jour mais la bourgeoisie niçoise, menée par Gonzague Arson et le banquier Carlone, continue d'intriguer pour un "rattachement" rapide de Nice à la France.
Le retour aux affaires de Cavour (16 janvier 1860), les événements du sud de l'Italie et l'intensification de la propagande pro-française, tant à Nice que dans le duché de Savoie, ramènent la question au premier plan. Dès lors, les choses vont aller très vite, trop vite sans doute pour que la cession apparaisse totalement incontestable.
Celle-ci apparaît comme inéluctable dès février : les troupes françaises, déjà présentes depuis 1859, s'installent définitivement à Nice, abandonnée par l'armée sarde, en compagnie de fonctionnaires impériaux chargés de préparer le terrain et de lutter contre les diverses oppositions suscitées par le projet d'annexion. Le 12 mars 1860, une convention tenue secrète est signée à Turin entre la France et le Royaume de Sardaigne consacrant la cession des deux provinces à l'Empire.
Les dés étaient jetés; l'intervention de l'Angleterre dans le débat imposera le principe d'une consultation des populations sans en fixer les modalités... Le 24 mars, le traité consacrant l'annexion de l'arrondissement de Nice et du duché de Savoie à la France est signé et aussitôt publié. Il prévoit notamment l'organisation d'une consultation des populations concernées, les 15 et 16 avril à Nice, les 22 et 23 en Savoie et sa ratification par le parlement sarde dès son installation accomplie (les élections législatives avaient lieu le lendemain !).
Les conditions dans lesquelles ce traité a été négocié, signé et ratifié (consultation par référendum/plébiscite où seul le bulletin OUI avait été imprimé, présence imposante de l'armée française, scrutin organisé par la seule administration impériale, ratification parlementaire sujette à caution avec notamment l'interdiction de parole imposée à Garibaldi dans un premier temps...) ainsi que le non respect des promesses impériales (maintien de la Cour d'Appel à Nice) l'ont fait contester très rapidement par les populations locales, notamment en 1870, et par le gouvernement fasciste italien à partir de 1938.
Mais, quelles que soient les conditions dans lesquelles ce traité a été appliqué, il demeure incontestable que Nice, les 15 et 16 avril 1860, a voté en masse pour son annexion à la France (25 743 oui, 160 non et 30 nuls sur 25 933 votants et 30 712 inscrits). Rappelons que 2010 marquera le 150e anniversaire de cet événement qui a changé radicalement la ville et son Comté.

Facétie de l'histoire, pur hasard ou volonté (???) des dirigeants sardes, ce jour marque aussi l'anniversaire d'un autre traité, signé lui aussi à Turin, entre la France et le royaume de Sardaigne, 100 ans auparavant, le 24 mars 1760. Il s'agissait déjà de modifier la frontière méridionale entre les deux états ! Louis XV et Charles-Emmanuel III décident de simplifier le tracé des limites entre Provence et Comté de Nice et procèdent à un échange de territoires qui font passer les communautés sardes d'Aiglun, Roquesteron-Grasse, Conségudes, Les Ferres, Bouyon, Dos Fraires (Le Broc) et Gattières sous souveraineté française tandis que Guillaumes, Daluis, Saint Léger, La Croix, Auvare, Puget-Rostang, La Penne, Cuébris et Saint Antonin, jusqu'alors françaises, deviennent sardes.

 

 

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