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NICE Peur(s) sur la ville et sentiment d’insécuritéNICE PEUR - La peur est «insensée, elle craint même les choses dont elle attend du secours» disait l’historien romain Quinte-Curce, au 1er siècle après J.C.
Depuis toujours, la peur peut s’avérer mauvaise conseillère et altérer le discernement. Cependant, quand la peur découle de la réalité d’une menace il ne suffit pas de la minimiser : elle prospère. Il en est ainsi dans l’esprit de nombreux habitants de Nice, confrontés par deux fois à la violence des casseurs. Ils ont peur. Tous ceux qui, jusqu’à présent, distinguaient doctement « le sentiment d’insécurité et la réelle insécurité » sont empêtrés dans leur propre dialectique. Désormais, la ligne rouge a été franchie en matière de délinquance à Nice.

Inutile de jouer sur les mots, même si cela couve depuis des années : aujourd’hui la ville, dans l’esprit de ses habitants, apparaît moins sûre. Et les sempiternelles statistiques de la délinquance- en baisse globale, ne suffiront pas à rétablir la tranquillité dans la cité. La peur pour certains, l’inquiétude pour d’autres sont au cœur des conversations depuis que les casseurs ont déferlé samedi.

Les autorités, tant à la Préfecture qu’à la mairie et au Conseil général sont également préoccupées par la situation. Malgré un vaste dispositif : 560 policiers, CRS, gendarmes, 120 policiers municipaux, des casseurs sont parvenus à contourner les forces de l’ordre. « Certains de ces jeunes délinquants, issus des cités, défavorablement connus, veulent transformer le centre de Nice en terrain de jeux violents, confie un enquêteur. Ils ont franchi les mailles du filet. De quoi les inciter à revenir, comme cela se produit à Paris ».

C’est la raison pour laquelle Christian Estrosi a demandé au ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie de maintenir ce vaste dispositif en place. Le député maire de Nice prône, plus que jamais, «la fermeté de la chaîne pénale». Il devait, à l’heure où nous écrivons ces lignes, comme la loi l’y autorise, convoquer les parents des mineurs délinquants, susceptibles de se voir priver des allocations familiales. Eric Ciotti, le président du Conseil général, a demandé aux autorités judiciaires «de prononcer les peines les plus lourdes prévues par la loi», à l'encontre des délinquants ayant commis de telles violences.

Les sanctions suffiront-elles à dissuader les voyous de venir au cœur de Nice afin d’y répandre la violence? La réponse, ferme que l’Etat, et telle est sa mission régalienne, doit apporter ne relève pas de la formule magique. Au plus haut sommet du pouvoir, personne ne souhaite que s’instaure un climat insurrectionnel que pourrait entraîner une répression aveugle. Pour autant, il est permis de s’interroger sur l’émergence des casseurs à Nice.

Nombre d’entre eux, parfois très jeunes, cinq des six jeunes gens interpellés sont mineurs et certains défavorablement connus des services de police. Comment, dès lors, les sanctionner, tout en s’efforçant, par la suite, de les remettre dans le droit chemin. Pour l’heure, la priorité pour l’Etat est autre : rétablir le calme et assurer la tranquillité des habitants. Certes, Nice n’est pas la seule ville confrontée aux phénomènes de violence urbaine qui prennent naissance dans les cités des quartiers dits «sensibles». Et s’il est vrai que l’immense majorité des habitants de l’Ariane, des Moulins, Bon voyage, est paisible, quelques centaines d’individus tentent d’imposer leurs « lois » dans les rues.

L’Etat, fort heureusement, n’a pas dit son dernier mot. Il est injuste de mettre en cause l’utilisation des forces de police et de gendarmerie, samedi dernier. Le dispositif devait préserver l’avenue Jean Médecin, seulement, les jeunes fauteurs de troubles se sont éparpillés en « groupes très mobiles ». Les responsables des forces de sécurité des Alpes-Maritimes en tiendront compte. Leur mission s’avère d’autant plus délicate que jusqu’à la dispersion du rassemblement place Masséna, aucun acte de violence n’avait été commis. Que n’aurait-on pas dit si les forces de l’ordre avaient durement réprimé « préventivement » ?

Une chose est sûre : les casseurs ont remporté une première bataille- même si le mot est trop fort. Cependant, l’immense majorité de la population, toutes origines confondues, leur est hostile. Ils devront en tenir compte.

Paul Barelli 

Le Petit Niçois


 

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