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NICE Jean François Kahn fait sa crise au C.U.M avec Marseille et Liêm Hoang NgocCRISE CUM - Crises de l’histoire, histoires de crise au Centre Universitaire Méditerranéen de Nice.
Quand les économistes d’aujourd’hui se penchent sur les similitudes d’hier pour expliquer l’avenir… Avec Jean-François Kahn en « guest star ».
La crise actuelle peut-elle devenir aussi dramatique que celle de 1929 ? Une question centrale pour un débat contradictoire au CUM emmené par Jacques Marseille (Université Paris I, Le Point et Les Echos), Liêm Hoang-Ngoc (Université Paris I / CNRS), Bertrand Groslambert, le régional de l’étape (CERAM) et Jean-François Kahn. De l’avis général, il existe bel et bien des similitudes entre 1929 et 2008, et tout d’abord dans les déséquilibres internationaux. En 1920, les USA émergeaient au détriment du vieux continent et en particulier de la Grande-Bretagne. Une situation aujourd’hui vécue avec la toute puissante Chine… La grande différence ? « En 29, l’aveuglement fut considérable. On refusait de voir l’ampleur de la crise. Aujourd’hui, la réaction a été plus rapide, à l’échelle mondiale » précise Jean-François Kahn, rappelant aussi qu’à l’époque, la politique interventionniste de l’Etat existait déjà, mais que Roosevelt ne put l’appliquer que trois ans après le fameux « jeudi noir ». « Obama, lui, arrive deux mois après… » Un avantage, certes, tout comme les analyses des crises intermédiaires décortiquées par les économistes du monde entier. Sera-t-il suffisant ? Pas si sûr… Si la leçon de 1929 peut nous servir, il faudra aussi une prise de conscience générale pour espérer s’en sortir à moindre mal.
Des explications quant à la crise de 29 ? « Une intense spéculation immobilière en Floride, et un système d’achat d’actions à crédit avec 10% d’apport, innovation financière qui signe le premier divorce d’envergure entre économie productive et économie virtuelle. » Pour Jean-François Kahn, le problème est dans la limite : « Et si le virtuel (qui brasse cinq fois plus que l’économie tangible) fait marcher la machine, il est une tendance humaine qui dit que tant que ça marche, on fonce… jusqu’à ce que la bulle éclate. » Pour Jacques Marseille, « toutes les crises de l’ère industrielle sont comparables. L’on commence par un excès de spéculation et de crédit, et l’on finit par une sanction. » La fréquence : « Tous les 7 ans, et on a tendance à oublier les précédents chocs pétroliers et autres incidents. » Avec comme paramètre récurrent le secteur de l’immobilier : « Au plus haut en 92, au plus bas en 99… Il est fort à parier que les prix vont baisser de 40% dans les 5 années à venir… » Alors, imparable, la crise ? Peut-être, mais certaines sont plus inquiétantes que d’autres. Pour Liêm Hoang-Gnoc, « aujourd’hui le bilan des banques s’est tellement dégradé qu’elles n’osent même plus se prêter entre elles. Pire qu’une crise de solvabilité, c’est une crise de confiance. Même si on baissait davantage les taux d’intérêt, même si la Banque centrale prêtait à mort, les particuliers et les entreprises qui veulent un crédit auront de plus en plus de mal. » Peu réjouissant… « Et dans les 26 milliards de Nicolas Sarkozy, la moitié des fonds sont des avances de trésorerie…. D’où un effet de relance très limité. Il aurait fallu être plus ambitieux. » Et pourquoi pas, à l’instar de la Grande-Bretagne, baisser la TVA de 2 points pour booster le pouvoir d’achat des revenus plus modestes, « une mesure à effet immédiat qui ne coûte pas plus cher que le paquet fiscal français… »

Alors 2009, année noire ? Certain pour Bertrand Groslambert : « 2009 sera catastrophique, et arrivera-t-on à redémarrer ? La seule réaction possible : un plan de relance international, et la suite sera noire, ou grise au meilleur des cas. » Ce qui sous-entend une politique européenne en état de marche, ce qui est encore loin d’être acquis. « je ne suis pas très optimiste non plus » conclut Liêm Hoang-Ngoc. « Le moteur franco-allemand a calé… » Pour Jacques Marseille en revanche, le discours se veut moins alarmiste : « personne ne peut prédire ce qui se passera. Tout le monde pense à une diminution de 20% des chiffres d’affaires par rapport à l’année dernière. Ce qui amènerait le PIB à reculer de 1 à 1,5%. Nous retomberions alors sur les chiffres de 1993. » Citant Churchill (« Il y a une opportunité derrière chaque calamité ») il persiste et signe : « Etre optimiste, c’est un devoir, car ce ne seront pas les politiques qui nous sortiront de là… » De quoi conforter Jean-François Kahn dans son habituel cynisme : « C’est la méthode Coué, soyons donc optimistes ! C’est pendant les crises qu’on fait le plus de films comiques… Cela dit, je pense que 2009 sera dure, très dure, surtout pour l’emploi. » Pourvu simplement que cette maudite crise ne ressemble pas jusqu’au bout à son aïeule de 1929, qui avait duré… 10 ans. 


 

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