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CHRISTIAN ESTROSI maire de Nice au Talk du FIGAROTALK FIGARO ESTROSI - Christian Estrosi Député-maire UMP de Nice, membre de la commission des lois, président du conseil général des Alpes-Maritimes, répondra à vos questions sur le Talk Orange-Le Figaro de ce mardi soir 25 novembre à 18 heures.
Estrosi, que l'on présente comme un proche de Nicolas Sarkozy, répondra aussi aux questions de Guillaume Tabard sur l'UMP, en amont des primaires pour les régionales prévues début 2009, ou encore sur le travail le dimanche et la crise interne du PS.
Il réagira également sur le cumul des mandats, s'étant lui-même senti contraint de démissionner du secrétariat d'Etat à l'Outre-mer pour devenir maire de Nice en mars dernier, suite aux déclarations acerbes du secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian : « A Christian Estrosi naturellement de faire ses choix, mais pour ma part je considère que le corps électoral demande une forte présence, en particulier des maires de grandes villes ». Enfin, l'ex-ministre délégué à l'Aménagement du territoire s'exprimera sur l'hypothèse d'un « ajustement technique » au gouvernement, assorti d'un remaniement à la tête de l'UMP début 2009.

Le secrétaire général adjoint de l'UMP était l'invité du Talk Orange-Le Figaro.

Guillaume Tabard - Bonsoir et bienvenue au Talk Orange-Le Figaro dont l'invité ce soir est Christian Estrosi, maire de Nice, député et président du conseil général des Alpes-Maritimes, secrétaire adjoint de l'UMP. Il a beaucoup de casquettes, il nous expliquera pourquoi. Christian Estrosi, bonsoir. 
Christian Estrosi - Bonsoir.

Ce matin il y a eu un débat très animé au sein du groupe UMP sur la question importante du travail du dimanche. Soixante députés, il y a quelques jours, dans Le Figaro, signaient une pétition pour demander le report de l'examen de ce texte. Un compromis est-il possible entre le gouvernement et sa majorité sur le sujet ? 
Bien évidemment, et de toute façon au sein de l'UMP on arrive toujours à des compromis. C'était un engagement fort du président de la République et forcément des candidats aux législatives sous l'étiquette de l'UMP. Il appartient à chacun d'entre nous de respecter nos engagements.

Admettez-vous le débat sur le sujet ? 
En même temps il faut débattre. Il faut être sûr que le texte qui sera adopté par le Parlement soit un texte consensuel et de compromis parce qu'il y avait des incompréhensions. Sur quoi résident-elles ? Elles résident notamment sur le fait que les députés élus de communes rurales ou qui ont un commerce intense dans les centres urbains c'est mon cas par exemple, même si je n'ai pas voulu m'associer à cette pétition ont quelques craintes vis-à-vis des grandes surfaces. Je dis à tous ceux-là qu'ils n'ont pas de craintes à avoir d'abord parce que c'est un texte qui ne fait que légaliser une situation qui était quasiment acquise mais pour laquelle on voit de nombreux contentieux s'ouvrir. Ainsi on sécurise. Et puis on peut peut-être trouver un moyen interne pour veiller à ce que les grandes surfaces ne bénéficient pas le dimanche du même statut que le petit commerce de centre-ville ou de la ruralité française.

Quel peut être ce moyen interne ? Y aura-t-il ce soir un texte sur lequel l'ensemble du groupe UMP se mettra d'accord ? 
Il y aura un accord. Il y a toujours des accords entre nous. Il y a la volonté d'abord d'aider le président de la République à respecter ses engagements. Les Français sont majoritairement pour cette réforme. Par ailleurs, les députés qui avaient besoin de rassurer à la fois leurs petits commerces, leurs populations dans les secteurs les plus excentrés des grandes agglomérations, font peut-être entendre leur voix de cette manière. Ils sont actuellement entendus et il y aura un accord, je peux le confirmer en tant que secrétaire adjoint de l'UMP. Nous y veillerons.

En ouvrant la question du travail du dimanche dans le commerce, n'est-ce pas la boîte de Pandore qu'on ouvre ? Écoutez ce que disait un de vos collègues socialistes sur cette question (passage vidéo). Effet domino ou pas ? 
Aucun effet domino. C'est une attente de chacun. On est un pays moderne. À nos frontières, il y en a d'autres qui le pratiquent déjà. Moi même qui suis maire de Nice, vous croyez que c'est agréable d'être le maire de la première ville touristique de France et de savoir qu'en principauté de Monaco ou de l'autre côté, à 20 kilomètres, à Vintimille, à San Remo, à Cuneo, on pratique déjà cette ouverture dans un certain nombre de commerces et que chez nous soyons victimes d'une concurrence qui a des conséquences sur l'emploi, sur la compétitivité, sur l'attractivité.

Et sur la forme : 60 députés qui font une pétition dans un journal, en l'occurrence Le Figaro, est-ce le débat légitime dans la majorité ou cela ne fait-il pas un peu désordre de prendre ce moyen-là ? 
La force de notre formation est d'être une formation de débats justement où on n'offre pas l'image du Parti socialiste. Ils l'ont exprimé avec leur tempérament et on l'accepte. On accepte cette culture du débat chez nous. Y a-t-il des invectives ? Y a-t-il des anathèmes ? Non, parce qu'il n'y a pas de haine entre nous et qu'on se respecte. Ils ont cherché ce moyen pour faire entre leur voix. Ils avaient la possibilité de le faire au sein du groupe, c'est ce qui se passe en ce moment. Et je suis convaincu que nous allons régler ce problème très tranquillement. C'est aussi une affaire sociale. Moi je pense à toutes ces mamans qui travaillent toute la semaine, qui ont leurs enfants en rentrant le soir et qui ont peut-être besoin du dimanche pour pouvoir être des citoyennes comme les autres et avoir le droit aussi de faire aussi tranquillement leurs courses.

Autre grand débat du moment à l'Assemblée nationale : la réforme de l'audiovisuel public. Il y avait aujourd'hui 40 % de grévistes à France Télévisions. N'est-ce pas un peu gênant de faire une réforme qui se heurta à l'hostilité d'une grande partie des personnes concernées par cette réforme ? 
Ils ont tort. Je le dis très clairement. Cette réforme vise à préserver, au contraire, le service public de l'audiovisuel et nous ne voulons pas continuer à subir la dictature de l'audimat et du marché publicitaire tout simplement. Ils doivent comprendre que c'est leur métier, c'est un outil extraordinaire que nous allons préserver. Pour ceux qui s'inquiètent, ces 450 millions de recettes publicitaires, c'est la base 2007, seront compensés entièrement par l'État.

Qui devaient justement être compensés par une taxe sur les télévisions privées et sur les opérateurs de téléphonie mobile, or un amendement a diminué en gros pas deux cette taxe moyennant un certain nombre de conditions. Qui va payer à l'arrivée ? Est-ce le contribuable qui va devoir mettre la main à la poche pour compenser cette perte de la publicité ? 
L'État s'est engagé à compenser.

Mais l'État, ce sont les contribuables. 
Oui mais l'État ce sont les contribuables, mais quelque part nous voyons bien la situation financière et économique. Croyez-vous qu'avec la crise que nous connaissons aujourd'hui les recettes de 2007 vont se retrouver en 2008 et se retrouveront en 2009 ? Certainement pas.

Faudra-t-il augmenter la redevance ? 
Je prends en flagrant délit de mensonge, notamment la gauche qui fait semblant de pleurer sur le sort de l'entreprise publique. D'ailleurs, finalement, ils sont pour l'instabilité.

Augmenter la redevance ou pas ? 
On garantit au service public de maintenir à 450 millions d'euros. On garantit de ne pas être confronté à l'instabilité. Finalement ceux qui s'opposent à ça veulent l'instabilité du service public.

Garantissez-vous aux contribuables que la redevance n'augmentera pas ? 
Bien sûr que je le garantis. Nous chercherons d'autres modes de recettes. Nous le cherchons notamment sur les opérateurs de téléphonie mobile. Le débat n'est pas terminé à l'Assemblée nationale. Nous voyons aujourd'hui, et d'ailleurs nous sommes sur un grand opérateur en même temps qu'au Figaro, que de plus en plus il y a une attractivité pour l'audiovisuel sur les opérateurs de téléphonie mobile. Il est normal qu'ils apportent une contribution. C'est la voie qui est cherchée. Si on m'avais dit un jour que le PS, le PC, les écolos écriraient, hurleraient et dénonceraient cette initiative pour finir par défendre la publicité pour les marques de lessive à la télévision, je n'en serais pas revenu. Aujourd'hui tout simplement la gauche en a rêvé, la droite l'a fait. La droite l'a fait et la gauche devient hystérique. C'est à cela que ça revient.

En ouverture j'ai cité un certain nombre de fonctions, de mandats que vous exercez. De très nombreux internautes réagissent sur le sujet sur le site du Figaro et celui d'Orange à l'instar de Pierre, par exemple, qui dit : «Est-ce respecter les Niçois que de ne pas être maire de Nice à cent pour cent de votre temps ?» 
Oui, je respecte les Niçois à cent pour cent de mon temps. Ce que je fais chez vous aussi en ce moment c'est parler aussi des problèmes des Niçois. C'est les défendre au Parlement.

Vous présidez un département, vous animez en partie la vie de l'UMP, c'est du temps pris sur le reste, non ? 
Il y a un sondage qui va sortir en disant que 72 % des Niçois ont une opinion favorable de leur maire. C'est d'ailleurs le même institut de sondage que celui du Figaro : la Sofres. 73 % saluent l'action de ma municipalité depuis le mois de mars dernier et 66 % d'entre eux sont optimistes.

Mais dans les semaines qui viennent allez-vous renoncer à un de ces mandats ou pas ? 
Bien évidemment, la loi m'y oblige. Et moi je respecte la loi. À partir du moment où l'on ne peut pas cumuler la fonction de maire et de président du conseil général, dans quelques semaines de cela je me serai conformé à la loi. Je m'y suis engagé. Je ne suis pas sûr que les Niçois y gagneront parce que vous savez que quelque part c'est un peu le choix de l'efficacité. D'ailleurs quand on regarde la réforme territoriale en cours, on voit bien que l'on veut rapprocher l'action des départements des régions, des intercommunalités et des municipalités. C'est ce que moralement j'ai fait par anticipation. Mais je me conformerai à la loi.

Peut-être serez-vous également concerné par d'autres mouvements à venir dans la majorité. On parle beaucoup pour le mois de janvier ou pour le printemps de remaniements au gouvernement ou à l'UMP. Si Nicolas Sarkozy vous propose de revenir au gouvernement que lui répondrez-vous ? 
D'abord, je le dis, on n'est pas candidat à ce genre de fonction.

Mais s'il vous le propose ? 
Je suis là pour être utile au président de la République et à mon pays. Nous avons une relation depuis vingt-cinq ans de confiance qui fait que lorsqu'il me propose d'être utile dans telle ou telle fonction, j'ai toujours répondu présent.

S'il vous demande d'être ministre, vous direz oui ? 
Si le président estime que je peux être utile à ses côtés pour des réformes à venir, bien évidemment.

Le futur président de l'UMP, si Patrick Devedjian devait être remplacé en début d'année, peut-il être en même temps ministre du gouvernement ? 
Le futur secrétaire général a vocation à se consacrer, c'est un travail à plein temps, me semble-t-il, à cela, mais c'est au président de la République à juger de ces choses-là ? Vous savez pertinemment qu'il y a des élections internes en ce moment. On en parle d'ailleurs très peu des élections internes de l'UMP. Alors qu'il y a des élections au PS, on ne parle pas des nôtres alors qu'il y a plus d'adhérents et de votants.

Parlons-en justement. 
Cela signifie que ça se passe plutôt bien. Au terme de processus il y aura un renouvellement, c'est normal.

Les militants UMP sont censés désigner au printemps leurs têtes de listes aux régionales de 2010. Un internaute qui se dit d'ailleurs membre de l'UMP s'inquiète et vous demande : «Ce qui se passe actuellement au PS ne devrait-il pas nous inciter à renoncer à ce type d'élections. C'est aux responsables du parti de prendre leurs responsabilités et éviter de voter pour étaler nos divisions.» 
Au mois de mars nous aurons nos têtes de liste qui de manière très démocratique auront été désignées par l'ensemble de nos militants. C'est ça aussi la démocratie interner que nous voulons faire respirer. Regardez en ce moment nous avons ces élections internes qui déterminent les délégués de circonscriptions, les délégués aux comités départementaux, les délégués au conseil national et en même temps l'élection du président au comité départemental avec de multiples débats dans tous les départements de France. On n'en parle pas parce que chez il n'y a pas de haine entre nous alors qu'en face il y a la haine.

Christian Estrosi, merci et rendez-vous demain pour une nouvelle édition du Talk Orange-Le Figaro. 


 

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