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NICE CANNES Au cœur des services secrets français, Pierre Brochand SERVICES SECRETS PIERRE BROCHAND - Le grand chamboulement au cœur des services secrets français.

A pas feutrés. Le départ d’un patron des services secrets est, par nature, aussi discret que son arrivée. Lundi matin, cependant, une certaine émotion régnait parmi le personnel de la caserne du boulevard Mortier à Paris, siège des services secrets français, la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) baptisée «la piscine» ou la «boite». Pierre Brochand, directeur général de la DGSE, a transmis une lettre au personnel annonçant qu’il quittait son poste de responsable du plus important service de renseignements français : 4.500 agents, dont 3.200 civils, et 1.300 militaires.

 

Cet homme discret et courtois aura passé six ans et trois mois à la tête des services secrets, ce qui, dans ce secteur ultra-sensible, passe pour un long bail. Ambassadeur de France, ce fidèle de Jacques Chirac avait été nommé en juillet 2002. Depuis, il s’était fixé pour mission une réorganisation des services et a notamment dirigé la libération d'otages français en Afghanistan et en Irak, comme la journaliste Florence Aubenas. Azuréen, Pierre Brochand est né le 4 juillet 1941 à Cannes près de Nice. Diplômé de Sciences-Po Paris et des Hautes études commerciales (HEC), il a entamé sa carrière de diplomate en 1968, à sa sortie de l'ENA, au département d'Asie et d'Océanie du quai d'Orsay. Il a été en poste au Vietnam, en Thaïlande, aux Etats-Unis ensuite il a été ambassadeur en Hongrie (1989-1993), en Israël (1993-1996) et au Portugal (1999-2002).

 

Marié à une Anglaise et père de trois enfants, M. Brochand est un passionné de football, comme son frère Bernard, également proche de Jacques Chirac, député-maire UMP de Cannes. « C’est un grand serviteur de l’Etat ", selon un spécialiste des questions du renseignement interrogé par l’AFP. "Il a su rétablir la crédibilité de la DGSE dans le traitement des affaires d'Etat, comme la libération d'otages français ou la traque de terroristes, notamment dans le Sahel". Il a profondément réorienté l'activité du service dans la lutte antiterroriste et développé ses moyens d'interceptions techniques. La DGSE est désormais respectée dans la communauté internationale du Renseignement.

Dans la mesure où cet ancien diplomate n’a pas démérité, ce chiraquien quitte-t-il son poste pour des raisons politiques ? Son départ devait intervenir début juillet 2009, date de sa limite d'âge. Il s’inscrit dans le cadre du « grand chamboulement » au sein des services de renseignements français voulu par Nicolas Sarkozy. Il intervient deux mois et demi après l'installation à l'Elysée de Bernard Bajolet, également diplomate, nommé le 21 juillet, coordonnateur national du renseignement. Une mini-révolution se joue actuellement au cœur des services secrets.

 

Priorité de la présidence, les Renseignements généraux (RG) et la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) ont fusionné au début de l'été pour former un tout dans la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Créé par le Livre Blanc, un Conseil National du Renseignement (CNR) a ensuite été mis en place. Dirigé par Bernard Bajolet, il ne dispose que d'une équipe de quatre hautes fonctionnaires civils et militaires, mais est hébergé par l'Elysée. Son but : coordonner, orienter et hiérarchiser le renseignement français pour le Président de la République. Il était donc logique, comme le souligne le Figaro, que la DGSE subisse à son tour un changement de tête. Et c’est un proche du chef de l’Etat : Erard Corbin de Mangoux, conseiller pour les affaires intérieures de Nicolas Sarkozy qui succèdera à Pierre Brochand. Préfet, M. de Mangoux est conseiller à l'Elysée depuis 2007. Agé de 55 ans, il a été directeur général des services du département des Hauts-de-Seine (2006-2007), fief électoral de M. Sarkozy. Auparavant, il était secrétaire général de la préfecture des Yvelines (2004-2006). Le nouveau patron de la DGSE avait rejoint en 1995 le ministère de l'Intérieur qu'il a quitté en 2004. Il était alors sous-directeur de l'administration générale et des finances à la direction de l'administration de la police nationale (1999-2004).

 

On voit ainsi, selon le Point, dans la nomination de cette personnalité à forte culture du ministère de l'Intérieur une manière de "faire face aux défis de l'heure, autant intérieurs qu'extérieurs". Le nouveau patron de la DGSE bénéficie d’un atout précieux : il dispose de l'entière confiance de Nicolas Sarkozy. 

 

Paul Barelli

Le Petit Niçois

 

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