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NICE Télévision publique Ne tuez pas le soldat de Carolis TÉLÉVISION PUBLIQUE - Les studios de la Victorine à Nice viennent de perdre le tournage du feuilleton "5 soeurs", commandé à Marathon production par France 2, pour un déficit d'audience qui ne surprendra guère étant donné la piètre qualité du produit télévisuel en question. Mais lorsqu'on parle réforme de la télévision publique, est ce que la hausse de la qualité des programmes est réellement le but à recherché ?      Télévision publique: ne tuez pas le soldat de Carolis! Nicolas Sarkozy, fermement déterminé à réformer la télévision publique, serait bien inspiré de décrypter un sondage. Publié le 6 juillet dans le Parisien-Aujourd’hui En France, ce sondage CSA révèle que sept français sur dix sont opposés à la nomination du président de la télévision publique par l’exécutif. Selon cette étude, 71% des personnes interrogées sont hostiles à une telle mesure parce qu'elle "pourrait entraîner un contrôle politique des chaînes publiques". Le PDG de France Télévisions est désigné actuellement par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Le 25 juin, Nicolas Sarkozy a souhaité que la nomination soit désormais du ressort du chef de l'Etat et du premier ministre, après avis conforme du CSA. Selon ce sondage, les Français adressent un non franc et massif au projet que le président a formulé, dans la foulée de la remise du rapport de Jean-François Copé sur la nouvelle télévision publique. Cette opposition massive survient alors qu'une partie de bras de fer est engagée entre le président de France Télévisions et le président de la République. Elle est de nature à conforter - mais pour combien de temps, Patrick de Carolis, s’interroge Le Parisien. Son mandat courant jusqu'à 2010, il affirme ces temps-ci son indépendance et risque sa tête. Il figure parmi les cibles favorites de Nicolas Sarkozy avec Arlette Chabot, la directrice de l’information de France 2.   Il ne s’agit pas d’une simple querelle de personnes. Le conflit a atteint son point critique le 30 juin, à France Télévisions, lors de l’interview de Nicolas Sarkozy. Le Président n’a pas apprécié les lazzis des salariés de la télé publique à son arrivée et lance à Carolis qui l’accueille : «Cette maison n’est pas tenue». Selon un témoin, la discussion est «virile». Celle qui suit l’interview l’est également. Cette fois, c’est Carolis qui attaque. Sur France 3, le président a estimé : «Je trouve qu’on peut faire mieux que les programmes de France Télévisions ressemblent encore trop à ceux d’une chaîne privée.» Dans la loge, Carolis, comme le précise Libération, regimbe : «J’en ai un peu ras-le-bol d’entendre ça du soir au matin.» Et Sarkozy de s’emporter : «Je veux que ça s’améliore, et j’ai quand même le droit de dire ce que je pense.» 

La rupture est désormais consommée entre les deux hommes. Nicolas Sarkozy a justifié, ce jour là sur France 3, son projet de suppression de la publicité à la télévision publique par la nécessité de la libérer de la "tyrannie de la publicité" afin d'améliorer la qualité de ses programmes. Interrogé sur ce qu'il pensait de ce jugement, M. de Carolis a répliqué sur RTL : "Pas du bien. Je ne suis pas d'accord avec lui. Je le lui ai dit d'ailleurs, on s'est expliqués très franchement." "Lorsqu'on dit qu'il n'y a pas de différence entre la télévision de service public et les télévisions privées, je trouve cela faux, je trouve cela stupide, et je trouve cela profondément injuste", a-t-il ajouté.

Quant au financement proposé par le chef de l’Etat pour pallier le manque à gagner dû à la suppression de la publicité, Patrick de Carolis a estimé «  le compte n’y est pas, j’estime que nous n’avons pas les moyens de nos ambitions futures ». Le  financement recommandé par le président ne suffit pas. Les cadeaux aux chaînes privées (allongement de la pub, deuxième coupure, etc.) devraient encore priver France Télévisions de 80 à 100 millions d’euros. 

Les jours de Patrick de Carolis sont comptés à moins d'un miracle. La plupart des professionnels des médias le déplorent d'autant que, depuis plusieurs mois, leur inquiétude croît. Les remises en cause de la réglementation qui encadre les métiers du secteur se multiplient. Celle-ci est pourtant garante de leur indépendance vis-à-vis des pressions politiques ou économiques. Sarkozy confond télévision publique avec télévision d'État. Il sera peut-être, demain, rédacteur en chef, indique au Monde Arnaud Hamelin, producteur, président du Syndicat des agences de presse télévisées (Satev). Force est cependant de constater que s’il existe un consensus quant à la nécessité d’une réforme de la télévision publique, encore faut-il la mener avec moins de précipitation. La Fontaine ne disait-il pas : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ! » 

Paul Barelli

Le Petit Niçois  

 

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