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NICE Petits meurtres entre amis de l’École de Nice Jean MAS JEAN MAS ÉCOLE DE NICE - Un peu de meurtre à l’École de Nice.
Jean Mas a encore frappé. Le singulier artiste créateur de la fameuse Cage à Mouches se lance dans le polar artistico-loufoque. « Un peu de meurtre à l’École de Nice » qui vient de paraître aux Éditions Ovadia, scintille grâce à cet humour propre à Mas empreint de dérision et de provocation, dans le droit fil de sa Cage à Mouches, objet autour duquel il a organisé sa démarche artistique. Aussi est-il judicieux de rappeler que cette cage est la réminiscence d’une pratique enfantine propre à certains écoliers qui, avec un bouchon de liège évidé et des épingles fabriquaient de petites cellules pour y enfermer des mouches attrapées pendant la classe. L’artiste s’est approprié la cage à mouche qu’il représente toujours vide : « Il m’a fallu tout un acquis pour éliminer la bestiole et changer sa prison en objet dérisoire et insignifiant ».

Pourtant, la mouche reprend ses droits dans ce polar puisque « plus on avance dans le récit plus il y a de règlements de compte, de morts et plus les mouches s’agglutinent », confie Jean Mas en désignant les bestioles dessinées à chaque chapitre. Ce roman aux allures de thriller version Marx Brothers, entraîne le lecteur dans le sillage d’une enquête particulièrement délicate menée par l’inspecteur Moya de la PJ niçoise. Il s’efforce d’élucider une série de meurtres mystérieux qui troublent le milieu de l’art. Les victimes appartiennent toutes à l’École de Nice : « Symboliquement un tueur d’artistes exécute les pères fondateurs ; lorsque ces derniers sont tués, le mythe existe. Moi, je les fais disparaître dans le style de leur démarche artistique. S’enclenche alors une implacable série de règlements de compte. Première victime : Arman».Le corps d’Arman, pieds et poings liés avait été retrouvé dans son atelier, dans un grand bac, coulé dans du polyester. À l’instar de la plupart de ses œuvres, il figurait dans un bloc de matière translucide. Jean Mas décrit une intense campagne de dénonciation : des dizaines de personnes étaient censées avoir supprimé Arman. Deuxième victime : Sacha Sosno. L’auteur lui réserve une fin particulièrement tragique : « entre deux blocs de marbre mordoré, la poitrine comprimée face à la pierre lisse au veinage choisi, gisait le corps de Sacha… Il était là comme ses bronzes qu’il enchâssait dans la pierre en les oblitérant ».

Espérons que Jean Mas a prévenu son copain Sosno du sort qu’il lui réserve au fil de ce polar qui a pour toile de fond l’École de Nice. Afin de ne pas perdre pied, l’inspecteur Moya étudie l’histoire de l’art contemporain. Il est dépassé par la logique qui préside à ces assassinats. Le T. A (tueur d’Artistes) se moque-t-il de la production artistique ? Quels comptes règle-t-il ? s’interroge Mas. Retrouver dans le canevas des pratiques les traces de ce marginal, de cet esthète qui méthodiquement exécute les créateurs de ce mouvement, c‘est pour les enquêteurs avoir la certitude de progresser, pour l’assassin celle de brouiller les pistes. « Les collectionneurs se réveillent, le marché aussi, sauf les morts ».

Grâce à ce roman drôle, un tantinet délirant, Jean Mas célèbre à sa manière le cinquantième anniversaire de l’École de Nice dont il est issu. Cette expression a vu le jour sous une forme interrogative en 1960 dans le journal Combat. Dans ces années 60 la région niçoise a favorisé l’émergence de mouvements contemporains, renouvelant et assurant une vie culturelle intense. Sacha Sosno assure : « il n’y a pas d’École de Nice à proprement parler, mais un climat de création, un foyer lentement constitué par un long travail de regroupement et de confrontation des artistes, dans des manifestations des mouvements ou autour de publication. Ce sont trois artistes Yves Klein, Arman, Martial Raysse qui ont lancé l’École de Nice »

Un ouvrage, paru également aux éditions Ovadia, « École de Nice » d’André Giordan et Alain Biancheri, permet de mieux l’appréhender. La première partie réalisée par le professeur André Giordan, épistémologue, retrace rigoureusement son histoire. Il situe l'importance culturelle de la ville de Nice et de ses célèbres galeries d'Art et l'impact international de chacun de ces artistes.
La deuxième partie signée par le professeur agrégé d’art Alain Biancheri développe une nouvelle approche, des œuvres majeures.

Paul Barelli.
BILLET DU PETIT NIÇOIS

 

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