PALACE SULZER - Le conseil municipal de Nice a décidé hier de concéder au Groupe Kempinski Hotels, plus ancien groupe hôtelier de luxe du monde, la construction d'un palace sur les 2500 m2 du terrain Sulzer. En échange de 6,12 millions d'euros, la ville accorde un bail de 75 ans au groupe allemand dont le projet de Palace de 70 millions d'euros était présenté par le groupe Générim-Eiffage.
Dernier terrain constructible sur la Promenade des Anglais, à deux pas des Ponchettes, le terrain Sulzer avait été acquis auprès de la Banque de France par Jacques Médecin qui voulait y construire sa nouvelle mairie. Depuis, utilisé comme parking à l'usage des cars de tourisme, il a été l'objet d'un appel à projets en vue de la passation d'un bail à construction pour la réalisation d'un complexe hôtelier de grand standing, principe adopté en conseil municipal en mars 2005.
S’en était suivi ce que l’on a appelé l'«affaire du parking Sulzer»; deux fonctionnaires municipaux, Martial Meunier-Jourde directeur du protocole et des relations internationales de la ville de Nice et Daniel Véran chef de la police municipale niçoise, mis en examen pour des faits présumés de trafic d'influence dans le projet de cession du terrain.Jacques Peyrat, qui croit à leur innocence, a décidé que la construction de cet équipement était vitale pour l’économie et l’emploi de la ville de Nice et a mené à terme la procédure. L’adjointe à l'urbanisme, Claire Reclus, a rappelé en préambule que la compétition, sous contrôle d’huissier, avait concerné quatre groupes hôteliers : Kempinski, Accor, Marriot et Continentale Générali.
Le projet retenu est un palace de «175 chambres dont 9 suites, avec restaurant, jardin intérieur de 900 m2, salle de conférence, spa et piscine» ainsi qu'en sous-sol un parking de 393 pIaces, dont 12 pour les bus de tourisme.

Qui était Sulzer ?
Jean George SULZER, né à Wintherthur en Suisse en 1720, est mort à Berlin en 1779. Il est le premier écrivain germanique qui ait écrit sur Nice. Son frère aîné, Gaspard, célèbre docteur en médecine de la faculté de Strasbourg propageait la vaccination contre la variole en Allemagne et, grâce à lui, Jean George, de simple instituteur de campagne passa professeur de mathématiques dans un collège de Berlin, et en 1747 il fut reçu à l’Académie des sciences de Prusse.
Remarqué par Frédéric II, il fut nommé professeur de philosophie au collège des nobles de Berlin. Une cruelle maladie le força à venir passer l’hiver de 1775-1776 à Nice. Il s’y rétablit, et par reconnaissance publia en allemand à Berne, son « Voyage de Berlin à Nice ».
Il y louangea les beautés de Nice et la douceur de son climat, mais comme Smollett, il ne ménagea pas les Niçois.
Quoi qu’il en soit, cette étude eut un tel succès qu’elle fut traduite en français en 1782 à La Haye et en italien à Milan en 1819, ce qui contribua beaucoup à promouvoir ce qu’André Compan appelle le « paléo-tourisme ».